Par la grâce de D.ieu,
entre les oppressions(1) 5720,
que ces jours soient transformés en joie,
Brooklyn, New York,
Au Rav Moché, que l’on appelle docteur Munk(2),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, en son temps, votre lettre à propos du séminaire(3) de Kfar ‘Habad. Ma réponse a été retardée, car tous les éléments n’étaient pas parfaitement clairs. Or, comme le dit la Michna, “ si tu as négligé…, beaucoup de points de négligence… ”. La clarification a pris beaucoup plus de temps que ce que je pensais. Néanmoins, je viens d’apprendre qu’en différents domaines, tout a été arrangé. J’ai bon espoir qu’il en sera de même également pour les autres domaines. Avant tout, un point a été obtenu grâce à votre intervention, puisqu’un directeur spécifique a été nommé, monsieur Chmouel ‘Hefer. J’espère que vous le connaissez personnellement. Pour ma part, je le connais par ses lettres et il y a toutes les chances pour qu’avec l’aide de D.ieu, il connaisse la réussite dans sa mission sacrée, l’éducation basée sur les valeurs saintes, dans ce séminaire, en avançant sans cesse et en ajoutant de la lumière.
Je passerai d’un domaine à un autre tout en restant dans le même contexte. Une intervention personnelle auprès de vous, en la matière, est sûrement inutile, mais nos Sages nous disent que l’on conseille l’empressement à ceux qui le possèdent déjà, par nature et les érudits de la Torah doivent être renforcés. Je ne peux donc m’empêcher d’exprimer encore une fois mon souhait fervent de vous voir continuer à apporter votre aide au séminaire, dans toute la mesure du possible, et même au-delà de cela. Selon le dicton que mon beau-père, le Rabbi, répétait couramment(4), quand un Juif décide de donner de la Tsédaka, au sens littéral ou bien dans la dimension spirituelle, même si sa décision dépasse ses moyens, on lui ouvre, là-haut, un canal, une source particulière, afin que sa bonne résolution puisse être suivie d’effet. Je conclus la présente comme je la commençais en vous demandant de m’excuser pour le retard qui lui est apporté. Avec mes respects et ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles,
A cette occasion, je n’ai pas le droit de ne pas mentionner le moment propice que nous vivons actuellement, en ce bicentenaire de la Hilloula de notre maître, le Baal Chem Tov, fondateur de la ‘Hassidout générale. Je ne sais pas de quelle manière vous considérez cet événement. Il semble que l’éducation reçue à Francfort(5) ne prenait pas en compte cet élément d’une manière permanente. De fait, cela est un peu surprenant, car le Baal Haflaa(6), président du tribunal rabbinique de Francfort, était un des grands disciples du Maguid(7), successeur du Baal Chem Tov. En tout état de cause, j’ai bon espoir qu’à notre époque, il n’y a plus d’opposition. En effet, la pratique a fait la preuve et chacun reconnaît que la ‘Hassidout et ses usages renforcent l’amour de D.ieu, la crainte de D.ieu, qui sont le fondement de la pratique des deux cent quarante huit Injonctions et des trois cent soixante cinq Interdits, comme l’explique le Tanya, au chapitre 4. Vous consulterez également le Rambam, dans ses lois des fondements de la Torah, qui l’établit clairement, au début du second chapitre. S’agissant de l’opposition qui se manifesta à l’époque du Baal Chem Tov et du décret qui fut alors promulgué(8), la raison en a été révélée(9). Vous consulterez, à ce sujet, le traité Avoda Zara 35a(10). Tout cela est bien évident(11). J’espère que, dans votre entourage et là où s’étend votre influence, vous diffusez ce qui concerne cette Torah. Le mérite de ce qui est public vous vient en aide.
Notes
(1) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.
(2) Voir, à son sujet, la lettre n°6929.
(3) De jeunes filles.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°4970.
(5) Celle du destinataire de cette lettre.
(6) Voir, à son sujet, la lettre n°7402.
(7) De Mézéritch.
(8) De s’écarter des ‘Hassidim.
(9) Et, l’on a pu vérifier que les craintes n’étaient pas fondées.
(10) Selon lequel, lorsqu’un décret est promulgué, la raison n’en est pas donnée afin qu’il ne soit pas remis en cause. Il en résulte que, si cette raison est effectivement précisée, le décret peut, par la suite, être abrogé, dans la mesure où celle-ci n’est plus vérifiée.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “ Vous consulterez le Pit’heï Techouva, Even Ha Ezer, à la fin du chapitre 145 ”.