Par la grâce de D.ieu,
24 Tévet 5721,
Hilloula de l’Admour Hazaken,
auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h,
dont le mérite nous protégera,
Brooklyn, New York,
Aux participants au dîner annuel du centre des
Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Nous avons reçu de mon beau-père, le Rabbi, le récit suivant(1), délivrant un enseignement(2), à propos de l’Admour Hazaken, dont la Hilloula est célébrée aujourd’hui, alors que la présente est rédigée. Celui-ci délivre une leçon particulière, à l’occasion du dîner annuel du centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch.
Quand le Tséma’h Tsédek était un enfant, il étudia le verset : “ Et, Yaakov vécut dans le pays de l’Egypte pendant dix sept ans ”. Son professeur lui en donna l’interprétation suivante(3) : notre père Yaakov vécut, en Egypte, les dix sept meilleures années de sa vie. De retour à la maison, le Tséma’h Tsédek interrogea son grand-père, l’Admour Hazaken : “ Comment est-il possible de dire que les meilleures années de la vie de notre père Yaakov, élu d’entre les Patriarches, furent celles qu’il passa dans l’exil d’Egypte, le plus impur de tous les pays ? ”.
L’Admour Hazaken lui répondit : “ Il est écrit : ‘Il envoya Yehouda devant lui à Yossef, pour reconnaître devant lui, à Gochen’. Le Midrash, cité par le commentaire de Rachi, explique que notre père Yaakov, avant de se rendre en Egypte, y délégua Yehouda afin d’y fonder pour lui une Yechiva, où les tribus pourraient étudier la Torah. Quand on étudie la Torah(4), on se rapproche(5) de D.ieu, béni soit-Il et, dès lors, même en Egypte, on peut ‘vivre’ ”(6).
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L’enseignement qu’il convient de retenir est le suivant. Quand des Juifs vont s’installer dans un certain endroit, à chaque époque et en tout lieu, ils doivent, avant tout, y fonder un lieu pour étudier la Torah, non seulement pour l’ancienne génération, pour Yaakov, le père, mais aussi, comme on l’a dit, pour les tribus, les enfants, la jeune génération, laquelle doit aussi se consacrer à l’étude de la Torah. Quand on a conscience que c’est là le commencement, le fondement de la vie juive, d’une installation juive, on renforce et l’on développe cette institution de Torah, qui, dès lors, en devient le centre. En pareil cas, on peut avoir la certitude que les années seront les meilleures, même si, extérieurement, on se trouve en exil.
Comme on l’a dit, c’est bien de cette façon que l’on se rapproche de D.ieu, Maître du monde, que l’on obtient Ses bénédictions en proportion accrue, en tous ses besoins, non seulement pour celui qui se consacre à cette étude, mais aussi pour celui qui la soutient, de même que pour tous les responsables, rendant cette étude possible et diffusant la Torah et les Mitsvot.
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Ce qui vient d’être expliqué a toujours été l’objectif des Yechivot Tom’heï Temimim, au cours de leur longue histoire, de leurs pérégrinations, d’un endroit à l’autre, d’un pays vers le second. Mon beau-père, le Rabbi, dès son arrivée(7) en Amérique, a fondé la Yechiva centrale Tom’heï Temimim Loubavitch et il a jeté les bases d’un large système de Yechivot. Le centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch a apporté et vivifié la Torah et la vie de la Torah, dans ce pays. Ceci doit se poursuivre en proportion accrue, conformément aux exigences permanentes de notre période troublée. En effet, on peut vérifier de plus en plus clairement que seule la lumière de notre Torah, Torah de vie, est en mesure de montrer le chemin de la vie. Quiconque apporte sa contribution à cette sainte entreprise obtient les bénédictions de D.ieu, qui lui permettent de faire, de ce moment et de ces années, les meilleures et les plus heureuses de sa vie, matériellement et spirituellement.
J’adresse mes salutations et ma bénédiction aux participants à ce dîner, aux responsables et aux invités, en formulant ma requête et en exprimant mon espoir pour que le dîner annuel apporte les moyens nécessaires pour renforcer et développer le travail du centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch, dans la proportion la plus large. Avec mes respects et ma bénédiction de réussite,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°7540.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Hayom Yom, à la date du 18 Tévet ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon le Baal Ha Tourim. On verra aussi le Zohar, tome 1, à la page 216b ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Midrash, cité par le Radak dans son commentaire du verset Yochoua 11, 16 et les Pirkeï de Rabbi Eliézer, au chapitre 39 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Zohar, tome 1, à la page 211a ”.
(6) Voir les lettres n°7540 et 7545.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir la causerie du 9 Adar Chéni 5700, dans le Séfer Ha Si’hot été 5700, à la page 5 ”.