Par la grâce de D.ieu,
Veille du saint Chabbat 21 Tévet 5711,
Brooklyn, New York,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav I.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Vous trouverez ci-joint la brochure éditée pour le 24 Tévet(2), Hilloula de l’Admour Hazaken. Vous voudrez bien la mettre à la disposition du plus grand nombre et vous efforcer d’effectuer la répartition des traités du Talmud(3), dans votre endroit et dans votre ville, de manière indépendante ou bien en vous joignant à ce qui est fait par ailleurs, comme l’explique cette brochure.
On peut dire(4) que cette manière d’étudier cumule plusieurs qualités :
1. Il s’agit, tout d’abord, de l’étude d’un traité que l’on a choisi.
2. L’étude de l’ensemble du Talmud dépasse largement celle de chacun des traités qui le composent, considérés de manière indépendante. Un fait nouveau est alors créé et l’on fait un repas, on se réjouit précisément parce que l’on conclut la Torah(5). De même, il est plus important d’étudier un traité(6) en tant que partie du Talmud, plutôt que de manière indépendante.
3. En se joignant à tous ceux qui prennent part à la conclusion du Talmud, on s’associe également à leur étude et l’on est soi-même considéré comme si l’on avait appris l’ensemble du Talmud(7).
4. Par cette participation, on peut, peut-être, être considéré comme si l’on étudiait avec dix personnes(8) ou même plus encore, ce qui est infiniment plus important(9) que d’apprendre seul.
5. Avant d’apprendre la Torah, on peut ainsi avoir le mérite d’offrir une partie de son étude aux autres, selon le Choul’han Arou’h Yoré Déa, au début du chapitre 246. En l’occurrence, chacun des participants désire bien avoir le mérite inhérent à l’étude de l’ensemble du Talmud. Il est donc prêt à mettre une partie de la sienne à la disposition des autres participants.
Puisse le respect de cette pratique instituée par celui dont nous célébrons la Hilloula, faire que "la source de son âme irradie d’une lumière et d’une influence. Et que son grand mérite protège nos âmes"(10) et celle de tout Israël, de la source de la vie, de la vie de la vie, pour connaître la plus haute élévation, par étapes successives et pour se lier profondément au D.ieu unique par la Torah, grâce à laquelle le Saint béni soit-Il et Israël ne font qu’un.
Combien plus en est-il ainsi en cette année du décès de mon beau-père, le Rabbi, qui est, selon l’expression des fils de l’Admour Hazaken : "l’honneur de la maison de notre vie, la couronne de notre gloire, le joyau d’Israël, le diadème de splendeur". Ainsi, très prochainement, "Il nous enverra le juste libérateur, qui nous fera quitter la pénombre pour la lumière. Ils se réveilleront et se réjouiront, ceux qui reposent sous terre et il nous prodiguera les merveilles de son enseignement, de l’intègre Torah de D.ieu, qui réconforte l’esprit, Amen, puisse-t-il en être ainsi"(11).
M. Schneerson,
* * *
Au Rav, responsable communautaire aux nombreuses
réalisations, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav S. Jacobson(12),
J’ai été satisfait d’apprendre, par la lettre que vous m’avez adressée il y a quelques temps et à laquelle je n’ai pas encore répondu pour différentes raisons, que vous vous êtes intéressé à la situation des communautés juives dans les pays que vous avez visités. Vous continuerez sans doute à le faire, à l’avenir et vous formulerez des propositions, à ce propos, selon ce qui est envisageable. Sans en faire le voeu, j’examinerai ce que je peux faire, en la matière.
Vous correspondez sûrement avec ceux que vous avez rencontrés. Vous leur soulignez, de temps à autre, ce qui doit l’être.
Comment se sont installés votre frère et votre sœur qui ont été libérés de captivité ?
* * *
J’ai bien reçu vos lettres, en leur temps et, lorsque je me suis trouvé près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, j’ai mentionné votre nom comme nous l’avions convenu.
Pour ce qui vous préoccupe et vos craintes, vous confondez, à mon avis, l’ombre de la montagne et la montagne elle-même, d’autant que la montagne elle-même peut être déplacée. D.ieu vous a donné votre place et comment un homme pourrait-il aller à l’encontre de cela ?
Vous consulterez, à ce propos, le Zohar, tome 2, page 184b : "Viens voir..."(13).
J’attends, très bientôt, de bonnes nouvelles.
Notes
(1) Cette lettre "collective-personnelle" fut adressée à plusieurs personnes. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(2) Contenant une causerie du précédent Rabbi, elle est imprimée dans le Likouteï Dibourim.
(3) Igueret Hakodech dit, en effet : "Il faut conclure, chaque année, l’étude du Talmud, dans chaque ville. On en répartira donc les traités". Cette répartition avait auparavant lieu, le 19 Kislev. Puis, à partir de 5663-1903, elle fut repoussée au 24 Tévet et ce fut aussi le cas en 5711-1951, lorsque cette lettre fut écrite. En 5713-1953, la répartition fut rétablie au 19 Kislev.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°438, 444 et 463.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : "Selon le Ramah, dans le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, chapitre 669, d’après le Yalkout Chimeoni, 41c, à propos de la Loi Ecrite. Les Juifs ont coutume de se réjouir beaucoup plus quand ils concluent l’étude du Talmud qu’à l’issue d’un seul traité, bien que, dans ce dernier cas, il s’agisse également d’un repas de Mitsva, comme le dit le Ramah, chapitre 551, paragraphe 10".
(6) Le Rabbi note, en bas de page : "On peut citer, à ce propos, plusieurs exemples. Ainsi, selon Rech Lakich, la moitié d’une mesure interdite par la Torah est permise. Néanmoins, celui qui prend cette première moitié avec l’intention d’y ajouter par la suite une seconde commet bien une interdiction, selon le Yerouchalmi Teroumot, chapitre 6, paragraphe 1. Voir aussi Chaar Hay’houd Vehaémouna, au début du chapitre 12".
(7) Le Rabbi note, en bas de page : "On peut se poser la même question à propos d’une association. Chaque associé possède-t-il la totalité ou seulement une partie ? En l’occurrence, on peut également citer la preuve des punitions et l’on sait que le côté du bien est le plus important. La Hala’ha, basée sur le traité Chabbat 93a, considère que deux personnes ayant effectué un travail que ni l’une ni l’autre ne pouvaient effectuer seules sont toutes deux coupables. Et l’avis qui le conteste peut s’exprimer uniquement à propos du Chabbat, pour lequel un verset permet de faire cette déduction. Il en est de même, en l’occurrence. Nul ne peut, à lui seul, étudier l’ensemble du Talmud, ceux qui ont une activité professionnelle parce qu’ils doivent l’assumer, ceux qui se consacrent à l’étude parce qu’ils doivent apprendre également les autres parties de la Torah. Vous consulterez également les responsa du ‘Ha’ham Tsvi, citant le Rachba, qui dit que, à l’exception du Chabbat, ces deux personnes sont coupables même si chacune séparément peut réaliser l’ensemble de ce travail. J’ai découvert également une preuve tirée du Chabbat dans les responsa Na’hala Leïsraël, qui citent le Tevouat Chor, chapitre 2, paragraphe 52, le Kesset Sofer du Maharachak, le Ma’hané Efraïm, lois du don et du cadeau, chapitre 1. Ce sujet ne sera pas développé ici.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le Maguen Avraham, chapitre 687, paragraphe 3, Rabbénou ‘Hananel sur le traité Yoma 51a, qui dit que le premier Pessa’h est un sacrifice public, puisqu’il est offert par groupe. Et chaque Juif est tenu de l’apporter".
(9) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir Igueret Hakodech, chapitre 23".
(10) Les initiales des mots de cette phrase forment les deux prénoms Chnéor Zalman, ceux de l’Admour Hazaken dont la Hilloula est célébrée le 24 Tévet.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir l’introduction du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken".
(12) Ce paragraphe fut ajouté à la lettre adressée au Rav Simon Jacobson, de New York.
(13) Voir, à ce propos, les lettres n°795 et 864.