Lettre n° 8953

Par la grâce de D.ieu,
24 Adar Richon 5725,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

J’ai bien reçu votre lettre du 19 Tévet(1), qui m’est parvenue avec beaucoup de retard et dans laquelle vous me posez plusieurs questions sur les lois et les coutumes d’Israël. De façon générale, mon propos n’est pas de répondre à de telles questions et, de fait, cela est inutile, puisqu’il y a plusieurs personnes enseignant la Hala’ha, dans votre ville. Vous pourrez donc les consulter et vous obtiendrez la réponse à ces questions, jusque dans le moindre détail, ce qu’il est parfois difficile d’exprimer par écrit, dans le cadre épistolaire. Cependant, puisque vous m’avez écrit, je répondrai au moins à la première question, “  le problème, pour une femme de se couvrir les cheveux ”(2), selon votre formulation. Vous me demandez sur quoi repose cette coutume.

Il s’agit, en l’occurrence, d’un Loi clairement tranchée par notre sainte Torah, Torah de vie et non d’une simple coutume, bien que celle-ci ait également une grande importance. Bien plus, parmi ces Lois, le fait de se couvrir la tête reçoit une valeur spécifique, bien entendu pour une femme mariée, comme on peut le déduire de la grande récompense qui est accordée à ceux qui mettent en pratique ce Précepte. Ses termes précis sont rapportés, notamment, par les commentateurs du Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 75, expliquant, par le détail, la nécessité de se couvrir la tête et indiquant également la punition que l’on encourt, mais je choisis de n’en citer ici que ce qui se rapporte à la récompense. Le saint Zohar, à la Parchat Nasso, cité par le Michna Beroura, lois du Chema Israël, au chapitre 75, dit : “ ses enfants se distingueront de tous les autres, par leur valeur. Plus encore, son mari recevra toutes les bénédictions supérieures et inférieures, la richesse, les enfants et les petits-enfants ”.

J’ajoute à tout cela qu’il est très surprenant de constater que quelqu’un qui est animé par la foi en D.ieu, dans son cœur, qui désire avoir, après son mariage, une vie réellement heureuse et qu’il en soit ainsi pour le mari, pour la femme, pour les enfants que D.ieu accordera, puisse parler d’inconfort, même si l’on admet(3) que c’est le cas, compte tenu de la bénédiction qui est accordée par D.ieu, Créateur du monde et de l’homme, Qui le dirige, quand on se couvre les cheveux. Il y a là une incompréhensible légèreté, même s’il y avait un doute, le moindre doute sur la nécessité de cette pratique, a fortiori alors que tout cela est clairement exprimé.

Bien entendu, je connais la question qui est posée à ce sujet, car nombreux sont ceux qui ne respectent pas cette Loi. De fait, cette interrogation existe depuis des millénaires, car : “ vous êtes la minorité d’entre les nations ” et pourquoi “ leurs Lois sont-elles différentes de celles de tous les autres peuples ” ? Pour notre grande peine, on peut trouver, actuellement, des personnes qui transgressent le Chabbat publiquement et contractent même des mariages mixtes, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il est clair que cela n’ôte absolument rien aux principes fondamentaux de notre Torah, Torah de vie et à ses Mitsvot desquelles il est dit(4) : “ On vivra par elles ”. Ainsi, le veau d’or, en son temps, à proximité du don de la Torah, ne retira rien du tout à la valeur des dix Commandements, puis de toute la Torah et de ses Mitsvot, jusqu’à notre époque.

Nous sommes à quelques jours de Pourim et tel fut précisément l’argument de Haman. Sa conclusion fut qu’il fallait non seulement supprimer l’existence morale du peuple d’Israël, mais aussi “ détruire tous(3) les Juifs, des jeunes gens aux vieillards, les enfants et les femmes ”. En effet, la pérennité des enfants d’Israël, en tout(3) endroit où ils se trouvent, découle uniquement de la Torah et de ses Mitsvot, qui sont données par le D.ieu unique au peuple unique sur la terre. Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Cette lettre est adressée à une jeune fille. Voir le Likouteï Si’hot, tome 33, à la page 263.
(2) Voir, notamment, à ce sujet, la lettre n°4372.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “ admet ”, “ tous ” et “ en tout ”.
(4) Vaykra 18, 5.