Lettre n° 8926

Par la grâce de D.ieu,
25 Tévet 5725,
Brooklyn, New York,

Au docteur C. Friedlander(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre livre : “ Pie XII et le IIIe Reich ”(2) et je vous remercie de me l’avoir adressé. Il est sûrement inutile de souligner l’importance de votre travail. J’ajouterai simplement que cette importance n’est pas uniquement historique, envers les générations à venir. Elle est particulièrement grande également envers la présente époque. En effet, pour notre grande peine, certains, par exemple les missionnaires, se servent encore, jusqu’à ce jour, de récits imaginaires, qui n’ont jamais existé, pour détacher les fils et filles d’Israël de leur foi ancestrale, de la vie de la Torah et de ses Mitsvot. Or, non seulement votre ouvrage contredit nombre de ces récits, mais, en outre, il fait la preuve que le contraire est vrai.

Il est vrai que notre Torah et notre foi se passent de toutes les autres preuves. En effet, il est clairement établi que la Torah est la quintessence de la vitalité du peuple d’Israël, que toute action qui contrevient à ses enseignements remet en cause le fondement même de notre nation, l’existence de l’individu et celle de la communauté. Pour autant, certaines personnes et quelques milieux, pour des raisons diverses et variées, ont encore besoin de preuves établies à partir d’autres sources, par exemple de l’histoire ou bien de l’archéologie. Or, si “ celui qui sauve une âme est considéré comme s’il avait sauvé le monde entier ”(3), a fortiori en est-il ainsi pour celui qui influence en ce sens nombre de nos frères, les enfants d’Israël et les met face à face avec la réalité. J’observe, sur la page de garde de ce livre, que vous préparez d’autres travaux sur la même époque. Puisse D.ieu faire qu’en cela également, vous connaissiez le succès. Avec mes respects et ma bénédiction,

J’espère que vous m’enverrez ce que vous avez publié jusqu’à maintenant et ce que vous publierez par la suite, pour notre bibliothèque, dans l’intérêt du plus grand nombre. Je vous en remercie d’avance.

Notes

(1) L’historien Chaoul Friedlander, de Paris.
(2) En français dans le texte.
(3) Selon le traité Sanhédrin 37a.