Lettre n° 9109

Par la grâce de D.ieu,


16 Adar 5726,
septième année, celle de la Chemitta(1),
Brooklyn, New York,


Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux
besoins communautaires, Rav Yochoua Chnéor Zalman(2),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre(3). Nous sommes au lendemain des jours de Pourim(4), ceux de “ la lumière, la joie, l’allégresse et la valeur ”(5), au sens le plus littéral et selon le commentaire de nos Sages(6) qui disent : “ la lumière, c’est la Torah(7), la valeur, ce sont les Tefillin ”.


Nos Sages nous ont fait savoir(8) que les femmes et les filles d’Israël prirent part au miracle. Bien plus, celui-ci se produisit à l’époque de Morde’haï et d’Esther. Néanmoins, la Meguila porte le nom d’Esther, son nom à elle(9). Puisse donc D.ieu faire que ces jours de Pourim et tout ce qui les concerne ajoutent à tous “ la lumière, la joie, l’allégresse et la valeur ”(10), en l’étude de la Torah et en la pratique de ses Mitsvot, qui ont été comparées à la “ valeur ”, c’est-à-dire aux Tefillin(11).


Nous rapprocherons une délivrance de l’autre(12), de celle de Pourim, alors que : “ nous sommes encore(13) les serviteurs de A’hachvéroch ”(14). En effet, après l’accomplissement des termes du verset(15), “ un court instant… ”(16), se réalisera aussitôt le passage de la servitude vers la liberté, vers la grande lumière(16), lors de la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia’h. Avec ma bénédiction,


M. Schneerson,


N. B. : Je suis surpris par vos questions portant sur l’organisation des études(17). En effet, tout cela dépend de la qualité des élèves et du niveau de leurs connaissances. La décision, en la matière, ne peut donc être prise que sur place. A l’issue de quelques semaines qui se dérouleront selon l’organisation qui a été adoptée par la direction, quelques aménagements pourront effectivement être pratiqués, en cas de besoin.


Notes


(1) Le Rabbi note, en bas de page : “Haman prétexta, en effet : ‘leurs lois sont différentes’, précisément parce qu’ils respectent la Chemitta, selon l’interprétation du Targoum Chéni Aggadat Esther”. Voir le verset Esther 3, 8.
(2) Le Rav Y. C. Z. Serebranski, de Melbourne, Australie. Voir, à son sujet, la lettre n°9088.
(3) Voir le Likouteï Si’hot, tome 11, à la page 341.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “On consultera le traité Meguila 2a, selon lequel le 16 et le 17 Adar sont particulièrement liés aux jours de Pourim, puisqu’il est dit de ces dates : ‘On ne les dépassera pas’, ce qui n’est plus le cas par la suite, car c’est uniquement lorsque la Mitsva s’applique qu’il est demandé de ne rien lui ajouter. On peut cependant s’interroger sur ce que disent le Morde’haï et le Bigdeï Yecha, au début du traité Meguila. En revanche, selon le Yerouchalmi, à la même référence du traité Meguila, l’Interdit : ‘On ne les dépassera pas’ s’applique bien à la totalité de ce mois. Par contre, ce n’est plus le cas par la suite et c’est pour cela que le Yerouchalmi poursuit : ‘La Meguila peut être lue tout au long de ce mois. Pour quelle raison ? Parce que celui-ci fut transformé pour eux. Rabbi ‘Helbo dit : seulement jusqu’au 15 afin de ne pas transgresser l’Interdit : on ne les dépassera pas’. En fait, il ne revient pas sur la possibilité de lire la Meguila pendant l’intégralité de ce mois, puisque le principe en est déduit d’un verset. Il considère, néanmoins, qu’il y a une impossibilité pratique de le faire, à cause de l’Interdit : ‘On ne les dépassera pas’, mais ce point ne sera pas développé ici. Un autre point est spécifique au 16 Adar. Lorsque le 15 est un Chabbat, les villes entourées d’une muraille à l’époque de Yochoua font le festin de la fête, le 16, selon le Choul’han Arou’h, chapitre 688, au paragraphe 6”. Le Rabbi souligne ici les mots : “pendant l’intégralité de ce mois”. On verra, en outre, les versets Esther 1, 27 et 9, 22, le traité Erouvin 78b et l’Encyclopédie talmudique, à propos de cette impossibilité pratique.
(5) Esther 8, 16.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “Dans le traité Meguila 16b”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Ce qui correspond à la lumière, au sens propre, puisqu’il est un palais de la clarté qui est ouvert uniquement à ceux qui se consacrent à la lumière de la Torah, selon les Tikouneï Zohar, au début du Tikoun 11”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “Dans le traité Pessa’him 108b. On consultera aussi les commentaires de Rachi et du Rachbam, à cette même référence”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “En effet, il ne suffit pas, pour cela qu’Esther ait elle-même demandé aux Sages d’être ‘fixée pour toutes les générations’, ‘inscrite’, selon les termes du traité Meguila 7a”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir aussi le Chaareï Ora, de l’Admour Haémtsahi, à la fin de la porte de Pourim”, dans le discours ‘hassidique intitulé : “Et, les Juifs acceptèrent”, à partir du chapitre 32 et de la page 98b.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Dans le traité Kiddouchin 35a, commenté par le Likouteï Torah, Parchat Chela’h, à la page 40d et le Or Ha Torah, du Tséma’h Tsédek, à la fin de la Parchat Bo”, à partir de la page 349.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon le traité Meguila 6b”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon le traité Meguila 14a”.
(14) Le Rabbi note, en bas de page : “Qui fait allusion à D.ieu, selon le commentaire de l’Admour Hazaken et du Tséma’h Tsédek. Voir les Rechimot de ce dernier, au début de la Meguilat Esther”, puis dans le Or Ha Torah sur la Meguilat Esther.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “ Ichaya 54, 7 ”.
(16) “ Je t’abandonnerai ”.
(16) Le Rabbi note, en bas de page : “On peut penser que c’est qui est expliqué par le Chaareï Ora, à cette référence, soulignant que la lumière qu’ils reçurent fut plus intense que d’ordinaire, comparable au luminaire. Il n’en est pas de même, en revanche, pour la ‘grande lumière’”.
(17) A la Yechiva de Melbourne. Voir, à ce sujet, la lettre n°9073.