Par la grâce de D.ieu,
veille de la fête de Chavouot 5722,
Brooklyn, New York,
A l’attention du distingué et agréable ‘Hassid
qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav C. Z. Shargaï(1),
Je vous salue et vous bénis,
A l’occasion de la fête de Chavouot, temps du don de notre Torah, qui arrive, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, j’adresse, par la présente, à vous-même et à tous les vôtres, mes vœux pour une fête joyeuse et, selon la formule traditionnelle que nous avons reçue de mon beau-père, le Rabbi, pour recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde.
Un Juif à l’habitude de lier ce qui concerne le quotidien au contenu des fêtes. En l’occurrence, notre échange épistolaire est effectivement en relation avec le temps du don de notre Torah, conformément au récit de nos Sages(2), montrant que la Torah fut donnée uniquement quand fut faite la promesse suivante : “ Nos enfants seront nos garants ”. Bien entendu, cette promesse et cette garantie, données sur le mont Sinaï, témoignent que tout cela dépend de nous. En d’autres termes, il faut s’assurer que les enfants suivront la voie de la Torah et des Mitsvot, jusqu’au don de leur propre personne, d’une manière concrète. C’est aussi ce que l’on peut déduire du début du don de la Torah et des dix Commandements, “ Je suis l’Eternel ton D.ieu ” et “ Tu n’auras pas d’autres dieux ”. Ceci introduit les trois Mitsvot pour lesquelles on doit accepter la mort plutôt que les transgresser(3).
Bien plus, cela souligne également que, pour être certain qu’un enfant ne transgressera pas les Commandements : “ Tu ne tueras pas ”, “ Tu ne voleras pas ”, “ Tu ne convoiteras pas ”, il est indispensable que son éducation soit basée sur la foi, “ Je suis l’Eternel ton D.ieu ” et sur le rejet de tout ce qui est visé par le Commandement : “ Tu n’auras pas d’autres dieux ”. Pour notre malheur, il nous a été donné de constater, à notre époque et en notre génération(4), qu’une nation se vantant de réunir en son sein toutes les philosophies et tous les idéaux fut précisément celle qui, au final, mit en pratique les termes du verset(5) : “ Il n’y a pas de crainte de D.ieu dans cet endroit et ils me tueront ”. Il n’en est pas de même, en revanche, pour la Torah, Torah de vie, qui promet non seulement la vie éternelle dans le monde futur, mais aussi une vie digne de ce nom dans ce monde. Avec mes respects et ma bénédiction à l’occasion de la fête,
Notes
(1) Le Rav Chlomo Zalman Shargaï. Voir, à son sujet, les lettres n°7700, 8495 et 8605.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°8424.
(3) Le crime, l’idolâtrie et l’immoralité.
(4) Pendant la seconde guerre mondiale.
(5) Vayéra 20, 11.