Par la grâce de D.ieu,
22 Iyar 5726,
Brooklyn, New York,
Aux élèves(1) du Beth Hanna de New Haven, Connecticut,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous bénis et vous salue,
J’ai reçu, avec plaisir, votre premier fascicule et D.ieu fasse qu’il y ait là un bon début(2). Comme tout ce qui appartient à la Torah et à la sainteté, cet accomplissement connaîtra l’élévation et l’avancement, d’une étape vers l’autre. Ce recueil a été préparé et publié au moment qui convient, entre Pessa’h et Chavouot. En effet, les femmes et les filles d’Israël eurent un rôle prépondérant en ces deux fêtes. Comme le relatent nos Sages(3), “ c’est par le mérite des femmes vertueuses que nos ancêtres furent libérés d’Egypte ” afin de recevoir la Torah sur le Sinaï ”. Avant qu’elle soit donnée, l’Injonction fut donnée à Moché notre maître de parler avec : “ la maison de Yaakov, les femmes ”, tout d’abord, puis seulement après cela, avec : “ les enfants d’Israël, les hommes ”(4).
La période de l’Omer, séparant ces deux fêtes, fait le lien entre le “ temps de notre liberté ” et le “ temps du don de notre Torah ”. Ce sont des jours d’élévation et d’avancement, d’une étape vers l’autre, comme on l’a indiqué ci-dessus et comme le montre aussi la manière d’établir le compte(5). On sait, en effet, que celui-ci n’est pas effectué avec des nombres ordinaux, “ c’est le second jour ”, “ le troisième jour ”, mais bien avec des nombres cardinaux, “ c’est aujourd’hui deux jours ”, “ trois jours ”(6). Car, les nombres ordinaux ne montrent pas l’ajout, le complément, mais seulement la chronologie. Il n’en est pas de même, en revanche, quand on dit : “ c’est aujourd’hui deux jours ”, “ trois jours ”. Cette formulation souligne que le jour présent élève et complète les précédents, jusqu’à les conduire à la plus haute perfection, comme l’indique aussi la Paracha de cette semaine(7) : “ Tu compteras pour toi sept Chabbats d’année, sept années sept fois ”. Or, ce qui est vrai pour les années l’est également pour les jours, tout au long de cette période, qui sépare Pessa’h de Chavouot. De façon générale, le chiffre sept(8) est un signe de perfection(9), comme l’indique le cantique de Hanna, qui dit : “ la femme stérile a enfanté sept fois ”, écartant ainsi la situation inverse(10), puisque le verset souligne(11), en outre : “ elle eut de nombreux enfants ”.
La sortie d’Egypte se produisit par le mérite des femmes vertueuses, comme on l’a dit. Puisse donc D.ieu faire qu’il en soit de même à l’heure actuelle, alors que l’on se prépare pour l’accomplissement de la promesse selon laquelle : “ Comme aux jours de ta sortie d’Egypte, Je te montrerai des merveilles ”(12) et le Cantique de Hanna se conclut par : “ D.ieu fera périr ses ennemis pour lui et Il élèvera la corne de son oint ”(13), très prochainement. Avec ma bénédiction de réussite, de même que pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Ce terme est employé au féminin.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 37, à la page 182.
(3) Selon le traité Sotta 11b, le Midrash Chemot Rabba, chapitre 1, au paragraphe 12 et Bamidbar Rabba, chapitre 3, au paragraphe 6.
(4) Yethro 19, 3. Voir le commentaire du Me’hilta et de Rachi sur ce verset.
(5) Des jours de l’Omer.
(6) Voir aussi, à ce sujet, le Torah Or, Parchat Mikets, à la page 34b et le Likouteï Torah, Parchat Bamidbar, à partir de la page 10a.
(7) Behar 25, 8.
(8) Le Rabbi souligne ici le mot “sept”.
(9) Voir le Kéli Yakar, au début de la Parchat Chemini et les responsa du Rachba, tome 1, au chapitre 9.
(10) L’absence d’enfants.
(11) Chmouel 1, 2, 5. Voir le commentaire du Radak sur ce verset.
(12) Mi’ha 7, 15.
(13) Chmouel 1, 2, 10.