Lettre n° 8919

Par la grâce de D.ieu,
jours de ‘Hanoukka 5725,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

Nous sommes dans les jours de ‘Hanoukka(1), qui font suite au 19 Kislev, date de la bonne nouvelle(2). On peut donc donner ou, tout au moins, proposer une explication sur le point commun à ces deux événements. Le miracle de ‘Hanoukka se produisit avec de l’huile, qui fait allusion à l’enseignement profond de la Torah(3), celle des lumières, dont la place est dans le Sanctuaire, en lequel tous ne sont pas autorisés à pénétrer(4). Et, celles-ci étaient allumées pendant le jour(5).

A l’époque de Matityahou, fils du grand Prêtre Yo’hanan(6), les Juifs firent don de leur propre personne pour sanctifier le Nom de D.ieu, pour Son Unité véritable, comme il est dit : “ de toute ton âme : même s’Il te reprend la vie ”(7). Alors, le miracle se produisit et ils reçurent, en conséquence, le Précepte des lumières de ‘Hanoukka, que chacun et chacune(8), chaque âme, doit allumer à la porte de sa maison, vers l’extérieur, dans le monde, dès le coucher du soleil, dans l’année.

Or, il en est de même pour l’étude de la dimension profonde de la Torah, pour son huile. Au préalable, celle-ci était cachée et occultée. Seule une élite, parmi les érudits de la Torah, y avait accès, et uniquement de manière discrète, jamais en public. En revanche, en ces dernières générations, depuis l’époque du Ari Zal, il est une Mitsva de révéler tout cela(9). Puis, lors de la délivrance du 19 Kislev, commença, de manière essentielle, la diffusion des sources(10) à l’extérieur, au point que chacun peut désormais percevoir et comprendre de quelle manière “ Il emplit les mondes et entoure les mondes ”(11).

Puisse D.ieu faire que chacun d’entre nous agisse en ces trois domaines(12) :
A) Il s’agit bien, en l’occurrence, de réaliser une diffusion.
B) Celle-ci porte sur les sources elles-mêmes.
C) Ces sources doivent parvenir à l’extérieur.
Il doit en être ainsi avec vitalité et clarté, avec une illumination sans cesse accrue. Avec ma bénédiction pour un ‘Hanoukka joyeux,

M. Schneerson,

* * *

Vous formulez une remarque(13) sur l’honneur qui est dû aux parents. En effet, Rachi, commentant le verset Noa’h 11, 32 : “ Et, ils dirent ”(14), fait état d’une exigence de la part des nations du monde(14). Or, il est bien clair que celles-ci ne peuvent pas exiger(14) de savoir pourquoi notre père Avraham ne mit pas en pratique la Torah avant qu’elle soit donnée, c’est bien évident. S’agissant de ‘Ham, de Betouel et de Lavan(13), rien ne prouve qu’il se soit agi d’une humiliation et, en l’occurrence, d’un manquement à l’honneur qui est dû aux parents.

Notes

(1) Cette lettre a été adressée à plusieurs personnes. Voir la lettre n°8561 et la causerie du Chabbat Parchat Mikets 5725, dans le Likouteï Si’hot, tome 5, à la page 442.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Les responsa des cieux, au chapitre 5, disent : ‘mardi, 19 du mois de Kislev, date de la bonne nouvelle’, sans préciser quelle est cette bonne nouvelle. De fait, pendant l’année de la libération de l’Admour Hazaken, comme en celle-ci, le 19 Kislev était ‘un mardi, lorsque deux fois fut dit le mot bon, lors de la création’, selon une lettre de l’Admour Hazaken, imprimée dans le Beth Rabbi, tome 1, au chapitre 18 et dans ses Iguerot Kodech, tome 1, à la lettre n°38. Il en fut de même pour l’année et le jour du décès du Maguid de Mézéritch, selon le Kountrass du 18 Elloul 5703, à la 1ère Rechima. Certes, l’événement se produisit de nombreuses années après les responsa des cieux, mais nous trouvons d’ores et déjà un fait similaire, ou même encore plus fort, selon l’avis du Rabad, dans le Séfer Ha Kabbala, qui dit que, d’après le Meguilat Taanit, reproduit par le Tour Ora’h ‘Haïm, au chapitre 580, on jeûne le 9 Tévet, mais ‘nos Sages n’en ont pas donné la raison’. En revanche, ‘ils ont vu juste, grâce à leur inspiration sacrée’. C’est à cette date, en effet, en 4824, que Rabbi Yossef Ha Lévi le Naguid a été assassiné. On peut le comprendre d’après l’affirmation de nos Sages selon laquelle il est des jours bienfaisants et des jours malfaisants, comme l’affirme le Zohar, tome 1, à la page 204a. Ceci permet de comprendre l’affirmation de nos Sages, au traité Taanit 29a, selon laquelle ‘l’on confère un mérite à un jour par nature propice’. En effet, les Tossafot, au traité Taanit 29b, constatent que nombreux sont ceux qui s’interrogent, à ce sujet ”. Le Rabbi souligne ici l’année : “ 4824 ”, soit 1064.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir, notamment, le traité Bera’hot 57a, qui dit que l’huile est le luminaire de la Torah, de même que le Zohar, tome 3, à la page 39a ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon le traité Kélim, chapitre 1, à la Michna 9 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le traité Pessa’him 59a et 58a, de même que le commentaire du Ramban sur le verset Chemot 12, 6 ”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Qui introduisit la splendeur en ces huit jours, selon le Péri Ets ‘Haïm, à la porte de ‘Hanoukka ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tseror Ha Mor sur le verset Vaét’hanan 6, 4 ”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tour et Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 678. On verra la seconde note, à la fin du fascicule intitulée : ‘Discours : Béni soit Celui Qui a fait des miracles’, du Tséma’h Tsédek, de même que le Séfer Ha Minhaguim, à la page 69 ”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon Iguéret Ha Kodech, au chapitre 26 ”.
(10) De la ‘Hassidout.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir la causerie du 19 Kislev 5668, dans le Torat Chalom, à partir de la page 112 ”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir la lettre de la veille de Roch ‘Hodech Kislev 5712, imprimée à la fin du fascicule du 19 Kislev, dans la Langue sacrée, à partir de la page 30 ”. Il s’agit de la lettre n°1262.
(13) Voir la longue explication du Likouteï Si’hot, tome 5, à partir de la page 154 et à partir de la page 408.
(14) Le Rabbi souligne les mots : “ et ils dirent ”, “ exigence des nations du monde ” et “ exiger ”.