Par la grâce de D.ieu,
2 Tamouz 5720,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 27 Sivan, dans laquelle vous me dites que votre espoir de retrouver l’ambiance à laquelle vous étiez habitué, dans le pays où vous vous trouviez auparavant(1), n’a pas été satisfait. Vous en avez donc éprouvé de la déception. J’ai bon espoir que vous ne laisserez pas le mauvais penchant vous convaincre, par cet argument, de ne pas éprouver l’amour(2) de la façon qui convient, d’autant que l’explication que l’on peut donner d’une telle situation est la suivante. Quand on se trouve dans une situation de danger(3), ce qu’à D.ieu ne plaise, on doit, en permanence, éprouver un tel sentiment, d’une manière évidente et effective, dès lors qu’il faut le faire intervenir à chaque pas. En effet, si l’on y parvient pas, les conséquences se manifestent aussitôt, jusqu’à l’extrême. Il n’en est pas de même, en revanche, quand on se trouve dans une situation beaucoup plus favorable. Même si ce sentiment se dévoile, il apparaît alors en ce qui est beaucoup moins fondamental. Dès lors, les autres forces de l’âme, plus actives, l’occultent. Et, l’on peut vérifier qu’il en est bien ainsi dans une situation exceptionnelle, par exemple lors d’un mariage ou bien d’une réunion ‘hassidique à laquelle participent des personnes issues d’autres milieux. En pareil cas, la proximité avec de telles personnes se manifeste d’une manière beaucoup plus intense.
Vous évoquez l’enseignement dispensé aux septième et huitième classes(4) de l’école du réseau(5). Vous ne me précisez pas si vous devez passer des examens(6) ou bien si c’est uniquement la période qui n’est pas adaptée. En effet, l’année scolaire commence en Elloul et je vous avais conseillé de poursuivre vos études à la Yechiva jusqu’à Roch Hachana. Si c’est effectivement la seule difficulté, une solution peut être trouvée, car le fait d’enseigner dans une école laisse suffisamment de temps libre pour des études individuelles selon le programme de la Yechiva. De fait, les écoles du réseau sont, pour une large part, une préparation et une introduction à la Yechiva. Vous évoquez, en outre, la manière dont votre père gagne sa vie. J’ai bon espoir que sa situation s’améliorera très rapidement, puis qu’elle ira de mieux en mieux, ainsi qu’il est dit : “ peu à peu…(7) ”. Votre père sait sûrement qu’il doit prélever quelques pièces pour la Tsédaka, avant la prière du matin, chaque jour de semaine et, à n’en pas douter, il le fait effectivement. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, d’un bien visible et tangible,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
N. B. : J’ai bon espoir que vous participez aux action de diffusion des sources(8) à l’extérieur, dans le cadre de l’association des élèves des Yechivot et des jeunes de l’association ‘Habad. Bien plus, l’Admour Hazaken a enseigné, comme le rapporte le début du Siddour Torah Or, que celui qui accomplit un acte de Tsédaka obtient “ un cœur et un cerveau mille fois plus raffinés ”.
Notes
(1) En Russie soviétique.
(2) A l’origine de la motivation.
(3) Comme c’était le cas en Russie.
(4) Equivalent à la fin de l’enseignement primaire et au début de l’enseignement secondaire.
(5) Des écoles Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch en Terre Sainte.
(6) Afin d’être autorisé à enseigner.
(7) “ Je le renverrai ”, le mal.
(8) De la ‘Hassidout.