Par la grâce de D.ieu,
25 Tévet 5723,
Brooklyn, New York,
Aux dirigeants de la Yechiva de Kiryat Gat,
branche de la Yechiva Tom’heï Temimim,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Je vous remercie de m’avoir fait part de l’avancement de la Yechiva et de son développement(1). Conformément à l’Injonction de notre sainte Torah(2), on doit connaître l’élévation dans le domaine de la sainteté. J’ai donc bon espoir que vous redoublerez de puissance et d’ardeur pour accélérer la cadence de ce développement. Grand est le mérite de chacun et chacune des participants à ce soutien et à ce développement. Il vous permettra d’être bénis, “ mesure pour mesure ”(3), mais en une proportion largement accrue, selon la mesure du Saint béni soit-Il, à la fois matériellement et spirituellement.
Le jour favorable du 24 Tévet, Hilloula de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h vient de passer et nous avons célébré, cette année, le cent cinquantième anniversaire de son décès. A cette occasion, je voudrais souligner que l’Admour Hazaken était un exemple, y compris par ses préoccupations personnelles, dans la mesure où il en avait, de tout ce qu’il enseignait et révélait, avant même d’être reconnu en tant que dirigeant et chef d’Israël.
Pour ce qui fait l’objet de notre propos, nous soulignerons trois points essentiels, l’aide à son prochain, que l’on peut qualifier de Tsédaka, la diffusion de la Torah, de sa partie révélée et de son enseignement profond, de même que le domaine intermédiaire entre les deux précédents, c’est-à-dire l’éducation basée sur la Torah et les valeurs sacrées, qui est à la fois un acte de diffusion de la Torah et une forme de Tsédaka, Tsédaka spirituelle offerte aux élèves et Tsédaka matérielle, de la part des donateurs.
En tous ces domaines fondamentaux, l’Admour Hazaken fournit un exemple irréprochable. On connaît le récit(4) de mon beau-père, le Rabbi, dont la Hilloula sera bientôt célébrée, le 10 Chevat, qu’il tenait d’une transmission familiale. Il rapporta, en effet, que l’Admour Hazaken, avant son mariage, fixa comme condition qu’il devait pouvoir se servir de l’argent de la dot comme il l’entendait. Par la suite, tout de suite après son mariage, il fonda, avec cette somme, une caisse d’entraide et de bienfaisance, afin d’assurer le bien-être matériel des Juifs, en particulier ceux qui, sur son conseil, avaient adopté une activité agricole.
Voici donc pour la Tsédaka. Il en fut de même, également, pour la diffusion de la Torah. On sait qu’il l’enseigna publiquement, aux grands de la Torah comme aux personnes les plus simples. Il se préoccupa de l’éducation des enfants juifs. Et, il semble même qu’il eut l’intention de commencer le Tanya par la partie qui est consacrée à “ l’éducation du petit ”. Néanmoins, pour différentes raisons, qui restèrent cachées, ce texte ne fut que la seconde partie de son livre.
De fait, on connaît son immense élévation et qui, parmi nous, peut se comparer à lui ? Néanmoins, chacun, à son niveau, doit puiser, dans ses actions, la force de suivre sa trace, d’une manière concrète, dans toute la mesure de ses moyens. Une Yechiva est le canal et le réceptacle permettant de mettre tout cela en pratique. De cette façon, comme l’écrit l’Admour Hazaken lui-même, dans son Torah Or, au début de la Parchat Béréchit, “ la Tsédaka élève une nation ” et l’on reçoit donc les bénédictions de D.ieu en tous ses besoins, matériels et spirituels, de même qu’en ceux des membres de sa famille. Avec mes respects et ma bénédiction de réussite, de même que pour donner de bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°8289.
(2) Au traité Bera’hot 28a.
(3) Selon le Pessikta Zoutrata sur le verset Chemot 3, 6.
(4) Voir le Séfer Ha Toledot Admour Hazaken, tome 1, édition 5738 (1978), à la page 82.