Lettre n° 9012

Par la grâce de D.ieu,
5 Mena’hem Av(1) 5725,
Brooklyn, New York,

A tous les participants à l’inauguration de la synagogue,
à Kfar ‘Habad, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

J’adresse, par la présente, ma bénédiction(2) à tous les participants à l’inauguration de la synagogue et surtout à ceux qui ont eu le mérite d’être les donateurs ayant permis sa construction et sa restauration. Puisse D.ieu faire que le cantique d’inauguration de cette maison ne cesse pas, qu’il motive le cœur des participants, proches et éloignés, lesquels manifesteront leur honneur et leur appréciation aux institutions du Kfar. Ces manifestations émotionnelles et intellectuelles marqueront l’action concrète, permettront de développer ces institutions, de renforcer la Torah et le Judaïsme, en général, d’une manière sans cesse accrue.

Bien que la présente soit rédigée en des jours qui n’ont pas encore été transformés en allégresse et en joie(3), on sait(4), néanmoins, que les punitions de la Torah n’en sont pas moins partie intégrante de la “ Torah de bonté ”. En leur dimension profonde, elles constituent donc le plus grand bienfait. Et, il en est de même pour le contenu de ces jours. Certes, il est dit que : “ c’est à cause de nos fautes que nous avons été exilés de notre terre ”. Néanmoins, la finalité de la destruction et de l’exil n’est pas la valeur intrinsèque de la souffrance, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il s’agit, bien au contraire, d’obtenir, par ce biais, la transformation souhaitée en réparant ce qui s’est passé, en mettant en pratique la Torah et les Mitsvot, au quotidien. Car, toute descente doit se solder par une élévation et par une double consolation. Et, s’il en est ainsi pour le comportement que l’on adopte dans les contrées de notre exil, combien plus cela doit-il être le cas en notre Terre Sainte, dans le Palais du Roi.

Le simple fait d’inaugurer une synagogue et d’en fixer la date au cours de la semaine du Chabbat Na’hamou est profondément symbolique et lié à ce qui est d’actualité. En effet, nos Sages accordent à une synagogue le titre de “ petit Sanctuaire ”(5), surtout lorsque celle-ci est digne de ce nom. De fait, cette synagogue sera, en outre, une maison d’étude, dans laquelle on apprendra la Torah chaque jour, tout comme le Temple était non seulement le lieu du service divin et des sacrifices, mais aussi l’endroit dans lequel siégeait le Sanhédrin.

Quand on bâtit le Temple, cet édifice prestigieux et saint fut constitué de bois et de pierre, mais son aspect essentiel resta l’enthousiasme et l’abnégation qui se saisirent des fils et filles d’Israël, quand ils manifestèrent leur générosité, à l’occasion de sa construction. Par la suite, ceux-là éprouvèrent la sainteté, l’amour, la crainte, devant le service de D.ieu qui était effectué dans le Temple. Il en est donc de même pour cette synagogue, qui a été construite avec des sentiments élevés. Celle-ci sera pénétrée de la chaleur de la sainteté, de l’influence de la lumière, de la Torah et des Mitsvot. Car, “ la voix est celle de Yaakov ”, la voix de la joie et de la prière, la voix de la Torah, qui emplira son enceinte, une grande voix qui ne s’affaiblira pas, qui transpercera et retentira jusqu’à l’extérieur.

Puisse D.ieu faire que tous ceux qui ont participé à cette construction, à la réfection de cette prestigieuse synagogue soient bénis par la satisfaction de tous leurs besoins, par d’immenses bénédictions qui leur seront accordées par le Très Haut, car D.ieu révèle Sa Présence en tout endroit, particulièrement en notre Terre Sainte et plus spécifiquement dans les petits Sanctuaires.

Je formule le vœu que cet accomplissement d’une grande importance et cet acquis primordial introduisent d’autres accomplissements grandioses afin de développer le Kfar et ses saintes institutions, de relever le sort de la Torah et des Mitsvot, en général. De la sorte, nous mériterons tous la délivrance véritable et complète, la reconstruction du Temple par notre juste Machia’h, qui se produira très bientôt et de nos jours. Avec mes respects et ma bénédiction,

M. Schneerson,

Notes

(1) C’est en ce jour que le Rabbi cessa de réciter le Kaddish pour sa mère, la Rabbanit ‘Hanna, décédée le 6 Tichri 5725.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 360.
(3) Entre les jeûnes du 17 Tamouz et du 9 Av, liés à la destruction du Temple.
(4) Voir le Séfer Ha Si’hot 5751, tome 1, à la page 230 et dans la note 65.
(5) Dans le traité Meguila 29a.