Lettre n° 782

Par la grâce de D.ieu,
Veille de la fête de Soukkot 5711,
Brooklyn, New York,

La fin du discours qui se trouve dans le présent fascicule(1) explique que l’on réunit, à Chemini Atséret, toutes les lumières, toutes les révélations, de portée générale, qui sont obtenues, en ce septième mois(2). Celles-ci sont alors intégrées et convenablement semées pour permettre un large développement.

Bien plus, il est expliqué, par ailleurs(3), que "le mois de Tichri est la tête, de portée générale, pour les mois, dont les jours sont la source et l’origine de toute l’année. Roch Hachana apporte la crainte, que les Juifs intériorisent alors pour le reste de l’année. Yom Kippour introduit la Techouva, l’absolution et le pardon. Les sept jours de Soukkot inspirent l’amour et la joie pour toute l’année. Néanmoins, Sim’hat Torah a une portée beaucoup plus générale.

Sim’hat Torah porte en lui tout le mois de Tichri, qui révèle la Lumière la plus haute, entourant la création, le plaisir essentiel de D.ieu, la couronne de la Torah(4). Cette révélation peut être obtenue, à Sim’hat Torah, par la danse, qui n’est nullement une activité intellectuelle.

Le discours figurant dans ce fascicule précise que la joie est liée aux mots de la Torah, qui possèdent des signes de ponctuation et de cantilation et par rapport auxquels tous les Juifs sont identiques. On se réjouit donc en dansant, c’est-à-dire en faisant appel à la force la plus basse de l’esprit et à la partie la plus inférieure du corps, les pieds.

Selon un proverbe bien connu du Rabbi Rachab, la période suivant Sim’hat Torah est décrite par le verset "Et Yaakov avança sur son chemin", celui de D.ieu, de la Torah et des Mitsvot. Concernant Chemini Atséret et Sim’hat Torah, mon beau-père, le Rabbi, explique(5) que l’on se rend dans une foire pour acquérir une grande quantité de marchandise. Puis, l’on rentre chez soi, pour le reste de l’année et l’on défait ses paquets, consacrant cette marchandise à ce qui doit être sa destination.

Il en est ainsi pour chacun et chacune. Le septième mois est empli de tout le bien(6) et l’on accorde alors à un Juif la "marchandise" qui lui permet de "gagner sa vie", tout au long de l’année. Mais, il faut encore défaire les paquets et utiliser cette marchandise à bon escient.

Mon beau-père le Rabbi met en garde(7), au nom de son père, le Rabbi Rachab : "Il faut apprécier à leur juste valeur les quarante huit heures de Chemini Atséret et Sim’hat Torah. A chaque instant, il est possible d’y constituer des trésors, d’emplir des seaux et des tonneaux, matériellement et spirituellement. On y parvient par les danses."

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rabbi écrivit cette lettre comme avant propos au fascicule édité à l’occasion de Chemini Atséret 5711. Il figure dans le Séfer Hamaamarim 5711, à la page 78.
(2) Après la sortie d’Egypte, celui de Tichri.
(3) Le Rabbi note en bas de page : "A la fin du discours ‘hassidique intitulé "tu feras une fenêtre", prononcé en 5702 et dont un résumé est présenté ici".
(4) Le Rabbi note en bas de page : "Voir le Zohar, tome 3, page 256b : "Tous les Juifs ont coutume de se réjouir, à Chemini Atséret. C’est alors Sim’hat Torah et l’on place la couronne sur le Séfer Torah". On consultera également le Tikouneï Zohar, Tikoun 21, page 56a."
(5) Le Rabbi note en bas de page : "Dans la causerie de Chemini Atséret 5707."
(6) Le Rabbi note en bas de page : "Dans le Midrach Vaykra Rabba, chapitre 29, paragraphe 8."
(7) Le Rabbi note en bas de page : "Dans la causerie de Chemini Atséret 5704".