Par la grâce de D.ieu,
veille de Roch ‘Hodech Sivan 5723,
Brooklyn, New York,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, a de bons
comportements, se consacre aux besoins
communautaires, est issu d’une illustre famille,
le Rav Chnéor Zalman(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu les résultats des élections(2) et je vous adresse mes vœux les plus chaleureux pour que ceci soit en un moment bon et fructueux, pour que vous connaissiez le succès jusque dans le moindre détail, à la fois matériellement et spirituellement, d’autant que les biens matériels des enfants d’Israël sont également de la spiritualité.
Je fais maintenant suite à ma lettre du début de cette semaine(3), que vous avez sûrement reçue. En la matière, on a coutume de souhaiter Mazal Tov, bien que votre responsabilité s’en trouve considérablement accrue et que vous recevez désormais de nouvelles prérogatives. Néanmoins, la coutume juive est partie intégrante de la Torah, ce qui veut dire qu’il en est réellement ainsi. Il est donc absolument certain que d’emblée, encore avant cela, toutes les forces et toutes les opportunités vous ont été accordées, afin que vous puissiez assumer pleinement cette responsabilité, bien plus que vous soyez aidé et protégé pour y parvenir.
Puisse D.ieu faire que vous réalisiez tout cela en bonne santé, dans la joie et l’enthousiasme, avec toutes les explications que la ‘Hassidout apporte, à ce sujet, depuis le Baal Chem Tov, puis, d’une manière plus détaillée, l’Admour Hazaken, cette année étant la cent cinquantième depuis son décès Hilloula.
Je vous adresse mes respects, ma considération et ma bénédiction la plus large en ce qui vient d’être dit. A l’occasion de la fête de Chavouot, qui approche, je vous souhaite, selon la formulation bien connue de mon beau-père, le Rabbi, de recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde,
Mena’hem Schneerson,
Bien qu’il aille à l’encontre de la coutume juive de “ parler ”, après coup, de ceux qui se trouvent dans le monde de la vérité, je considère, néanmoins, qu’il est de mon devoir de ne pas vous cacher ce que j’ai pensé de ce que vous avez dit et répété dans vos interventions et dans vos discours qui ont précédé les élections, sur le fait de suivre la voie de telle personne(4), puisse-t-elle avoir une longue vie. J’ai donc bon espoir, et puisse D.ieu faire qu’il en soit réellement ainsi, non seulement que vous vous servirez pleinement des opportunités que vous offrent actuellement vos nouvelles fonctions, mais aussi que vous les développerez et les élargirez, d’une manière agréable mais avec toute la fermeté nécessaire. Et, à n’en pas douter, toutes les actions seront menées dans l’esprit de la Tradition d’Israël, celle de nos ancêtres, qu’ils ont acceptée pour eux-mêmes et pour leurs descendances, près du mont Sinaï. Ce qu’il advint et ce que fut le sort des prédécesseurs, puissent-ils avoir une longue vie, n’aura donc absolument aucun effet(5), selon l’expression de nos Sages(6), qu’on le veuille mais qu’on ne le puisse pas, ou bien qu’on le puisse mais qu’on ne le veuille pas. Il faut donc absolument le vouloir et, comme je le disais dans ma lettre, la possibilité vous en sera accordée.
Il y a tout lieu de penser que ce qui vient d’être dit n’est pas conforme au protocole et c’est la raison pour laquelle ce paragraphe figure après ma signature. Le cas échéant, je vous demande de m’en excuser.
Notes
(1) C. Z. Chazar. Voir, à son sujet, la lettre n°8254.
(2) A la présidence d’Erets Israël. Voir la lettre n°8627.
(3) Il s’agit de la lettre n°8627.
(4) En l’occurrence, le candidat à cette élection.
(5) Le Rabbi souligne les mots : “ n’aura absolument aucun effet ”.
(6) Dans le traité ‘Houlin 7b.