Lettre n° 9110

Par la grâce de D.ieu,


16 Adar 5726,
septième année, celle de la Chemitta(1),
Brooklyn, New York,


Au jeune homme qui assume une mission sacrée(2),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre(3). Nous sommes au lendemain des jours de Pourim(4), ceux de “ la lumière, la joie, l’allégresse et la valeur ”(5). Votre demande de bénédiction sera lue près du saint tombeau(6). Avec ma bénédiction,


Vous m’écrivez que plusieurs notions de la ‘Hassidout sont nouvelles pour vous. Or, chacun passe par cette “ étape ” et, de fait, cela suscite l’intérêt car, selon les termes et l’exigence de nos Sages(7) : “ elles(8) seront comme nouvelles à tes yeux ”. Bien entendu, il est surprenant et même interdit que cela vous semble étrange. Chaque jour(9), en effet, on prononce une bénédiction constatant que : “ Il nous a donné Sa Torah ”. Cette Torah est unique et intègre.


Notes


(1) Le Rabbi note, en bas de page : “Haman prétexta, en effet : ‘leurs lois sont différentes’, parce qu’ils respectent la Chemitta, selon l’interprétation du Targoum Chéni Aggadat Esther”. Voir le verset Esther 3, 8.
(2) L’enseignement basé sur les valeurs sacrées.
(3) Voir le Hé’hal Mena’hem, tome 1, à la page 112. Cette lettre fut rédigée à même le courrier de ce jeune homme qui demandait : “Je me suis dernièrement fixé des études et, de la sorte, j’ai pu vérifier que de nombreux concepts et principes de la ‘Hassidout m’étaient étrangers. Bien souvent, je suis peiné, de ce fait, à l’issue de mon étude”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ On consultera le traité Meguila 2a, selon lequel le 16 et le 17 Adar sont particulièrement liés aux jours de Pourim, puisqu’il est dit de ces dates : ‘On ne les dépassera pas’, ce qui n’est pas le cas par la suite, car c’est uniquement lorsque la Mitsva s’applique qu’il est demandé de ne rien lui ajouter. On peut cependant s’interroger sur ce que disent le Morde’haï et le Bigdeï Yecha, au début du traité Meguila. En revanche, selon le Yerouchalmi, à la même référence du traité Meguila, l’Interdit : ‘On ne les dépassera pas’ s’applique à la totalité de ce mois. En revanche, ce n’est plus le cas par la suite et c’est pour cela que le Yerouchalmi poursuit : ‘La Meguila peut être lue tout au long de ce mois ? Pour quelle raison ? Parce que celui-ci fut transformé pour eux. Rabbi ‘Helbo dit : seulement jusqu’au 15 afin de ne pas transgresser : on ne les dépassera pas’. En fait, il ne revient pas sur la possibilité de lire la Meguila pendant l’intégralité de ce mois, puisque ce principe est déduit d’un verset. Il considère, néanmoins, qu’il y a une impossibilité pratique de le faire, à cause de l’Interdit : ‘On ne les dépassera pas’, mais ce point ne sera pas développé ici. Un autre point est spécifique au 16 Adar. Lorsque le 15 est un Chabbat, les villes entourées d’une muraille à l’époque de Yochoua font le festin de la fête, le 16, selon le Choul’han Arou’h, chapitre 688, au paragraphe 6 ”. Le Rabbi souligne les mots : “pendant l’intégralité de ce mois”. On verra les versets Esther 1, 27 et 9, 22, le traité Erouvin 78b et l’Encyclopédie talmudique, à propos de l’impossibilité pratique.
(5) Esther 8, 16.
(6) Du Rabbi Rayats.
(7) Pessikta Zoutrata, Sifri et commentaire de Rachi sur le verset Vaét’hanan 6, 6.
(8) Les Paroles de la Torah.
(9) Le Rabbi souligne les mots : “chaque jour”.