Par la grâce de D.ieu,
17 Adar Richon 5725,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai lu, avec beaucoup de surprise, votre lettre de la veille du Chabbat Tétsavé, dans laquelle vous me parlez de votre cher petit-fils, un jeune homme qui a la crainte de D.ieu et qui est un érudit de la Torah. Vous me dites que vous ne concevez aucune satisfaction de lui, ce qu’à D.ieu ne plaise, comme de sa santé physique.
Aussitôt, je me suis enquis, j’ai posé des questions sur ce que votre petit-fils devenait et l’on m’a fait part, encore une fois, de son succès dans l’étude de la Torah, une étude qui, bien évidemment, conduit à l’action(1). Pour ce qui est de sa santé, le médecin a trouvé que tout allait bien. Il semble seulement que, par nature, il soit toujours exigeant sur sa situation morale, ce qui a une incidence sur sa santé. Il est clair que le voyage, le déplacement d’un endroit vers un autre, ne changera rien à tout cela et D.ieu fasse que cela ne lui cause pas de tort. Nos Sages enseignent(2), en effet, que l’on doit opter pour une étude qui suscite de l’intérêt et qui sait comment il s’habituera à ce nouvel endroit ?
Vous indiquez, dans la suite de votre lettre, qu’il apprendra également un métier, dans ce nouvel endroit, car : “ la Torah est bonne quand elle est accompagnée par les voies du monde ”(3). Or, cette lettre elle-même mentionne la Torah avant les voies du monde et il est absolument certain que le moment n’est pas encore venu, pour votre petit-fils de subtiliser les heures qu’il consacre à son élan et son ardeur pour l’étude de notre Torah, Torah de vie, donnant la vie, au sens le plus littéral, au sein de ce monde physique et d’être troublé par les nombreux raisonnements, les pensées des fils de l’homme et leurs stratagèmes, à l’inverse de : “ D.ieu fit l’homme droit ”.
Je sais que l’atmosphère de ce pays fait que l’on pense à son avenir, dès le plus jeune âge des fils et des filles. Néanmoins, quiconque observe franchement ce qui se passe autour de lui verra, à chaque pas, constatera que, bien souvent, on ne gagne pas sa vie par le métier que l’on a appris dans son jeune âge. J’adresse une copie de ma lettre également à votre fils, le Rav, car je ne sais pas qui est à l’origine des hypothèses formulées dans votre lettre, bien que celles-ci semblent contredire la manière d’agir de votre fils, le Rav, lequel va effectivement à contre-courant de la pratique des Etats-Unis, puisqu’il agit avec empressement, sans tenir compte de l’opinion du plus grand nombre. Vous concevez donc du plaisir, un plaisir véritable, de votre petit-fils et D.ieu fasse que vous en ayez autant, ou même plus encore, de vos autres descendants. Et, que D.ieu ajoute largement à tout cela, grâce au considérable succès que connaîtra votre petit-fils dans l’étude de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout, sans qu’il soit dérangé par des éléments extérieurs. A n’en pas douter, quand il pourra étudier calmement, s’accompliront en lui les termes de la promesse(4) selon laquelle : “ tu seras heureux dans ce monde et ce sera bien pour toi… ”(5). Avec mes respects et ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles,
N. B. : Tout est effet de la divine Providence. J’ai donc l’obligation et le mérite de vous souligner la nécessité de fixer un temps pour l’étude de la dimension profonde de la Torah, laquelle, à notre époque, a été révélée par la ‘Hassidout. Cette étude sera quotidienne et accrue pendant le Chabbat, comme l’expliquent les écrits du Ari Zal qui est vivant.
Notes
(1) Selon le traité Kiddouchin 40b.
(2) Selon le traité Avoda Zara 19a.
(3) Selon le traité Avot, chapitre 2, à la Michna 2.
(4) Dans le traité Avot, chapitre 6, à la Michna 4.
(5) Dans le monde futur.