Par la grâce de D.ieu,
11 Chevat 5722,
Brooklyn,
Je vous bénis et vous salue,
Je fais réponse à votre lettre(1) du 2 Chevat, dans laquelle vous me présentez brièvement votre vie et vos études. Vous concluez en me disant que la manière dont vos études se sont déroulées, avant tout leur contenu et l’éducation que vous avez reçue jusqu’à maintenant provoquent en vous le vide et la chute, de temps à autre. Or, une telle situation n’est pas réellement rare, en particulier chez les jeunes, ces toutes dernières années, pour différentes raisons. Comme en tout temps et en tout lieu, s’applique encore, de nos jours, le verset de notre Torah, Torah de vie, qui dit : “ Vois, J’ai placé devant toi la vie et le bien… et tu choisiras la vie ”, ce qui signifie qu’en toute situation à laquelle l’homme peut être confronté, il conserve toujours la possibilité de faire le bon choix, celui de la vie. Selon l’expression de nos Sages(2), “ on vient en aide à celui qui souhaite se purifier ”.
Car, au final, la dimension profonde de l’âme, sa quintessence, est bonne et lorsque l’homme commence à agir pour améliorer les couches extérieures recouvrant cette âme, il obtient une aide de l’intérieur. Parfois, cette aide peut être d’une grande qualité, au-delà de ce qu’il escomptait d’emblée. Néanmoins, le début doit porter sur ce qui fait le plus grand effet à l’homme, c’est-à-dire l’adoption d’un comportement fixe et systématique qui soit basé sur une action concrète conforme à la vision du monde que l’on souhaite avoir et en fonction de laquelle on entend orienter sa vie, en d’autres termes, une attitude quotidienne correspondant aux Injonctions de notre Torah, Torah de vie et à la pratique de ses Mitsvot, desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”.
Différents textes expliquent longuement pour quelle raison notre Torah est appelée : “ Torah de vie ”. Cette expression reçoit deux significations. D’une part, elle délivre un enseignement sur la manière dont on doit se comporter, dans la vie. D’autre part, elle indique ce qu’est une vie digne de ce nom, c’est-à-dire autre chose qu’une succession de jours, de semaines, de mois, d’années, vides de tout contenu.
On peut déduire de la formulation de votre lettre que vous avez un âge en lequel l’enthousiasme accordé à l’homme est encore entier. Vous vivez les années au cours desquelles se forment et se dessinent la personnalité et le mode de vie, que l’on conserve par la suite quand on bâtit un foyer, ce qui veut dire que vous disposez pleinement des possibilités décrites ci-dessus. Vous pouvez mettre en pratique le bon conseil et l’Injonction : “ Et, tu choisiras la vie ”. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela, y compris de l’influence que vous exercez sur votre entourage, afin d’y implanter la conception qui vient d’être définie. Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Cette lettre est adressée à une femme.
(2) Au traité Yoma 38b.