Lettre n° 7556

Par la grâce de D.ieu,
1er Chevat 5721,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

Je fais réponse à vos lettres, dans lesquelles vous me décrivez votre état d’esprit et les difficultés qui se sont faites jour dans votre classe. De ce fait, vous avez, pour l’heure, abandonné l’enseignement et vous me demandez ce que j’en pense. A mon sens, votre état d’esprit reçoit trois explications :
A) Pour une certaine raison qui, bien évidemment, ne peut être déterminée que sur place, vous êtes très fatiguée par votre travail. Et, un autre élément s’ajoute sans doute à cela, par exemple une fatigue à la maison ou bien une autre activité qui épuise le corps.
B) Il semble que l’on vous ait confié une classe supérieure à ce que vous souhaitiez ou à ce qui est nécessaire quand on commence à enseigner, de manière autonome.
C) Conformément aux explications du saint Tanya, les hommes, pour la plupart, ne sont pas des Justes, ce qui veut dire qu’ils peuvent encore subir les assauts de leur mauvais penchant. Or, l’un des stratagèmes les plus efficaces dont celui-ci se sert, et donc celui qu’il affectionne le plus, consiste à inspirer la tristesse et le découragement à l’homme. Il l’observe donc, afin de déterminer le moment qui sera le plus propice, par exemple quand un homme est fatigué. Il est alors plus aisé de lui suggérer de tels sentiments.

Ce qui vient d’être dit vous permettra de déterminer mon avis, en la matière. Il est bien évident que vous pouvez poursuivre votre enseignement, connaître la réussite et vous élever d’une étape vers l’autre. Néanmoins, il vous faut, au préalable, supprimer les causes qui ont été énumérées ci-dessus, soit, de la dernière à la première et dans l’ordre chronologique :
A) Vous devez prendre la décision de ne pas écouter les avances du mauvais penchant.
B) Vous choisirez, parmi toutes les classes, la plus facile, par sa discipline et également par son niveau d’étude.
C) Vous recommencerez à enseigner seulement après vous être reposé, au sens le plus littéral, afin de ne pas avoir le corps fatigué et las.

La durée de la période nécessaire pour être reposé, de la manière qui convient, n’est pas identique pour tous. Certains se contentent de quelques heures, alors que, pour d’autres, plusieurs jours sont nécessaires. Mais, en tout état de cause, un point est commun à toutes les situations. Il faut observer votre état telle qu’il est réellement, c’est-à-dire comprendre qu’il ne présente aucun caractère exceptionnel, qu’il constitue uniquement un fait courant, mais qu’en l’occurrence, plusieurs causes sont intervenues conjointement. C’est pour cela que le résultat est gonflé, par rapport à ce que l’on constate d’ordinaire. Or, ces causes sont bien indépendantes l’une de l’autre et chacune d’elles, considérée par elle-même, n’est ni difficile, ni importante. Il est donc relativement aisé de toutes les supprimer.

Un homme n’est pas objectif, pour ce qui le concerne. Il n’est donc pas toujours en mesure d’évaluer ses forces, ni les éléments qui sont extérieurs à lui et l’influence que ceux-ci exercent sur lui. Il serait donc bon de consulter vos amis, qui connaissent tout cela et, bien évidemment, de s’adresser, avant tout, au directeur de l’école, le Rav Silberstrom. D.ieu accorde Sa Providence à chacun et à chacune. A maintes reprises, de par le passé, et même dernièrement, vous avez pu observer Son bienfait et Sa bonté, un bien visible et tangible. Il est donc certain qu’il vous guidera vers ce qui est bon pour vous, à condition que vous renforciez votre confiance en le Créateur du monde, Qui le dirige. De la sorte, vous connaîtrez le calme, la joie et l’enthousiasme. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,