Par la grâce de D.ieu,
5 Kislev 5721,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Mar’hechvan et à celles qui la suivaient :
A) Comment prier dans votre situation(1) ? Pendant le saint Chabbat et les fêtes, vous pourrez prier plus longtemps, tout d’abord quelque peu. Durant la semaine, en revanche, vous vous contenterez, pour l’heure, de la signification des mots, puisque vous êtes astreint à l’emploi du temps de la Yechiva et vous verrez, à ce propos, ce que dit le Kountrass Ha Tefila, comme vous le notez vous-même dans votre lettre.
B) Comment méditer avant la prière, surtout dans le but de pouvoir prier plus longtemps, selon ce qui a été dit ? En la matière, il s’agit bien de méditer et non d’étudier, d’acquérir de nouvelles connaissances. Il est donc très judicieux de se concentrer sur ce que vous avez déjà appris plusieurs fois et que vous connaissez. Cette méditation sera un approfondissement ou bien une révision des connaissances, afin d’en élargir la partie qui s’applique à l’action concrète ou encore aux bons sentiments. En la matière, on constate des différences entre les natures des hommes. Certains méditent mieux quand ils répètent les mots du maître, alors que d’autres, au contraire, préfèrent en réviser le contenu plutôt que les mots.
C) Comment faire en sorte que cette méditation génère de bons comportements ? De façon générale, un bon comportement doit découler de chaque méditation. Et, le point commun à toutes est le suivant : elle porte systématiquement sur la Torah de D.ieu. Il en résulte donc systématiquement une idée liée à la grandeur de D.ieu, un développement, un aspect merveilleux de ce concept, duquel découle, à l’autre extrême, la petitesse de l’homme, comme l’explique le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 98. Comme je l’ai dit, c’est là le point commun à toutes les méditations, mais l’on doit, en outre, en tirer, à chaque fois, un point plus spécifique.
D) Comment lier la pensée à une idée pendant un certain temps ? Comme pour tout ce qui concerne la Torah et le domaine de la Sainteté, il est dit, à ce propos, “ Je le renverrai peu à peu ”, ce qui veut dire que, dans un premier temps, on attache sa pensée pendant un court moment, puis que l’on y consacre plus de temps, peu à peu. On y parvient plus aisément en ayant un livre ou un Sidour ouvert devant soi, à la page ou au sujet sur lequel on médite.
E) Comment définir le service de D.ieu du Chema Israël récité avant le coucher ? Il est, tout d’abord, une règle générale selon laquelle on établit le bilan des pensées, des paroles et des actions de la journée qui vient de s’écouler. En outre, certains points sont spécifiques à chacun et ils dépendent des traits de caractère, de la pratique de la Torah et des Mitsvot. Parfois, on doit être encouragé, renforcé. D’autres fois, c’est le contraire qui est vrai. Et, il en est de même également pour ce qui est plus personnel.
F) Comment et de quelle manière répartir son engagement entre l’étude de la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout(2) ? Il est bien évident qu’il faut, avant tout, organiser son étude en fonction de l’emploi du temps de la Yechiva. En plus des trois études bien connues, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya, de l’étude des lois qui sont nécessaires(3), tout dépend ensuite de votre intérêt personnel, surtout pour ce qui concerne l’étude approfondie.
En un moment propice, votre nom sera mentionné près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez la satisfaction des souhaits de votre cœur, pour les points à propos desquels vous m’écrivez. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez de bonnes nouvelles de tout cela. Avec ma bénédiction,
N. B. : Ce qui est dit ci-dessus, malgré le détail de la présentation, ne reprend que des directives ayant une portée générale. Pour obtenir le détail, y compris le plus précis, vous exposerez ces questions au guide spirituel qui vous enseigne la ‘Hassidout(4). Il vous conseillera conformément à la tradition des guides spirituels de Tom’heï Temimim, en chaque génération.
Notes
(1) Celle d’un élève de Yechiva, devant respecter son organisation.
(2) A laquelle apporter plus de soins et d’effort ?
(3) Qui sont d’usage courant.
(4) Au sein de la Yechiva.