Par la grâce de D.ieu,
Première lumière de ‘Hanouka 5721,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux bons comportements et aux multiples
connaissances, le Rav D. Ha Cohen(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 6 Kislev, puis le tiré à part de l’ouvrage “ La présentation de la morale du sacré ”(2). Je vous remercie beaucoup pour ce cadeau et pour avoir pensé à me l’envoyer. J’ai bon espoir qu’à l’avenir, vous continuerez à m’adresser ce que vous publiez et, a fortiori, ce que vous écrivez vous-même.
Nous sommes dans la période de ‘Hanouka et la Mitsva de ces jours est accomplie avec de l’huile, qui fait allusion aux secrets des secrets de la Torah, comme l’expliquent le Zohar et les livres de la Kabbala, à différentes références. Mais, en l’occurrence, sa lumière doit briller. Bien plus, elle doit le faire “ à la porte de sa maison, vers l’extérieur ”. En outre, notre génération est celle du talon du Machia’h, la dernière du présent exil, dont l’obscurité est intense et profonde. Or, selon les termes du Zohar, tome 1, à la page 118a : “ quand on s’approchera du jour du Machia’h, il arrivera que les enfants du monde eux-mêmes découvrent les aspects cachés de la Sagesse ”.
S’agissant de l’étude de la Torah, nos Sages précisent, au traité Baba Metsya 84a, que l’on doit adopter l’organisation suivante : “ lorsque je pensais qu’un certain point m’était difficile(3)… De la sorte, l’explication était bien claire. Ne savais-je pas que son enseignement était exact(4) ? ”. Je me permets donc de formuler quelques remarques, en marge de la présente. Bien plus, je sais l’influence que vous exercez sur votre milieu et sur votre entourage. Si ces remarques sont exactes, elles reçoivent une importance particulière et il a déjà été dit que “ la paix règne à la fin ”(5). Je salue votre fils, le Rav Cohen(6) Chlita. Avec mes respects et ma bénédiction afin que chacun, au sein de tout Israël, ajoute et avance, comme l’indiquent ces jours(7), puisque la Hala’ha retient l’avis de Beth Hillel(8),
M. Schneerson,
N. B. : Remarque générale : En apparence, la morale de la Torah, qui est celle du sacré, a pour fondement et pour finalité l’action concrète, au sens large, ce qui inclut la pensée, la parole et l’action, ainsi qu’il est dit : “ craindre D.ieu et garder Ses Mitsvot, c’est toute la finalité de l’homme ”. La révélation de l’inspiration sacrée et, plus encore, de la prophétie est, tout au plus, une rétribution de l’effort et de l’action. C’est pour cela que l’accomplissement de l’homme ne permet pas de l’obtenir. Selon les termes du Rambam, dans ses lois des fondements de la Torah, chapitre 7, au paragraphe 5 : “ Même si l’on s’efforce de l’obtenir, la Présence divine peut se révéler ou bien ne pas le faire ”. Et, l’on consultera ce que dit le Lé’hem Michné, à cette référence. A fortiori n’incombe-t-il pas à chacun d’être un prophète, ni même quelqu’un qui est animé de l’inspiration céleste. Vous consulterez également le Rambam, à la fin des lois de la Techouva, de même qu’à la fin des lois des rois, précisant pour quelle raison tous les enfants d’Israël souhaitent la période du Machia’h.
En plus de tout cela, différents textes font la preuve, à mon humble avis, de l’immense importance de ces notions, précisément à notre époque, en laquelle il est indispensable de souligner beaucoup plus clairement la nécessité de mettre en pratique les Mitsvot, d’une manière effective, au quotidien, car rien ne peut les remplacer, en quelque domaine que ce soit, même si, par ailleurs, “ D.ieu demande le cœur ”(9). Bien entendu, tout cela ne contredit en rien l’affirmation du Rambam, à cette référence, particulièrement mise en exergue par l’enseignement de la ‘Hassidout, selon laquelle la finalité de l’homme est : “ Connais le D.ieu de ton père et sers Le d’un cœur entier ”. Selon les termes de l’Admour Hazaken, dans le Kountrass A’haron du Tanya, à la page 156b, il s’agit d’une “ Mitsva fondamentale et élevée ”. Pour autant, il n’y a bien là qu’une seule des six cent treize Mitsvot. Or, un homme se doit de mettre en pratique toutes les six cent treize à la fois. C’est pour cela que l’on est tenu de toutes les étudier et de les appliquer, par sa pensée, par sa parole et par son action. Vous consulterez ces textes.
Début du tiré à part, à la page 367 : A propos de l’esprit de prophétie et de l’inspiration sacrée, il semble que ce fascicule ne détaille pas les différents niveaux, mais en fait une présentation globale. De fait, il convient d’en distinguer trois, la prophétie proprement dite, qui cessa à l’époque de ‘Haggay, Ze’harya et Mala’hi, l’inspiration divine et la voix céleste, qui présente, pour sa part, un caractère différent. Concrètement, lorsque l’on emploie les expressions prophétie et inspiration divine à propos de périodes ultérieures, on ne le fait qu’au sens figuré et l’on fait alors référence à la voix céleste, comme le précise la Porte de l’inspiration divine du Ari Zal, qui, en la matière, est le Décisionnaire en dernier instance.
Fin de la page 383(10) : Il est dit que le libre-arbitre, au sens propre, est accordé uniquement à Israël. A ce sujet, vous consulterez le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, Parchat Emor, à la page 38b.
Fin de la page 34(11) : Il est dit que le fondement de la prière est l’unification avec la Volonté globale et universelle, qui est le Désir divin. En apparence, on peut trouver un appui à ce raisonnement dans les propos de nos Sages, qui prônent une prière formulée au pluriel. Pour autant, il est plus exact de dire que la prière permet de s’inclure dans la Volonté et le Désir de D.ieu, par un mouvement dirigé du bas vers le haut. C’est de cette façon qu’elle a le pouvoir d’exercer, par la suite, une influence sur le monde, se révélant du haut vers le bas, de même que sur la Volonté globale ou encore, selon l’expression de ce fascicule, d’accomplir une révolution.
Fin de la page 49(12) : Il est dit que l’inspiration divine, en Israël, n’est pas la marque d’un manque de perfection(13). En fonction de ce qui est exposé ci-dessus, on peut réellement s’interroger sur une telle affirmation. Néanmoins, peut-être fait-elle allusion à un manque entachant l’ensemble de la nation, mais non chacun, à titre individuel. En revanche, il n’en sera pas ainsi après la venue du Machia’h, lorsque s’accomplira la promesse selon laquelle : “ Je déverserai Mon esprit sur toute chair et ils prophétiseront ”. Des notes et des références, en la matière, figurent dans l’introduction du Rav Margolis au “ Responsa des cieux ”, de même que dans les articles de A. Y. Heschel, qui, d’ailleurs, vous cite et qui affirme, dans le recueil publié à l’occasion du jubilé de L. Guinsburg : “ Le Rambam avait la conviction d’avoir acquis la prophétie ”.
Notes
(1) Le Rav David Cohen, le “ Nazir ”.
(2) Du Rav Avraham Its’hak Ha Cohen Kook, imprimé dans les fascicules n°47 et 48 de la revue Sinaï, puis dans la série : “ Lumières du sacré ”, tome 3.
(3) Je posais une question et je recevais une réponse.
(4) Le fait de poser une question ne revient donc pas à remettre un ouvrage en cause.
(5) Les discussions entre les érudits de la Torah ne détériorent pas leurs bonnes relations.
(6) Le Rav Chear Yachouv Cohen.
(7) De ‘Hanouka.
(8) Qui demande d’allumer les lumières de la fête en ordre croissant.
(9) La ferveur, qui ne se substitue cependant pas à l’action concrète.
(10) A la page 35 de l’ouvrage : “ Lumières du sacré ”.
(11) A la page 50 de l’ouvrage : “ Lumières du sacré ”.
(12) A la page 355 de l’ouvrage : “ Lumières du sacré ”.
(13) Devant être compensée par la révélation de D.ieu.