Par la grâce de D.ieu,
Tou Be Av(1) 5720,
Brooklyn, New York,
A monsieur Avraham(2),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais suite à la conversation que nous avons eue lorsque vous étiez ici(3). Bien entendu, j’ai été satisfait et ravi d’observer que vous aidez le second Kfar ‘Habad comme vous l’avez fait, jusqu’à maintenant pour le premier. J’espère que non seulement vous continuerez à le faire, mais, en outre, que vous intensifierez cette aide, en fonction du besoin du moment, qui est plus important. Or, tous les hommes, en particulier nos frères, les Juifs desquels il est dit : “ Vous êtes appelés des hommes ”, doivent s’élever, d’une étape vers l’autre et selon les termes du verset : “ Ils avancent d’une prouesse vers l’autre ”. De fait, une injonction de notre Torah, Torah de vie, fait la preuve, non seulement qu’un tel accomplissement est possible, mais que l’on est soutenu, que l’on reçoit des forces pour y parvenir.
Ma lettre a été retardée jusqu’à maintenant car j’ai pensé que, bientôt, partirait d’ici quelqu’un qui apporterait son concours pour le renforcement du second Kfar ‘Habad. Néanmoins, pour des raisons indépendantes de ma volonté, une telle opportunité ne s’est pas encore présentée. Je n’ai donc pas voulu retenir cette lettre plus longtemps et je suis certain que, même si quelqu’un n’est pas spécifiquement délégué d’ici pour cela, il sera possible de commencer à renforcer le Kfar et son édification. Bien entendu, la première occasion d’une personne qui se rendra sur place ne tardera pas à se présenter. Comme nous en avons parlé, lors de notre discussion, il y a quelques temps, l’emplacement du second Kfar ‘Habad a été délimité. Selon ce que l’on m’a écrit, cet endroit a déjà été visité par des représentants des différentes administrations et par ceux des ‘Hassidim. Il est relativement proche du Kfar ‘Habad actuel et, pour différentes raisons que nous avons évoquées, lors de notre entretien, le second Kfar ‘Habad doit, à mon avis, être séparé du premier, sans en être trop éloigné, afin que l’aide de l’un puisse aisément être apporté à l’autre, en cas de besoin.
Je suis pratiquement certain que, dans un proche avenir, s’ajoutera à ceux qui se trouvent déjà en Terre Sainte et souhaitent s’installer dans le nouveau Kfar ‘Habad, un noyau d’immigrants issus d’autres pays, composé d’au moins dix couples. Après avoir passé les douleurs de l’enfantement, il est sûr que d’autres personnes encore, beaucoup plus nombreuses, s’y ajouteront. Bien entendu, les informations que donneront les premiers habitants dynamiseront et multiplieront le nombre de ceux qui désirent s’y installer. Comme je le disais au début de la présente, sachant la relation que vous entretenez avec le premier Kfar ‘Habad et celle de nos amis avec les différentes administrations, en commençant par l’ami de la famille du Rabbi, issu d’une illustre famille, monsieur Shazar, auquel D.ieu accordera de longs jours et de bonnes années(4), j’ai bon espoir que la réalisation du second Kfar ‘Habad avancera à grands pas et à un rythme soutenu.
Je conclurai en formulant l’espoir qu’avant même la conclusion de cette année, une année propice, celle du bicentenaire de la Hilloula de notre maître, le Baal Chem Tov, on puisse d’ores et déjà observer concrètement le début du second Kfar ou même une étape encore plus avancée de son édification et, comme on l’a dit lors de notre conversation, une subvention d’un certain montant devra satisfaire les besoins publics de ce second Kfar ‘Habad. Peut-être une partie de cette subvention sera-t-elle suffisante pour couvrir les besoins nécessaires, mais nos Sages disent que l’on conseille l’empressement à ceux qui possèdent naturellement cette qualité et j’espère que ceci suscitera une ardeur accrue et activera les réalisations, en la matière. La période entre les oppressions(5), commémorant la destruction du Temple, est désormais passée. Comme pour tout ce qui est célébré et revécu, chaque année, par les Juifs, il ne s’agit pas, en la matière, uniquement d’un souvenir, mais bien d’une action concrète. En l’occurrence, il convient de supprimer les causes qui ont été à l’origine de cette destruction, de multiplier les constructions, d’élargir les frontières et les limites, de sorte que : “ tu te répandras, à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ”. Avec mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Le 15 Av.
(2) M. A. Hertsfeld.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°7328.
(4) Voir, à son propos, la lettre suivante.
(5) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.