Lettre n° 8656

Par la grâce de D.ieu,
21 Mena’hem Av 5723,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav Nissan(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos deux lettres. Je veux et je désire accomplir ce que dit votre courrier(2) relatif à la publication de votre livre Taharat Maïm(3). Malheureusement, j’ai de nombreuses occupations et je ne sais pas quand je pourrais en consulter encore une fois au moins les épreuves. En conséquence, si cet ouvrage est déjà prêt pour l’impression, on peut réellement se demander s’il est justifié d’attendre, d’autant que votre réputation est faite et celle du livre également(4).

Je saisis cette opportunité pour vous signifier ma grande peine, en constatant le silence absolu de telle personne, à propos de la prière dans les écoles publiques(5). Il ne reste, en effet, que quelques jours avant la rentrée des classes de ces écoles. Par la suite, lorsque l’année sera commencé, l’organisation ne sera plus remise en cause(6), d’autant qu’en l’occurrence, “ l’autre côté ” et les trois forces du mal totalement impures en tireront le profit le plus(7) considérable. Des centaines de milliers, parmi nos frères, les enfants d’Israël, perdront, ce qu’à D.ieu ne plaise, la possibilité de mentionner le Nom de D.ieu au moins une fois chaque jour. Bien plus, et ceci est essentiel également, c’est l’unique occasion qui s’offre à eux de prier, en ces jours.

On peut réellement se demander s’il est un point plus important que celui-là qui soit confié à la responsabilité des Rabbanim. Plus exactement, il n’y a pas lieu de se le demander, car la réponse est bien évidente. De plus, comme je l’ai maintes fois souligné, le silence des organisations juives est à interpréter comme un assentiment donné à “ l’autre côté ”. De fait, l’effronterie est grande et ces personnes s’expriment au nom de tout le peuple d’Israël ! Or, nul ne tente de les en empêcher ! Il est difficile d’en dire plus, tant cela est effroyable.

Pour ce qui est du contenu de votre première lettre, faisant référence à ce Mikwé, un point est absolument(7) incompréhensible : en quoi serait-il interdit de le faire vérifier ? Or, il semble que, pendant des dizaines d’années(7), nul ne se soit préoccupé d’examiner la base(7) de sa validité ! Pourtant, une source elle-même peut changer. Et, en l’occurrence, on a sûrement creusé le sol à maintes reprises, comme c’est le cas dans toutes les grandes villes des Etats-Unis. Il est bien clair que cela peut avoir une incidence. Il s’agit pourtant d’une disposition de la Torah(8). A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus et d’ajouter d’autres explications.

J’ai été satisfait d’apprendre que vous vous trouvez à la campagne. Puisse D.ieu faire que cela vous profite pleinement, d’autant que le verset(9) dit clairement : “ Dans de vertes prairies, Il me fait paître. Sur des eaux paisibles, Il me conduit ”. Vous consulterez également les Rechimot du Tséma’h Tsédek, sur ce verset. Avec mes respects et ma bénédiction pour que vous ayez un été en bonne santé et joyeux, que vous soyez toujours en bonne santé et joyeux,

Notes

(1) Le Rav N. Telushkin, de Brooklyn. Voir, à son sujet, la lettre n°7474.
(2) Demandant vraisemblablement au Rabbi de formuler quelques remarques sur le contenu du livre.
(3) Consacré aux lois du Mikwé.
(4) Puisqu’il s’agissait d’une réédition.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°8554.
(6) Voir le traité Pessa’him 112a.
(7) Le Rabbi souligne les mots : “ le plus ”, “ absolument ”, “ des dizaines d’années ” et “ la base ”.
(8) Ce qui justifie l’adoption d’une position rigoriste.
(9) Tehilim 23, 2.