Par la grâce de D.ieu,
15 Tévet 5721,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de Zot ‘Hanoukka(1), que je viens de recevoir et je m’empresse d’y répondre, en passant outre à la file d’attente, car j’ai été horrifié en y lisant que vous avez fait part à telle personne de votre conception selon laquelle serait nécessaire une séparation de l’Etat et de la religion(2). Même si une telle affirmation peut être interprétée de différentes façons, au moins difficilement, son sens simple, tout au moins, prône bien une rupture entre le domaine religieux et les différentes administrations. Vous comprendrez que j’en sois horrifié, pour une raison bien évidente. En effet, vous m’excuserez de vous dire qu’à mon avis, une telle opinion va à l’encontre du Ani Maamin(3). Car, un rassemblement de Juifs, quel qu’il soit, dès lors qu’il proclame sa séparation de la foi et qu’il agit en conséquence, va à l’encontre de notre sainte Torah, laquelle est également une Torah de vie, y compris dans ce monde. Aucun Juif, où qu’il se trouve, ne peut se séparer de la religion.
Bien entendu, j’ai appris, par la presse et par des courriers, que certains, parmi ceux qui craignent la Parole de D.ieu, s’efforcent d’obtenir une telle séparation, en avançant que, quand des personnes qui n’ont pas adopté les conceptions de la Torah ont leur mot à dire sur la religion, un désastre peut en résulter. Concrètement, une telle affirmation est juste, mais la solution n’est pas d’ajouter une faute à ce manque et de proclamer, face à toutes les nations et devant plusieurs communautés d’Israël, que l’on sépare la religion. La réponse et la réparation, pour que de telles personnes n’aient pas leur mot à dire, peut être déduite, par un raisonnement a fortiori, en observant la médecine physique. En effet, il existe actuellement un ministère, qui est officiellement chargé de ce dossier(4) et qui en assume pleinement le coût. Malgré cela, celui qui dirige ce ministère n’a pas son mot à dire sur les traitements médicaux et les médicaments(5). Combien plus en est-il ainsi pour la guérison et la bonne santé de l’esprit(6). A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Il est bien évident que je n’ai pas été moins horrifié par l’interprétation que vous faites du traité Sanhédrin 98b, selon laquelle “ le nouveau David ”, pour reprendre l’expression que vous utilisez dans votre lettre pour désigner le roi Machia’h, compte tenu de son rôle, de sa mission et de son comportement extérieur, pourrait bien être quelqu’un qui n’est pas religieux ! Le Rambam ne dit-il pas qu’il sera : “ versé dans la Torah et se consacrant aux Mitsvot, comme David son ancêtre ” ? Et, “ il conduira tout Israël à la suivre(7) ”, sera un grand prophète, comparable à Moché notre maître, selon le Midrash Tan’houma, à la Parchat Toledot, qui précise : “ Il sera plus élevé que Moché ”.
Notes
(1) Le dernier jour de la fête.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°7515.
(3) Des treize articles de foi du Rambam.
(4) Un ministère de la santé.
(5) Il ne fait que gérer administrativement la santé, sans être lui-même médecin.
(6) Que l’on peut rechercher activement sans remettre en cause les voies prônées par la Torah.
(7) La voie de la Torah.