Par la grâce de D.ieu,
17 Chevat 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Yossef Tsvi Steinhart, président
de la synagogue et de monsieur Yehouda Eliezer Mishkin,
directeur du comité, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre m’annonçant une bonne nouvelle puisqu’une fête publique aura lieu ce dimanche 23 Chevat, à l’occasion de la nomination rabbinique, jusqu’à cent vingt ans, de votre Rav et guide spirituel, bien connu et distingué, le Rav David Dov Hollander Chlita.
Cette nouvelle m’a procuré une satisfaction particulière car, d’une part, le Rav Hollander mérite cet honneur et cette distinction, d’autre part, D.ieu lui a accordé le succès d’assumer des fonctions au sein d’une synagogue prestigieuse, de conduire sur la voie de la Torah et des Mitsvot une communauté importante et de qualité, dont les dirigeants et les membres savent apprécier, de la manière qui convient, leur Rav et guide spirituel. Ils ont conscience du mérite qui leur est accordé d’avoir un tel chef.
Combien plus est-ce le cas à notre époque et en ce pays. Pour notre grande peine, la confusion y est grande, les limites et les valeurs y sont remises en cause, au point, comme le dit le prophète Ichaya 5, 20, de définir le mal comme du bien et le bien comme du mal, de faire passer l’obscurité pour de la lumière et la lumière pour de l’obscurité, l’amertume pour de la douceur et la douceur pour de l’amertume.
Mon beau-père, le Rabbi, quand il arriva aux Etats-Unis, mit en garde(1) contre une idée, alors répandue bien que mensongère, selon laquelle l’Amérique serait différente de tous les autres pays, ne serait pas un lieu de Torah et de Mitsvot. Bien plus, non seulement il rejeta cette affirmation fallacieuse, mais, en outre, il en énonça plusieurs qualités. Dans ce pays, nos frères les enfants d’Israël vivent dans des conditions et dans un moment très favorables, de différents points de vue. Il en résulte qu’un effort important est nécessaire pour diffuser et renforcer la Torah et les Mitsvot, pour la bonne éducation. Tout ne dépend que de la détermination, de l’enthousiasme et de la collaboration entre, d’une part, les Rabbanim et les guides spirituels, d’autre part, les responsables et les membres des communautés, fidèles à leur objectif et à leur fonction. Les acquis importants, pendant les vingt dernières années, ont fait la preuve que son affirmation était fondée et exacte.
Ma bénédiction est adressée à votre cher Rav, empli d’empressement, aux multiples accomplissements, le Rav David Dov Hollander Chlita, de même qu’à tous les dirigeants de la synagogue, aux membres de la communauté, afin que tous n’aient qu’une seule épaule(2) sur le chemin qui monte vers la maison de D.ieu, pour renforcer et raffermir votre communauté, de sorte qu’elle soit conforme, en tout point, au nom que lui donne la Tradition d’Israël : “ sainte communauté ”. Comme le souligne l’Admour Hazaken(3), auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, dont cette année est la cent cinquantième depuis le décès, le Rav et les membres de la communauté sont comparés à la tête et aux autres membres du corps. Bien entendu, tous ensemble forment une entité unique, un corps vivant, actif, sain et intègre.
Selon l’Injonction : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, qui est un grand principe de la Torah, j’ai bon espoir que votre communauté donne l’exemple, qu’elle soit une source d’influence positive pour les autres synagogues et qu’elle soit largement imitée. Puisse D.ieu faire que vous connaissiez des élévations successives, avec largesse d’esprit, dans la joie et l’enthousiasme. Avec mes respects et ma bénédiction à tous les participants à cette fête, auxquels D.ieu accordera de longs jours et de bonnes années
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°157.
(2) Soient tous unis.
(3) Tanya, au chapitre 2.