Par la grâce de D.ieu,
29 Kislev 5724,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 25 Kislev, première lumière de ‘Hanoukka. En un moment propice, on mentionnera votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que les souhaits de votre cœur soient positivement exaucés. J’ai bon espoir que vous avez un temps fixé pour l’étude de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout, chaque jour et, plus largement, pendant le Chabbat qui est saint pour D.ieu. C’est également là le moyen de recevoir la bénédiction de D.ieu, en vos besoins, de faire en sorte que vos actions soient fructueuses, d’une manière naturelle, conformément au verset : “ Et, l’Eternel ton D.ieu te bénira en tout ce que tu feras ”.
Il serait bon de faire vérifier vos Tefillin, si cela n’a pas été fait pendant les douze derniers mois. En outre, vous gardez sûrement les trois études bien connues qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Avec ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
N. B. : Il est surprenant que vous n’observiez pas et ne preniez pas en considération, semble-t-il, la contradiction évidente qu’il y a dans votre lettre. En effet, une réflexion sommaire suffit pour y voir la puissance de “ l’autre côté ”(1) et les avances du “ roi vieux et insensé ”(2). Je fais allusion au début de votre courrier, dans lequel vous me dites que avez eu le mérite et le succès d’étudier à la sainte Yechiva Tom’heï Temimim. Néanmoins, vous avez dû la quitter pour rentrer chez vos parents et, comme je le disais, vous n’avez pas le moindre doute, à ce sujet. Puis, dans la suite de votre lettre, vous me relatez ce qui vous est arrivé par la suite. Vous avez quitté la Yechiva et vous avez travaillé, pendant quelques temps. Puis, vous êtes entré dans l’armée et il est bien évident que cela n’a nullement aidé vos parents(3). Cela n’a fait qu’entériner votre départ de la Yechiva. Ensuite s’est malheureusement produit cet accident de voiture et, depuis, vous consultez des médecins, subissez des traitements. Là encore, il est clair que cela n’aide pas vos parents, bien au contraire.
Or, après m’avoir vous-même(4) écrit tout cela, vous ne voyez pas la conclusion immédiate qu’il conviendrait d’en tirer. Non seulement il ne fallait pas quitter la Yechiva, mais, en outre, il aurait été nécessaire d’y étudier notre sainte Torah avec élan et ardeur, d’y mettre en pratique les Mitsvot de la meilleure façon, d’y donner le bon exemple à tout son entourage, en particulier aux jeunes gens, parmi nos frères, les enfants d’Israël sefardim. Dès lors, non seulement tous ses événements ne se seraient pas produits, mais cette manière d’agir, est uniquement elle, aurait été la voie, le canal permettant d’obtenir la bénédiction de Celui Qui donne la Torah et Qui, en outre, assure la subsistance de tous, avec grâce, bonté et miséricorde(5), dans le monde entier.
Certes, “ il est inutile de se plaindre du passé ”(6), mais puisse D.ieu faire qu’au moins maintenant, vous connaissiez ce mérite et ce succès au sein des jeunes parmi nos frères, les enfants d’Israël sefardim qui, pour différentes raisons, ne sont pas familiarisés à l’étude de la Torah, si ce n’est pour une courte période. Or, quelles qu’aient été ces raisons, de par le passé, celles-ci n’ont plus cours, à l’heure actuelle. Ces jeunes gens doivent donc poursuivre des études, dans les Yechivot supérieures, pendant de nombreuses années. Vos propos émaneront de votre cœur, de l’intérieur de vous-même et, de la sorte, ils pénétreront dans le cœur de ceux qui les écouteront et feront leur effet. De fait, nous vivons les jours de ‘Hanoukka, dont l’objet est la multiplication, de jour en jour, de “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”. C’est bien évident.
Notes
(1) Celui du mal.
(2) Le mauvais penchant.
(3) Ce qui était la justification du départ de la Yechiva de ce jeune homme.
(4) Le Rabbi souligne : “ vous-même ”.
(5) Selon les termes de la bénédiction après le repas.
(6) Selon le traité Bera’hot 54a.