Lettre n° 8737

Par la grâce de D.ieu,
9 Tévet 5724,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de l’issue du Chabbat, 28 Kislev. Il me semble vous avoir déjà écrit, dans mon courrier précédent, que je ne connais pas les détails du fait que l’on m’a rapporté et que vous mentionnez vous-même dans votre lettre. Il n’y a pas lieu que j’intervienne, en la matière, me trouvant à distance, d’autant qu’il s’agit, en l’occurrence, de la ville sainte de Jérusalem, dans laquelle se trouvent de nombreux Rabbanim. Le propos de la présente est donc le suivant : il est absolument inconcevable de se plaindre à qui que ce soit(1) avant de convoquer la personne concernée devant un Rav ou devant un tribunal rabbinique, en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie et, mieux encore, dans la ville sainte de Jérusalem elle-même. Là, vous exposerez vos arguments et l’on vous donnera l’avis de la Torah. Si l’autre partie refuse de se présenter devant le Rav, celui-ci vous délivrera, conformément à l’usage établi, un certificat de refus à l’encontre de cette personne et il vous précisera s’il est permis de se présenter devant une autre instance. Pour tous les Juifs, en effet, en particulier pour les ‘Hassidim, basant leur éducation sur les voies ‘hassidiques, d’après les enseignements de nos maîtres et chefs, notre sainte Torah est une Torah de vie, un enseignement pour la vie quotidienne, jusque dans son moindre détail, dans les relations avec D.ieu comme dans celles entre les hommes. En revanche, nul ne peut se faire justice lui-même. Bien au contraire, si vous êtes convaincu d’être dans votre bon droit, vous devez être encore plus scrupuleux, en la matière, c’est bien évident. Car notre sainte(2) Torah est aussi une Torah de vie(2), de vie véritable.

Vous avez rédigé votre lettre pendant les jours de ‘Hanoukka. Or, la guerre des Grecs(3) ne fut pas dirigée contre la sagesse(2) de la Torah. En fait, elle avait pour but “ de leur faire oublier Ta Torah ”, la sainte Torah de D.ieu. Et, il en est de même pour les Mitsvot, puisqu’il s’agissait de leur faire transgresser “ les Décrets de la Volonté ”(4). Alors, les enfants d’Israël firent don de leur vie pour cela, sans bâtir de raisonnements rationnels. Et, de fait, leur réaction fut couronnée de succès et ce qui en résulta(5) fut fixé pour toutes les générations. Il y a donc bien là un enseignement qui est délivré à chacun, au sein de tout Israël. Selon les termes du verset, “ si vous marchez dans Mes Décrets(2) ”, et nos Sages expliquent(6) : “ en faisant porter vos efforts(2) sur la Torah ”, c’est précisément de cette façon que : “ Je donnerai vos pluies en leur temps ”, qu’un homme obtient la bénédiction de D.ieu en tout ses besoins, de Sa main pleine, ouverte, sainte et large.

Compte tenu de l’importance de la paix, la présente vous est adressée en express. En un moment propice, on mentionnera votre nom(7) afin que les souhaits de votre cœur soient positivement exaucés, en tous les points que vous mentionnez dans votre lettre et, avant tout, afin que vous trouviez un parti qui soit bon pour vous, jusque dans le moindre détail. Avec ma bénédiction pour me donner de bonnes nouvelles de tout cela,

M. Schneerson,

Notes

(1) Et donc, en l’occurrence, au Rabbi lui-même.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “ sainte ”, “ vie ”, “ sagesse ”, “ Mes Décrets ” et “ porter vos efforts ”.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°8723.
(4) Les Grecs rejetaient l’attitude soumise, mais non l’adhésion intellectuelle.
(5) La fête de ‘Hanoukka.
(6) Selon le commentaire de Rachi et du Torat Cohanim sur ce verset.
(7) Vraisemblablement près du tombeau du précédent Rabbi.