Par la grâce de D.ieu,
25 Adar 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Eliézer Steinman(1),
Je vous salue et vous bénis,
En plus de vos salutations, que j’ai reçues par le Rav A. H. Glitsenstein(2), j’ai été particulièrement satisfait de recevoir votre lettre, qui m’a été transmise par notre ami, Rav Chnéor Zalman Chazar(3). Il m’a raconté qu’il vous a vu peu avant votre départ de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Sans doute vous transmettra-t-il mes salutations à votre retour. J’espère qu’à réception de la présente, vous poursuivrez votre action dans votre maison et que vous placerez maintenant comme première priorité de votre travail la préparation des deux volumes que vous devez encore consacrer à la ‘Hassidout ‘Habad. Il convient de les achever au plus vite, d’autant que cette année est la cent cinquantième depuis le décès de l’auteur du Tanya et ce qui vient en son temps est encore meilleur. En outre, une action joyeuse accroît la bénédiction et la réussite. Et, l’on sait à quel point nos Sages ont souligné l’importance de la joie, en particulier celle de la Mitsva et, en l’occurrence, de la diffusion de l’enseignement de ‘Habad.
Pour passer d’une idée à l’autre, en restant dans le même contexte, je vous remercie sincèrement et chaleureusement pour le livre de Bar Mitsva que vous m’avez adressé. Il est, bien sûr, inutile de faire l’éloge de cet ouvrage, qui est remarquable également par son apparence extérieure. En effet, certains commettent l’erreur de penser que celle-ci n’est pas importante. Or, s’il est vrai que l’essentiel est l’intérieur, nos Sages n’en ont pas moins dit(4) : “ Sois agréable devant Lui par les Mitsvot, aie un beau Talith, de beaux Tsitsit ”.
Je ne sais pas si j’ai le droit de formuler un avis sur un domaine qui n’est pas le mien, ni si cela a une incidence concrète maintenant. Néanmoins, à mon sens, il serait bon que les dessins, dans un livre destiné à des jeunes ayant l’âge de la Bar Mitsva, ne soient pas tous conformes à une certaine conception de l’art, mais plutôt adaptés(5) à leur compréhension et à leur âge. Comme je l’ai dit, vous m’excuserez de constater, bien qu’il soit inutile de se plaindre du passé, qu’il en a d’ores et déjà été ainsi, que vous avez eu le succès de publier une seconde édition de vos livres. Peut-être sera-t-il donc possible de rectifier tout cela(6).
J’ai été particulièrement satisfait de constater que vous commencez votre livre(7) par le port des Tefillin et leur bénédiction, s’appliquant d’une manière concrète(5). En effet, l’acte est essentiel et ceci contredira les opinions qui, du fait de nos nombreuses fautes, veulent dénaturer le sens de la Bar Mitsva, ce qu’à D.ieu ne plaise. Et, ceux-ci ne manquent pas, en Erets Israël. Avec mes respects et ma bénédiction de bonne santé et pour connaître la réussite en tout cela, de même qu’en toutes vos préoccupations,
M. Schneerson,
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8238.
(2) Le Rav Avraham ‘Hano’h Glitsenstein. Voir la lettre n°8639.
(3) Voir la lettre n°8254.
(4) Dans le traité Chabbat 133b.
(5) Le Rabbi souligne les mots : “ adaptés ” et “ d’une manière concrète ”.
(6) Lors d’une éventuelle seconde édition, ce qui justifie cette remarque.
(7) Relatif à la Bar Mitsva.