Par la grâce de D.ieu,
22 Chevat 5721,
Brooklyn,
A l’attention de monsieur Mena’hem Begin(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’introduirai mon propos d’une manière positive. Mon cœur a été particulièrement satisfait, quand j’ai appris que le problème du Erouv(2) trouvait une solution, dans le Mochav Bar Guyora. Rien n’est plus important que le respect du Chabbat par le plus grand nombre. Tout d’abord, nos Sages disent que celui-ci est considéré comme l’ensemble des Mitsvot. En outre, de nos jours, en cet exil intense et profond, une valeur particulière doit être accordée à la promesse de nos Sages selon laquelle “ si les Juifs respectent un Chabbat de la manière qui convient, ils seront aussitôt libérés ”. La divine Providence m’a accordé le mérite de participer à cette réalisation. Je veux donc le faire également par ce que je possède. En conséquence, je me permets de joindre à la présente un chèque personnel, qui constitue ma participation symbolique aux frais de mise en place de ce Erouv. Je ne sais pas à qui l’adresser et je vous remercie donc de bien vouloir le transmettre à qui de droit.
Pour passer d’un remerciement à un autre, je vous sais gré également de m’avoir adressé vos deux livres, que j’ai bien reçus pour ma bibliothèque. Je ne vous avais pas encore confirmé les avoir reçus, car j’espérais que nous pourrions nous rencontrer une seconde fois. En tout état de cause, je vous remercie et je vous félicite.
Comme vous le savez sûrement, nous avons l’habitude d’organiser une réunion ‘hassidique, pour la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, notre chef. A cette occasion, sont prononcées des paroles d’encouragement, en relation avec l’œuvre accomplie par celui dont nous célébrons la Hilloula. Des propos introductifs qui ont été dits cette année, pendant la réunion ‘hassidique tenue à l’occasion de cette Hilloula du 10 Chevat, a été publié un extrait(3), que je joins à la présente. J’espère qu’il vous intéressera. J’avoue sans honte que j’ai aussi une autre motivation, en vous adressant cet extrait. En effet, son contenu fait suite à notre échange, lors de notre entrevue, à propos de l’immense importance, à notre époque, de mener une action auprès de la jeunesse et des jeunes. Je souligne qu’il en est ainsi précisément à notre époque, non seulement parce qu’il y a là une nécessité absolue, mais aussi parce que notre génération est prête, qu’elle offre de multiples moyens d’action, là où d’intenses efforts, se prolongeant pendant de nombreuses années, étaient au préalable nécessaires.
Il est vrai qu’une telle action requiert de l’empressement et de l’abnégation. Il faut mettre de côté les autres considérations et les conclusions de la logique froide. Or, les jeunes possèdent précisément ces deux qualités. Bien plus, quand on les oriente vers le droit chemin, en leur assignant un objectif positif, on est soi-même porté et entraîné par leur ardeur et par leur mouvement. On atteint ainsi le sommet en réalisant ce que l’on n’aurait jamais pu accomplir par ses forces propres, parce que l’on a un âge mûr ou même qu’on l’a dépassé. Il est merveilleux de constater comment nos Sages exprimèrent tout cela en un proverbe court, relatant la sortie d’Egypte, la délivrance du premier exil par l’intermédiaire de Moché, notre maître et des anciens. Lorsque fut nécessaire le premier miracle, au début de la période de la délivrance et que la mer Rouge se fendit, les enfants et les jeunes qui avaient grandi en Egypte furent les premiers à reconnaître D.ieu, avant même leurs parents et avant les anciens d’Israël, ainsi qu’il est dit : “ Il est mon D.ieu et je veux Le rendre gracieux, le D.ieu de mon père et je veux Le grandir ”. Avec mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°7724.
(2) Permettant de transporter des objets nécessaires à l’extérieur, pendant le Chabbat.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°7567.