Lettre n° 761

Par la grâce de D.ieu,
25 Elloul 5710,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav I. C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 8 Elloul.

Comme vous me l’avez demandé, je lirai la liste de vos élèves près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, afin que ceux-ci soient inscrits et scellés pour une bonne et douce année, que leur étude de la Torah, emplie de crainte de D.ieu, soit fructueuse et qu’ils accomplissent les Mitsvot avec soumission et joie à la fois.

Vous me dites qu’un comité permanent a été constitué pour soutenir la Yechiva de Shepertown(2). C’est une bonne nouvelle. Les membres de ce comité prendront sûrement conscience du grand mérite que la divine Providence leur a accordé, celui de prendre part à l’œuvre de mon beau-père, le Rabbi. Ils se consacreront donc, de toutes leurs forces, à cette tâche, de la plus haute importance. Vous voudrez bien transmettre personnellement mon salut à chacun d’entre eux et, en particulier, au président. Je leur souhaite la réussite, matérielle et spirituelle, dans leur activité communautaire et dans leur vie personnelle.

Plus précisément, sur la manière de diriger la Yechiva et pour ceux qui doivent y enseigner, on prendra conseil auprès des ‘Hassidim âgés, qui se trouvent sur place. Je demande à chaque ‘Hassid capable d’être un enseignant, un guide spirituel ou un directeur, de se préserver de décliner cette offre. Avec l’aide de D.ieu, tous s’efforceront d’assumer leurs fonctions.

L’optique des ‘Hassidim est toujours la bonne. Le recteur de la Yechiva doit être un érudit de la Torah, mais il doit aussi être apte à assumer ces fonctions, par sa crainte de D.ieu, par son rapport avec la ‘Hassidout. Mais, en tout état de cause, le directeur de la Yechiva doit être quelqu’un qui a reçu la sainte éducation de Loubavitch et a formé sa personnalité sur la base de celle-ci.

Vous exprimez la crainte, si vous recevez un salaire, de ne pas pouvoir exprimer clairement votre avis ou d’être incapable de l’imposer au public. Mais, j’ai déjà dit plusieurs fois qu’en ces domaines, chacun d’entre nous est l’émissaire de mon beau-père, le Rabbi. Nous agissons donc sous sa responsabilité et avec sa caution.

Lorsque le public a conscience de cela, de nombreux obstacles disparaissent, en particulier celui de la médisance. Tout ceci est expliqué à propos des épreuves, qui se distinguent en cela de la transformation de la matière(3).

Bien évidemment, agir sous la responsabilité du Rabbi ne veut pas dire attaquer l’autre de front(4), mais plutôt faire preuve d’une profonde assurance, être tout à fait déterminé, avoir conscience qu’au bout du compte, la volonté du Rabbi, qui a confié cette mission, doit se réaliser et qu’en tout état de cause, elle se réalisera effectivement. Et, les paroles amicales sont entendues et font leur effet.

Puisse D.ieu faire que chacun d’entre nous soit dans le vrai, en mettant en pratique la mission et le rôle qui lui sont confiés.

Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion de Roch Hachana et la lettre qui l’accompagne(5).

Avec ma bénédiction, afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année, de même que les membres de votre famille et toute votre communauté,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Chnéor Zalman Sérébrianski. Voir, à son propos, la lettre n°623.
(2) En Australie. Voir, à ce propos, la lettre n°623.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°755.
(4) Textuellement : lui arracher le nez.
(5) Voir la lettre n°753.