Par la grâce de D.ieu,
10 Tamouz 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention du Rav, grand érudit, distingué et agréable
‘Hassid qui craint D.ieu, a une grande sagesse, est issu
d’une illustre famille, homme dynamique, aux multiples
accomplissements, faisant de bonnes actions, notre maître
le Rav Raphaël Barou’h, dirigeant de la sainte communauté
de Meknès, dont l’influence s’exerce sur tout le pays(1),
Je vous salue largement et vous bénis abondamment,
Après une interruption particulièrement longue, j’ai bien reçu votre précieux courrier et j’ai ainsi appris que vous vous trouver, pour l’heure, en Angleterre. Je suis contraint de vous exprimer ma peine, et vous voudrez bien m’en excuser, en constatant que vous avez quitté votre troupeau de Meknès et de tout le pays. Il semble que vous l’ayez fait à cause de votre âge et que D.ieu vous accorde des jours et des années, longs, bons et agréables. En outre, même s’il est vrai que vous n’occupez pas de fonctions officielles, il est absolument certain qu’il existe différents moyens de renforcer la Torah et les Mitsvot, y compris pour celui qui n’a pas de responsabilités formelles. Or, en fonction de la situation régnant dans votre ville et dans votre pays, et qui la connaît mieux que vous, votre influence y est particulièrement déterminante.
Bien évidemment, mon propos n’est pas de me plaindre du passé, à l’encontre de l’enseignement de nos Sages(2). Mais, malgré tout, peut-être y a-t-il une possibilité que vous retourniez dans votre ville et dans votre pays, d’une manière qui convienne et qui soit satisfaisante, que vous influenciez les autres Rabbanim Sefardim du Maroc afin qu’ils soient vigilants, qu’ils recherchent le bien de leurs frères et qu’ils fassent paître leur troupeau, plusieurs dizaines de milliers de Juifs, puisse D.ieu les multiplier, résidant dans ces contrées. Il est nécessaire, en effet, de les préserver, d’assurer leur protection sacrée, de les conduire sur des eaux paisibles, les eaux vives de la Torah de vie et ses Mitsvot, desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”.
C’est en ces jours de délivrance, les 12 et 13 Tamouz, que mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël, fut libéré de son emprisonnement, après avoir fait don de sa propre personne pour mener le combat de D.ieu, avec ses armées. Vous connaissez sûrement l’histoire de cette période, qui est commémorée et revécue. Puisse donc D.ieu faire que chacun d’entre nous se serve des forces et des possibilités qui nous sont accordées d’en haut afin de diffuser la Torah et la Tradition, jusque dans l’existence quotidienne, en avançant, en ajoutant et en éclairant. Le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Avec mes respects et ma bénédiction pour une grande réussite, de même que pour me donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le Rav R. B. Toledano, Rav de Meknès, Maroc. Voir, à son sujet, la lettre n°5912.
(2) Au traité Bera’hot 54a selon lequel : “ il est inutile de se plaindre du passé ”.