Par la grâce de D.ieu,
24 Mena’hem Av 5720,
Brooklyn,
A monsieur Chmouel(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 12 Tamouz, date de la libération de mon beau-père, le Rabbi et de notre propre libération, qui vient de me parvenir. Vous m’y décrivez brièvement votre action dans le domaine de l’éducation et vous concluez en me posant la question suivante. Le mauvais comportement de ceux qui écoutent doit-il avoir pour effet de supprimer le cours et l’étude ? Vous craignez, si vous prenez tout cela en compte et exigez un changement de comportement, de ne rien obtenir ou, bien au contraire…(2). Avant tout, et ceci est essentiel en la matière, nos Sages disent, au traité Chabbat 55a : “ Si D.ieu se révèle à toi, qui se révèle à eux ? ”. En l’occurrence, pourquoi devez-vous soupçonner des Juifs, alors qu’il nous est enjoint de les considérer avec bienveillance ? Et, l’on connaît le dicton de notre maître, le Baal Chem Tov, puisque cette année marque le bicentenaire de sa Hilloula, selon lequel les Juifs sont définis comme une terre de convoitise. Dans cette terre, se trouvent donc les trésors les plus précieux. Néanmoins, il faut encore les mettre en évidence. Et, il en est de même pour chaque Juif, comme le dit le Hayom Yom, à la date du 17 Iyar. Votre lettre établit que, pour l’heure, on n’a pas encore commencé à faire l’effort qui permettra de modifier cette situation.
S’agissant de tout cela, j’ajoute que j’ai connaissance de différentes situations, impliquant des Juifs, à l’extérieur d’Erets Israël, beaucoup plus éloignés de la Torah et des Mitsvot que ce que vous décrivez. Malgré cela, le professeur a demandé que l’on ait un comportement adapté à une certaine étude et les élèves, de leur plein gré, en ont admis le principe. Il est à peu près certain qu’il en sera de même également pour ce qui vous concerne, surtout à l’heure actuelle, puisque, comme vous l’écrivez vous-même, un évolution positive est intervenue en la matière.
Bien entendu, la première question qui se pose est, en l’occurrence, la suivante. En quoi ce jour est-il différent de tous les autres et pourquoi, tout à coup, devraient-ils modifier leur comportement ? Mais, en fait, cette question elle-même ne se pose plus, à l’heure actuelle, puisque c’est le début de l’année scolaire. Il faut être concerné par tout cela, prononcer des paroles qui émanent du cœur et qui pénétreront dans le cœur de celui qui les entendra. Ainsi, d’une manière agréable, elles feront leur effet. De la sorte, vous sanctifierez le Nom de D.ieu et il y aura là un bon début, car votre exemple sera imité dans d’autres écoles. Il n’en sera pas de même, en revanche, si l’action requise manque. Conformément à l’enseignement du Baal Chem Tov, précédemment cité, puisse D.ieu faire que vous ayez le mérite et le succès de mettre en évidence le trésor qui se trouve dans la terre de convoitise que sont ces élèves. Vous le ferez dans la joie et l’enthousiasme. Dans l’attente de bonnes nouvelles de tout cela,
M. Schneerson,
Notes
(1) M. C. Amitaï, de Bat Yam.
(2) D’obtenir le contraire du résultat recherché.