Par la grâce de D.ieu,
veille du saint Chabbat 3 Tamouz 5724,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre(1). Nous sommes à la veille du saint Chabbat de la Paracha “ Je suis ta part et ton héritage ” et l’on connaît la décision hala’hique du Rambam(2) selon laquelle ces propos ne s’appliquent pas uniquement à la tribu de Lévi, mais concernent bien “ chaque homme(3), parmi les habitants du monde(4), dont le cœur est généreux(5) et qui comprend, par sa sagesse(6), qu’il doit se séparer(7), se tenir devant D.ieu pour Le servir(8), se dévouer à Lui(9), connaître l’Eternel, avancer dans la droiture(10), comme D.ieu l’a fait, rejeter le joug des nombreuses contingences que s’imposent les hommes. Un tel homme est alors consacré saint des saints. L’Eternel sera sa part et son héritage, à jamais et pour l’éternité(11). Il aura le mérite de recevoir une bonne part en ce monde, comme le mérite qui a été conféré aux Cohanim et aux Léviim(12). Ainsi, David(13) dit(14) : ‘Eternel, emplis ma part et ma coupe. Tu soutiendras mon sort’(15) ”.
Puisse D.ieu faire que chacun, au sein de tout Israël, redouble d’élan et d’ardeur en l’étude de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout. On le fera en bonne santé morale et physique. En effet, ce Chabbat est, en outre, le début de la délivrance de mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël, qui est également notre propre délivrance et la liberté de notre âme. Avec ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de ce qui vous concerne personnellement et de vos accomplissements communautaires,
M. Schneerson,
Notes
(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Voir le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 325. Voir également les lettres n°8857 et 9020, de même que la causerie du 12 Tamouz 5724.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ A la conclusion des lois de la Chemitta et du Yovel ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Et non ‘tous les hommes’, car chacun de ceux auxquels il est fait allusion ici se maintient dans la catégorie à laquelle il appartenait au préalable, après avoir pris cet engagement généreux, comme l’expliquent la Meguilat Esther, chapitre 1, au paragraphe 8, le Targoum et les commentateurs, à cette même référence. Et, l’on verra aussi le Torah Or, à la page 37c, à propos du verset Tehilim 87, 5. On peut considérer qu’en l’occurrence, deux catégories doivent être définies, ceux qui ont l’étude de la Torah pour seule activité et les autres, comme l’expliquent le traité Bera’hot 35b et le Torah Or, au début de la Parchat Terouma ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Ceci inclut également les autres nations, selon ce que l’on peut déduire du traité Roch Hachana, chapitre 1, à la Michna 2. Et, ceci confirme la version de cette Michna qui est adoptée par le Rambam. En effet, les Justes parmi les nations ont part au monde futur, comme le dit le Rambam, dans ses lois des rois, à la fin du chapitre 8 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Chemot 35, 21. Cette générosité est un sentiment du cœur, comme le souligne le Ramban, à cette référence ”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Par l’intellect, faisant intervenir le cerveau ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon le Divreï Ha Yamim 23, 13, à propos des Cohanim et du grand Prêtre, ce qui correspond au vocable de ‘saint des saints’, puisque lui seul peut y entrer. Voir le commentaire du Maharcha, à la fin du traité Horayot, le Zohar, tome 3, à la page 176b et le traité Baba Kama 38a ”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ Devarim 10, 8 ”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le traité Mena’hot 109b ”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le verset Kohélet 7, 29 ”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon les termes du Sifri, au verset Devarim 23, 7 ”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “ C’est ce que dit le Rambam, selon l’édition de Rome ”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “ Bien qu’il n’appartenait pas lui-même à la tribu de Lévi ”.
(14) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tehilim 16, 5 ”.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “ Il est ici question uniquement de soutien car un effort reste, en tout état de cause, nécessaire de la part de l’homme, selon le Rambam, lois de l’étude de la Torah, chapitre 3, au paragraphe 9. On verra aussi les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, chapitre 3, au paragraphe 3. La même précision est également donnée par le Radbaz, à cette référence, mais l’on peut s’interroger, à ce propos, car ce n’est pas là ‘le mérite qui a été conféré aux Cohanim’. En fait, peut-être y a-t-il ici une preuve, étayant la position du Kessef Michné, à la même référence des lois de l’étude de la Torah. Car, on peut penser que le Rambam écarte uniquement la moitié qui lui incombe. Il n’y a donc que deux façons possibles : ‘Eternel, emplis ma part’ et : ‘Tu soutiendras mon sort’. Mais, ce point ne sera pas développé ici ”.