Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5723,
Brooklyn, New York,
Au distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, issu d’une
illustre famille, le Rav C. Z.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre télégramme du jour lumineux de Lag Baomer(2). Si le choix de cette date a été délibéré, c’est bien et si D.ieu a fait qu’il en soit ainsi, c’est encore mieux. Puisse donc D.ieu faire que tout cela(3) se passe de la meilleure façon possible. La ‘Hassidout souligne que le bien doit être visible et tangible, y compris aux yeux de chair. En outre, “ il n’est de bon que la Torah ”, ce qui inclut, au sens de ‘Habad, non seulement sa partie révélée, mais aussi son enseignement profond.
Conformément à l’usage et à la nature d’Israël, toute chose est liée au contenu du jour. Bien plus, le Baal Chem Tov souligne l’importance de la divine Providence. En l’occurrence, on peut donc souligner la grandeur de Rabbi Chimeon Ben Yo’haï, dont Lag Baomer est le jour de la Hilloula. Celui-ci surpassait tous les grands Sages de la Michna qui étaient ses contemporains ou même ceux des générations précédentes. Quand il s’avérait nécessaire de demander la satisfaction de besoins matériels, par exemple la pluie, qui est le besoin essentiel, surtout si l’on tient compte de la qualité d’Erets Israël, ainsi qu’il est dit : “ Tu boiras de l’eau par la pluie des cieux ”, l’usage, y compris chez les plus grands Sages, voulait que l’on prie. Puis, si l’on n’était exaucé immédiatement, on fixait un jeûne public.
Mais, Rabbi Chimeon Ben Yo’haï avait une autre manière de procéder. Quand on venait le consulter, lui dire que l’on avait besoin de pluie, au sens littéral, il révélait les secrets de la Torah et, aussitôt la pluie tombait, comme le relate le Zohar, tome 3, à partie de la page 59b. Et, ce texte souligne, en particulier, que son commentaire, révélant les secrets de la Torah, était basé sur le verset : “ Comme il est bon et agréable que des frères prennent place ensemble ”, ce qui veut dire qu’il commentait l’Injonction d’aimer son prochain, laquelle occupe une place tout à fait particulière dans l’enseignement du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken.
De manière “ accessoire ”, et pour faire suite à ce qui vient d’être dit, on peut ajouter le point suivant. On connaît(4) la signification du nom de l’Admour Hazaken, Chnéor Zalman. Selon la formulation courante, Chneï Or signifie deux lumières, celle de la ‘Hassidout et celle de la partie révélée de la Torah, mais les ‘Hassidim interprètent aussi ces deux lumières au sens de la spiritualité et la matérialité, conformément au proverbe du Rabbi de Berditchev(5), selon lequel Zalman est l’anagramme de Lizman, dans le temps. Il convient, en effet, de révéler tout cela dans le temps et dans l’espace. Avec mes respects et ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela,
M. Schneerson,
Je sais que vous êtes très occupé, mais j’ai bon espoir que le recueil(6) sur la cent cinquantième Hilloula de l’Admour Hazaken progresse. Je vous annoncerai également une nouvelle bonne et réjouissante. J’ai recherché, pendant plusieurs années, la première édition(7) des lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken. Or, je viens d’apprendre, ces jours-ci, que celle-ci se trouve au british muséum.
Notes
(1) Chnéor Zalman Chazar. Voir, à son sujet, la lettre n°8254.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 12, à la page 231.
(3) Les élections à la présidence d’Erets Israël. Voir, à ce sujet, la lettre n°8629.
(4) Voir les lettres n°7164 et 8653, de même que le Likouteï Si’hot, tome 6, page 37, à la note 18.
(5) Voir le Likouteï Si’hot, tome 12, page 41, à la note 43.
(6) Voir, à ce propos, la lettre n°8564.
(7) Paru à Shklov en 5554.