Par la grâce de D.ieu,
Lundi de la Paracha "Je recherche mes frères"(1),
Dix huitième jour du mois de notre délivrance et
du salut de notre âme(2) 5711,
Brooklyn, New York,
A tous les participants à la réunion pour soutenir
les institutions du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, de
Ma’hané Israël et des éditions Kehot, fondées par mon
beau-père, le Rabbi, qu’il préside et dirige(3),
Que D.ieu leur accorde longue vie,
Je vous salue largement et vous bénis grandement,
Parmi les institutions les plus importantes qu’a fondées mon beau-père, le Rabbi, figurent le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, le Ma’hané Israël et les éditions Kehot, qui lui étaient très chères. Il se consacrait tout particulièrement à elles et s’occupait de chaque détail de leur activité, qui se faisait, en tout point, selon ses directives et avec son accord.
Conformément aux instructions données par mon beau-père, le Rabbi, pendant les semaines précédant son décès, les actions de ces institutions se sont développées, ces derniers mois. L’éventail des activités s’est élargi et une nouvelle branche a été introduite, celles des institutions éducatives en Afrique du nord, qui connaissent un essor. Et l’on peut constater que ce succès est l'œuvre de mon beau-père, le Rabbi.
Les activités de ces institutions, dans le domaine de l’éducation, du renforcement du Judaïsme, des secours, s’étendent à tous les groupes du peuple juif, dans tous les pays du monde. Elles impliquent donc d’importantes dépenses.
Jusqu'à ce jour, ces institutions n’ont jamais organisé des collectes publiques, car elles recevaient leur budget de mon beau-père, le Rabbi.
Le décès de mon beau-père, le Rabbi, a donc supprimé la source essentielle de leur financement. Depuis une dizaine de mois, un grand danger plane donc sur elles, du fait du manque de moyens financiers.
Le moment exige de chacun et de chacune d’entre nous, une prise de conscience immédiate de l’obligation et du grand mérite qui nous incombent. Et, il convient, avant tout, d’agir concrètement pour assumer cette responsabilité.
Il faut donc agir soi-même, et conduire les autres à le faire, pour renforcer ces institutions auxquelles mon beau-père, le Rabbi, accordait tant de valeur et réservait le meilleur de ses forces.
De fait, "la qualité du potier apparaît dans la poterie" d’autant qu’il n’en a pas retiré la main, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il continue à les diriger comme il le faisait auparavant.
Dans l’une de ses causeries, mon beau-père, le Rabbi, faisait remarquer que, bien souvent, lorsque l’on évoquait ce que l’on aimait particulièrement, on s’exprimait précisément en Yiddish. Il en citait pour preuve ce qu’écrit l’Admour Hazaken, dans Igueret Hakodech, au paragraphe introduit par "tu feras des reproches à ton ami" : Guevald, Guevald, mon D.ieu, mon D.ieu !
Un homme doit s’exprimer dans les termes de son maître, Guevald, Guevald, qu’attendons-nous donc ? Comment parviendrons-nous à nous justifier? Que répondrons nous lorsque mon beau-père, le Rabbi, nous demandera: "Est-ce là votre participation à mon action et à l’œuvre pour laquelle j’ai fait don de moi-même?"
Vous vous réunissez à la veille du Roch Hachana de la ‘Hassidout. Puisse donc D.ieu faire que vos bonnes résolutions et vos actions pleines d’empressement pour les mettre en pratique, celles que vous ferez tout de suite et celles que vous accomplirez très prochainement, apportent au Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, au Ma’hané Israël et aux éditions Kehot les moyens d’assumer la mission que leur a assignée mon beau-père, le Rabbi. Ainsi, nous n’aurons pas honte et, à juste titre, nous pourrons dire: "Nous avons fait ce que tu attendais de nous".
Bien évidemment, cette lettre, qui est écrite à l’occasion de la réunion, s’adresse également à ceux qui n’y participent pas, mais qui sont néanmoins attachés à mon beau-père, le Rabbi, connaissent la valeur de son œuvre et de ses actions, "l’intervention du Juste pour vivifier chaque être qui est lié à lui de toute son âme, par un grand amour, un amour éternel qui ne disparaîtra jamais"(5).
En vous bénissant et en me bénissant pour que nous connaissions une immense réussite dans notre œuvre commune, je conclus par les termes de notre maître, mon beau-père, le Rabbi : "Soyez inscrits et scellés pour une bonne année, dans l’étude de la ‘Hassidout et dans ses voies".
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Béréchit 37, 17. Il s’agit de la Parchat Vayéchev.
(2) De la fête de la libération du 19 Kislev.
(3) Voir, à propos de cette réunion, les lettres n°629, 840 et 841.
(4) Ces institutions portent l’empreinte de mon beau-père, le Rabbi.
(5) Selon l’expression du Tanya.