Lettre n° 8606

Par la grâce de D.ieu,
7 Adar 5723,
Brooklyn, New York,

Aux élèves du séminaire Beth Rivka,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous bénis et vous salue,

J’ai reçu, avec plaisir, par un membre de votre direction, des nouvelles de votre avancement, au séminaire. J’ai bon espoir que cet avancement se poursuivra, à une cadence sans cesse plus soutenue, conformément à l’Injonction de nos Sages(1), de sainte mémoire, selon laquelle on connaît l’élévation dans le domaine de la sainteté.

En ce jour, celui de la naissance de Moché, notre maître, il est assurément judicieux de méditer au fait que la naissance, l’issue favorable, l’éducation du sauveur d’Israël furent rendues possibles par l’abnégation de deux femmes d’Israël, mère et fille, Yo’hébed, sa mère et Myriam sa sœur. Les décrets du Pharaon avaient rendu l’esclavage particulièrement âpre, suscité le découragement et la réserve, y compris parmi les “ cèdres du Liban ”(2) de la génération. Ces deux femmes, par contre, ne se désespérèrent pas, la mère et la fille, les “ sages-femmes des Hébreux ”. Bien au contraire, elles poursuivirent leur action, en faisant don de leur propre personne, pour “ faire vivre ”(3) les enfants. Au plus fort de l’exil, elles constituèrent la génération de la délivrance. Elles conférèrent leur détermination et leur courage non seulement aux femmes, mais également aux hommes. Ainsi, elles eurent le mérite de permettre la révélation du sauveur d’Israël pour conduire les enfants d’Israël de la servitude vers la délivrance.

Or, il en est de même en ces dernières générations de cet exil amer, surtout la nôtre. La même mission, la même responsabilité, le même mérite qui furent le sort des femmes, lors du premier exil, sont l’héritage de ces femmes, en ce dernier exil, comme l’a maintes fois souligné mon beau-père, le Rabbi, par écrit ou oralement. En cette année propice, à l’issue du troisième jubilé après le décès de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, fondateur du mouvement ‘Habad, de sa philosophie et de son mode de vie, il faut donc se rappeler, être impressionné également par la grande influence que l’on reçoit de la mère de l’auteur du Tanya, la Rabbanit Rivka(3), par l’éducation qu’elle donna à l’Admour Hazaken, comme le relatent longuement les mémoires de mon beau-père, le Rabbi.

Mon beau-père, le Rabbi, avait coutume d’agir en conformité avec ce qu’il enseignait. Il montrait que l’acte est essentiel. Il ne se contenta donc pas de mener campagne, en la matière. Il se mobilisa, fonda un réseau d’écoles et de séminaires Beth Rivka, en notre Terre Sainte et en diaspora, afin d’y dispenser aux filles d’Israël une éducation dans l’esprit de Yo’hébed et de Myriam.

En conséquence, j’espère de tout mon cœur que les élèves du séminaire prendront conscience de leur grande responsabilité et du mérite qui leur revient, qu’elles se serviront de toutes leurs forces pour se pénétrer de cet esprit, un esprit de sagesse et de crainte de D.ieu, que le séminaire a voulu leur transmettre. Ces élèves sont appelées à devenir des enseignantes et des monitrices, des mères et des maîtresses de maison. Tout ajout à leur éducation et à leurs connaissances sera donc multiplié de nombreuses fois auprès de leurs élèves et dans le foyer qu’elles fonderont, pour l’honneur et la gloire. Tous les efforts, toutes les interventions en ce sens sont donc justifiés.

Que D.ieu accorde Sa bénédiction à chacune d’entre vous, afin que vous connaissiez la réussite dans l’étude, avec élan et ardeur, avec le comportement qui convient et que s’accomplissent en chacune d’entre vous les termes du verset : “ Notre sœur, sois à l’origine de milliers, de dizaines de milliers ”. Je vous adresse ma bénédiction pour une fête de Pourim joyeuse et pour en garder l’inspiration tout au long de l’année. Dans l’attente de vos bonnes nouvelles,

Notes

(1) Dans le traité Bera’hot 28a.
(2) Les chefs de la génération.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “ faire vivre ” et “ Rivka ”.