Lettre n° 9137

Par la grâce de D.ieu,


dimanche de la Sidra(1) : “ la terre se(2)
reposera d’un Chabbat pour D.ieu ” 5726,
Brooklyn, New York,


Aux participantes de la onzième convention des femmes et
jeunes filles ‘Habad, que D.ieu vous accorde longue vie(3),


Je vous bénis et vous salue,


Le thème de la convention est, cette année, le Chabbat(4) et celui-ci est particulièrement d’actualité, en cette année de Chemitta(4). En outre, cette convention a lieu pendant la Parchat Behar(4) qui traite, tout d’abord, de cette Chemitta et qui relie cette notion à celle du Chabbat, ainsi qu’il est dit(5) : “ Et, la septième année(4) sera un Chabbat pour D.ieu(4) ”. Nos Sages expliquent(6) : “ Pour le Nom de D.ieu, comme cela est dit à propos du Chabbat de la création(4) ”. L’explication est la suivante. Tout comme le Chabbat, septième jour, se distingue de tout le reste de la semaine parce qu’il est consacré à D.ieu, la Chemitta, la septième année, se distingue de toutes les autres et est elle-même consacrée à D.ieu.


Le Chabbat porte témoignage que D.ieu est bien le Créateur(4) du monde(7), Qui le fit en six jours et se reposa, le septième, le saint Chabbat. Or, il en est ainsi chaque semaine, car la création du monde par D.ieu est un processus continu(4), comme l’établissent différents textes, en particulier ceux de la ‘Hassidout(8). De la même façon, la Chemitta a été distinguée de toutes les autres années et sanctifiée comme un témoignage, selon lequel D.ieu est effectivement le Maître(4) du monde(9).


* * *


Ce qui vient d’être dit s’applique également à l’existence quotidienne. Dans la vie personnelle d’un Juif, il est des moments en lesquels la spiritualité apparaît à l’évidence. C’est le cas quand il se trouve à la synagogue, à la maison d’étude, à la Yechiva, à l’école. La vie est alors pénétrée de Torah et de crainte de D.ieu. Elle est un “ Chabbat pour D.ieu ”. On pourrait penser qu’à d’autres moments, à la maison, en les préoccupations domestiques, dans la rue, dans son commerce, il n’est pas aussi important de souligner que ce qui est accompli appartient également à D.ieu(4).


Ainsi, le fait de ne pas travailler la terre, de la laisser reposer(10) pendant la Chemitta, pourrait n’être qu’un moyen naturel, “ profane ”, d’engraisser cette terre et de la rendre fertile, afin qu’elle produise ensuite les meilleurs fruits. La Torah affirme, en conséquence, que ce repos est bien “ pour D.ieu ”, “ pour le Nom de D.ieu ”(4). L’année de la Chemitta rappelle et souligne, au même titre que le Chabbat de la création(4), que toutes les activités, tous(4) les événements de l’existence quotidienne, même s’ils sont “ ordinaires ” et “ terrestres ”, comme le fait de manger, de boire, de gagner sa vie, doivent être “ pour D.ieu ”(4). On mange pour D.ieu(4), on boit pour D.ieu(4), on travaille et l’on fait du commerce pour D.ieu(4). Tous les aspects spécifiques de l’existence quotidienne d’un Juif doivent être pénétrés de la sainteté et de la clarté qui lient les Juifs à D.ieu.


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Comme on l’a maintes fois souligné, une telle manière de vivre dépend, pour une large part, des femmes et des jeunes filles juives, celles qui dirigent d’ores et déjà un foyer juif, en tant que(11) maîtresses de maison(4), les mères, les grands-mères et celles qui se préparent à cette mission, la plus fondamentale, les jeunes filles juives.


Que D.ieu accorde la réussite à vos différents accomplissements, destinés à renforcer le Judaïsme, la Torah de D.ieu, les Mitsvot de D.ieu, pénétrées et illuminées par la clarté et la chaleur de la ‘Hassidout, dans les cercles proches de votre propre famille et dans ceux, plus larges, de votre entourage. Et, que s’accomplisse la bénédiction divine exprimée dans la Sidra de cette semaine(12), “ J’ordonnerai Ma bénédiction pour vous ”(4). Vous et les vôtres serez bénis de la bénédiction de D.ieu, d’une manière surnaturelle, en tous les événements et les besoins que l’on qualifie de naturels, “ de Sa main pleine, ouverte, sainte et large ”. Avec ma bénédiction de réussite et pour donner de bonnes nouvelles,


Mena’hem Schneerson,


Notes


(1) La Parchat Behar.
(2) Behar 25, 2.
(3) Voir le Likouteï Si’hot, tome 7, à la page 356.
(4) Le Rabbi souligne les mots : “Chabbat”, “Chemitta”, “Behar”, “et la septième année”, “Chabbat pour D.ieu”, “pour le Nom de D.ieu, comme cela est dit à propos du Chabbat de la création”, “Créateur”, “continu”, “Maître”, “à D.ieu”, “pour le Nom de D.ieu”, “Chabbat de la création”, “tous”, “pour D.ieu”, “pour D.ieu”, “pour D.ieu”, “pour D.ieu”, “maîtresses de maison” et “J’ordonnerai Ma bénédiction pour vous”.
(5) Behar 25, 4.
(6) Voir le Torat Cohanim et le commentaire de Rachi sur ce verset. Voir aussi, à ce sujet, les lettres n°9155 et 9157.
(7) Voir le ‘Hinou’h, à la Mitsva n°31.
(8) Voir, notamment, le Tanya, Chaar Ha I’houd Ve Ha Emouna, au chapitre 1 et le Likouteï Torah, Chir Ha Hachirim, à la page 25a.
(9) Voir le ‘Hinou’h, à la Mitsva n°328.
(10) Voir le Guide des Egarés, tome 3, au chapitre 39.
(11) Voir le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 71, au paragraphe 2 et le Zohar, tome 1, à la page 154a.
(12) Behar 25, 21.