Par la grâce de D.ieu,
12 Sivan 5722,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre, à laquelle était jointe un compte-rendu de l’école de filles. Du fait de mes nombreuses occupations, je ne vous en avais pas accusé réception jusqu’à maintenant. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de souligner la grande responsabilité d’un éducateur, en général et d’un directeur d’école, en particulier qui se doit de faire usage de ses capacités pour inculquer aux élèves(1) une crainte de D.ieu pure, dans la plus large proportion. Bien entendu, ceci doit recevoir une application concrète. Je veux dire que leur crainte de D.ieu doit conditionner leur comportement quotidien et leur action, d’une manière effective. Si l’on tient compte des nombreux vents indésirables et inhabituels qui, à notre époque, soufflent à l’extérieur, si l’on se dit que l’influence de la rue se glisse, bien souvent, sous les fondements de la Torah et de la Tradition, ceci s’ajoutant aux épreuves jalonnant couramment la vie des jeunes, on conclura que la fonction essentielle de l’école ayant pour objectif que l’élève(1) maintienne, jusqu’à un certain niveau, sa pratique de la Torah et des Mitsvot, consiste à lui dispenser l’influence la plus large et la plus débordante, pendant qu’il se trouve encore dans l’enceinte de l’école. De la sorte, même après avoir été confronté à l’influence de la rue et de l’extérieur, cet élève maintiendra dans son mode de vie au moins une proportion minimale de ce qui concerne la sainteté et le bien.
C’est effectivement la différence qui peut être faite entre notre époque et celle des anciens et de leurs pères(2). Alors, un comportement basé sur la Torah et la Tradition constituait une évidence. L’objectif essentiel du ‘Héder et de la Yechiva était donc de faire acquérir à l’élève des connaissances de la Torah et de tout ce qui la concerne. Il n’en est plus de même, en revanche, à l’heure actuelle. Bien souvent, il appartient à l’école d’éduquer l’élève(1) à tout ce qui concerne notre foi et notre Torah éternelle, en commençant par l’alphabet du comportement convenable(3).
Nous venons de vivre la fête de Chavouot, temps du don de notre Torah, ce qui souligne encore plus clairement la responsabilité qui vient d’être définie, conformément à l’affirmation de nos Sages(4) selon laquelle la Torah fut donnée uniquement quand tous proclamèrent : “ Nos enfants seront nos garants ”. C’est bien évident. Avec ma bénédiction afin que vous connaissiez le succès dans votre mission sacrée,
Notes
(1) Le Rabbi précise : “ garçons et filles ”.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°8435, 8536 et 8664.
(3) Voir la lettre précédente.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°8424.