Lettre n° 7439

Par la grâce de D.ieu,
jours de Seli’hot 5720,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre en son temps, une présentation de Kfar ‘Habad. Vous m’excuserez de ne pas y avoir répondu jusqu’à maintenant, l’une des raisons essentielles à cela étant mon désir d’effectuer une recherche détaillée, à ce propos. En la matière, une discussion de vive voix constitue la recherche la plus précise et je savais que l’un des dirigeants du Kfar devait se trouver ici. J’ai, de ce fait, attendu pour vous répondre. Je constate avec plaisir que, depuis que vous avez rédigé cette lettre et selon les informations que j’ai obtenues de ces dirigeants, quelques améliorations sont intervenues, concernant ce que vous m’écrivez. Vous vous trouvez sur place et vous le savez donc sûrement, peut-être même avec encore plus de détails. Je dois, néanmoins, réagir sur certains points que vous abordez, pour des raisons évidentes. Je préciserai d’abord qu’à n’en pas douter, si vous aviez rédigé cette présentation sur la base d’une visite que vous aviez alors effectué vous-même, vous auriez eu un œil bienveillant, car je sais l’amitié et la relation positive que vous entretenez avec le Kfar et ce qui le concerne. En différents points, votre lettre aurait donc été rédigée différemment d’un compte-rendu basé sur l’observation de quelqu’un d’autre. Je voudrais souligner, en particulier, les deux points suivants :

A) Vous savez sûrement, peut-être même mieux que moi, qu’en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, la manière de considérer l’agriculture a évolué(1). On tend à réduire sa valeur et un mouvement se dessine même pour adopter une autre organisation. Cette évolution a dernièrement été exprimée, de la manière la plus claire, par les annonces et par les discours du ministre, monsieur Dayan. Elle est non seulement clairement affirmée, mais aussi formulée d’une manière acerbe, de sorte que, selon l’expression de nos Sages, “ l’assiette est entièrement retournée ”(2). Or, si, à notre époque, les hautes administrations envisagent clairement tout cela, cela veut bien dire que cette évolution s’est produite il y a quelques temps déjà. C’est bien évident.

B) Je dois réagir encore plus fortement à votre affirmation selon laquelle, dans tel autre Kfar, la situation est meilleure, bien qu’il ait été fondé à la même époque. On est, en effet, parvenu à le constituer et à le renforcer. Brièvement, la réponse à cela est la suivante. Recherchez combien de personnes ont abandonné ce Kfar que vous décrivez comme bien constitué et fort, depuis combien de temps ses habitants s’y trouvent, qui y est parvenu récemment. Puis, comparez ces données avec le nombre de familles qui ont abandonné Kfar ‘Habad au cours des douze années de son existence. A ma connaissance, pendant cette période, une seule famille en est partie et il me semble que c’est l’unique endroit de Terre Sainte où il en est ainsi. On peut donc réellement se demander quel est le Kfar qui a connu la plus grande réussite et le plus sérieux renforcement. Pour des raisons bien évidentes, je ne souhaite pas en dire plus, d’autant que je suis personnellement concerné.

Je conclurai la présente comme je l’avais introduite. J’ai bon espoir que vous vous rendrez vous-même, très bientôt, à Kfar ‘Habad. Conformément à vos traits de caractère et à votre amitié, vous observerez la situation, jusque dans le moindre détail, d’un œil bienveillant. Je serais satisfait d’obtenir votre compte-rendu, à l’issue de cette visite. A l’occasion de la nouvelle année, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, je souhaite à vous-même et aux vôtres, d’être inscrits et scellés pour une bonne et douce année, en vos accomplissements communautaires et en vos réalisations personnelles, à la fois matériellement et spirituellement. Avec mes respects et ma bénédiction,

Notes

(1) Cette présentation reprochait sans doute à Kfar ‘Habad de s’être écartée de la vocation agricole qui, dans un premier temps, était la sienne.
(2) La tendance est inversée.