Par la grâce de D.ieu,
11 Tamouz 5720,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais suite à mon précédent courrier et je réponds à vos questions. Il est bien évident que vous m’avez écrit en vous plaçant à l’extrémité opposée, en affichant votre découragement et votre déception, concernant tout ce que vous avez accompli jusqu’à maintenant. Or, cela n’est pas justifié, car vous connaissez le dicton suivant de mon beau-père, le Rabbi : “ Tout comme on doit connaître ses défauts, on doit aussi avoir conscience de ses qualités ”. Or, on peut observer concrètement le tort immense qui résulte du fait d’écouter les avances du mauvais penchant, en la matière, celles-ci étant destinées à faire tomber l’homme de son niveau véritable. Et, l’on peut vérifier concrètement qu’il en est bien ainsi. Pour autant, ne pas répondre à ses avances ne signifie pas non plus aller à l’autre extrême et se dire que l’on peut tout se permettre, que l’on est effectivement chargé d’aboutir à l’issue finale, même s’il est certain que l’on apporte, de cette manière, l’élévation à celui qui doit la recevoir, dans toute la mesure de ce qui est nécessaire et même si celui qui apporte cette élévation n’en souffre pas, pas plus que son entourage. Comme le disait ma précédente lettre, plusieurs actions sont interprétées par ceux qui les observent comme un blanc-seing qui est accordé. Bien plus, on tient même le raisonnement suivant : telle personne apporte sa garantie à un tel comportement et il est donc certain que, dans notre milieu, nous pouvons l’adopter d’emblée, bien plus qu’il est l’attitude la plus élevée.
Tout ceci sera encore plus clair à la lumière d’un dicton de mon beau-père, le Rabbi, relatif à un enseignement de nos Sages sur la manière d’agir du “ malin ”. Ce dernier réclame, tout d’abord, une action à laquelle on peut consentir, car il est habile en son art et il se présente à chacun avec le vêtement qui convient, en multipliant ses actions. A quelqu’un qui met toute son énergie à apporter l’élévation aux autres, en particulier ceux qui sont perdus et repoussés, il présentera un raisonnement, dur comme le fer, Barzel, terme qui a la même valeur numérique que Amalek, selon lequel le salut le plus important résultera d’une action dans tel domaine, qu’en la matière, il n’y a pas le moindre doute, Safek, terme qui lui aussi a la même valeur numérique que Amalek, bien plus que nul autre ne peut le faire, que, dans tout autre éventualité, il n’y a pas d’espoir d’apporter l’élévation à ces parcelles de sainteté, ce qu’à D.ieu ne plaise. De telles actions sont donc si importantes qu’elles servent à corrompre. Elles ont pour effet de cacher et d’occulter ce que l’on peut observer par ses sens.
Nous sommes à la veille des jours de la libération, les 12 et 13 Tamouz. Puisse donc D.ieu faire que chacun d’entre nous soit libéré de tout ce qui lui fait obstacle. Et, de fait, le plus grand obstacle ne provient pas de ce qui est interdit à l’évidence, mais bien de ce qui l’est peut-être et du doute sur le doute. C’est une évidence. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles et à l’occasion de la fête de la libération,