Par la grâce de D.ieu,
4 Kislev 5721,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, empli
d’empressement, aux multiples connaissances,
le Rav ‘Haïm D.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 24 Mar’hechvan. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de son contenu, concernant votre état de santé et votre installation. De fait, nos Sages définissent ce qui est bon : “ bon pour les cieux et bon pour les créatures ”, soit un bien qui produit des fruits, selon l’expression du traité Kiddouchin 40a. Ceci inclut, bien entendu, votre important projet, la publication d’un commentaire du Tana’h, “ l’avis des Sages ”(2), incluant en lui de nombreuses explications traditionnelles, dont plusieurs chapitres et passages se complètent. En outre, celui-ci est formulé d’une manière compréhensible et simple.
Bien plus, mon beau-père, le Rabbi, rapporta que son père, le Rabbi Rachab, dont le mérite nous protégera, avait une étude fixée du Na’h(3), s’ajoutant à la pratique qui a été largement diffusée, en tout endroit où s’exerce son influence et où sa voix est entendue, l’étude quotidienne d’une Paracha du ‘Houmach, de la Sidra de la semaine, avec le commentaire de Rachi. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,
En signe d’amitié, je reproduis ici quelques notes sur votre commentaire de la Paracha de cette semaine, celle de Vayétsé.
Sur son début : Il est dit que Yaakov quitta le lieu où habitait son père afin de se rendre à Béer Cheva. C’est effectivement ce que disent nos Sages, dans le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 68, au paragraphe 5. En revanche, pour ce qui est du sens simple de ce passage, selon le contexte de la Paracha qui lui est proche, de même que dans le temps, les versets 26, 23-25 indiquent que Its’hak planta alors sa tente à Béer Cheva. Par la suite, au verset 35, 27, il est question de ‘Hevron, où résidèrent Avraham et Its’hak. Et, le Midrash Tan’houma s’interroge, à ce sujet. En fait, ce verset précise l’endroit où ils habitaient de manière fixe. C’est pour cela qu’il dit qu’à la fois Avraham et Its’hak résidèrent là. C’est bien évident. Et, vous consulterez également le commentaire du Ramban sur notre Paracha, au verset 28, 17.
Sur le commentaire de la fin de la Paracha : La grandeur de Yaakov est établie, qui reconnut immédiatement les anges, à Ma’hanaïm(4), camp des hommes et camp des anges. La référence de cette interprétation n’est pas donnée. Il s’agit du commentaire de Rabbi Avraham Ibn Ezra et de celui du Ramban. A cela, on peut ajouter le point suivant. Ma’hanaïm correspond au chiffre deux et non à un simple pluriel et le récit précise bien, par la suite : “ en deux camps ”, soulignant ainsi une relation plus étroite, un lien entre ces parties qui forme une paire. Là encore, il y a une allusion à la grandeur de Yaakov et des hommes qui l’accompagnaient, dans le camp de la terre, au même titre que dans le camp des anges. En effet, tous à la fois bénissaient D.ieu, comme le constate le Ramban. On peut encore dire que le camp des anges n’était pas venu pour lutter, mais bien pour s’adjoindre au camp de Yaakov, selon le Targoum Yonathan Ben Ouzyel et le Targoum Yerouchalmi.
Notes
(1) Le Rav ‘Haïm Dov Rabinovitch.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°7656.
(3) Des Prophètes et des Ecrits saints.
(4) Textuellement, deux camps.