Par la grâce de D.ieu,
5 Mena’hem Av 5724,
Brooklyn, New York,
Au distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav C. Z. Shargay(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 29 Tamouz, de même que celle qui la précédait(2). Je vous remercie d’avoir pensé à me prévenir pour les colis. Sans doute continuerez-vous à le faire, à l’avenir et je vous en remercie d’avance.
Vous soulignez l’importance particulière que revêt l’amour du prochain. De fait, il en est de même également auprès des autres nations et l’on peut constater qu’un anglais aime les anglais. Pour autant, il existe une différence fondamentale, que l’on peut déduire du verset : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”(3). En effet, un homme aime sa propre personne sans avoir besoin de constater ses propres qualités, intellectuelles ou sentimentales, en ses pensées, en ses paroles ou en ses actions. Bien au contraire, il est dit que : “ l’amour-propre recouvre toutes les fautes ”. Il est donc demandé qu’il en soit de même envers son prochain, auquel on doit vouer un amour profond qui ne dépend pas d’une certaine cause ou de qualités spécifiques.
Ce qui vient d’être dit permet de manifester sa surprise : comment peut-on aimer son prochain “ comme toi-même ” ? L’Admour Hazaken répond donc à cette question, dans le chapitre 32 du Tanya. Il précise, tout d’abord, l’amour du prochain que l’on peut atteindre aisément : “ Qui connaît leur grandeur et leur élévation ? ”. Néanmoins, au final, un tel amour est effectivement justifié par une qualité. Le texte ajoute, à ce propos : “ toutes sont identiques et ont un même Père ”, sont “ véritablement des frères ”. On consultera ce texte. Et, la ‘Hassidout souligne tout particulièrement cette notion, comme le montre le Séfer Ha Mitsvot du Tséma’h Tsédek, à la Mitsva de l’amour du prochain, chapitre 2, que l’on consultera.
On confère un mérite à des jours qui sont, par nature propices(4), particuliers. En l’occurrence, nous nous trouvons “ entre les oppressions ”(5). Or, la destruction du second Temple survint du fait de la haine gratuite. Il est bien clair que, si nous avons reçu l’Injonction de commémorer cette destruction, en particulier pendant ces jours, c’est précisément pour la réparer. En effet, selon le texte de la prière, “ c’est du fait de nos fautes que nous avons été renvoyés de notre terre ”. Pour faire disparaître l’effet, il faut supprimer la cause, car toute réduction, tout affaiblissement de cette cause réduit et affaiblit d’autant l’effet, même s’il n’est, pour l’heure, que dans les mondes supérieurs, comme le précise la ‘Hassidout. Et, nos Sages nous ont fait savoir(6) que la faute commise, en l’occurrence, avait essentiellement été la haine gratuite. Sa réparation est donc un amour gratuit, c’est-à-dire sans justification. Puisse D.ieu faire que nous méritions prochainement la fin de notre exil, la délivrance véritable et complète par notre juste Machia’h. Alors, ces jours se transformeront en allégresse et en joie. Avec mes respects et ma bénédiction,
Lors de ma discussion(7) avec le grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, le Rav I. Y. Chlita Unterman, nous avons évoqué les bateaux israéliens(8) et, en réponse à ma question, il m’a affirmé que ni lui ni le rabbinat n’avaient jamais autorisé le voyage sur ces bateaux.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Zalman Shargay. Voir, à son sujet, la lettre n°8429.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 32, à la page 245.
(3) Le Rabbi souligne l’expression : “ comme toi-même ”.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°8869.
(5) Entre les jeûnes du 17 Tamouz et du 9 Av, commémorant la destruction du Temple.
(6) Dans le traité Yoma 9b.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°8847.
(8) Voir, à ce sujet, la lettre n°8731.