Par la grâce de D.ieu,
15 Sivan 5726,
Brooklyn, New York,
A l’association des femmes de Brownsville East New York,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous bénis et vous salue,
Votre repas annuel aura lieu le lundi 18 Sivan, qui approche. Que D.ieu fasse donc que cette célébration connaisse une grande réussite, dans tous les domaines(1). Cette année est celle de la Chemitta(2), la septième, qui est sanctifiée d’entre les années, au même titre que le septième jour, le Chabbat, est sanctifié d’entre les jours. Une différence existe(3), néanmoins. Durant le Chabbat, tous les travaux sont interdits, alors que, pendant la Chemitta, il est uniquement interdit de travailler les champs et les vergers. Tous les autres travaux, en revanche, par exemple ceux qui ont vocation domestique, sont permis. La finalité de l’année de la Chemitta, comme celle du jour du Chabbat(4), est “ pour D.ieu ”(2), sanctifiée pour D.ieu. Cela veut dire, avant tout, que le temps libéré par la suppression du travail de la terre, qui était l’activité essentielle des Juifs, avant l’exil, devait être mis à profit pour la Divinité et la sainteté(5).
Il en résulte un autre enseignement fondamental, également délivré par la Chemitta. En un jour “ ordinaire ” de la semaine, au sein de l’existence quotidienne, on doit pratiquer un ajout à tout ce qui est lié à la Divinité, au point qu’il soit justifié de consacrer toute l’année “ pour D.ieu ”, au même titre que le Chabbat est “ saint pour D.ieu ”(6). Tout comme l’esprit et la sainteté du Chabbat doivent imprégner tous les jours de la semaine, tout comme le Chabbat est la source des bénédictions divines pour tous les jours de la semaine(7), l’esprit et la sainteté de la Chemitta doivent également se refléter en toutes les autres années. C’est de cette façon que l’on suscite les canaux permettant d’obtenir les bénédictions de D.ieu, y compris en ces besoins matériels.
Pour une femme juive, ce qui vient d’être dit reçoit la signification suivante. Même si elle n’est pas tenue d’étudier la Torah(8), elle peut et elle doit introduire un ajout en tous les domaines de la sainteté au sein de son foyer, dont elle est également la “ maîtresse de maison ”(9), de même qu’en son action pour soutenir les institutions de Torah, ce qui est la raison d’être de votre association de femmes. Bien plus, vous avez le grand mérite de soutenir les saintes institutions des Yechivot Loubavitch, fondées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, qui sont une source intarissable de Torah et de sainteté, y compris de la dimension profonde de la Torah, la ‘Hassidout et qui donnent l’exemple, qui sont un modèle pour les autres institutions de Torah et d’éducation.
Que D.ieu accorde le succès à votre entreprise, que vous mènerez sûrement dans des proportions sans cesse accrues, qu’Il satisfasse tous vos besoins, de même que ceux des membres de votre famille, en un bien visible et tangible, à la fois matériellement et spirituellement. Avec ma bénédiction de réussite, de même que pour me donner de bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Notes
(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 7, à la page 358.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “celle de la Chemitta” et “pour D.ieu”.
(3) Voir également, à ce sujet, le Séfer Ha Mitsvot du Tséma’h Tsédek, Mitsva de l’interdiction du travail de la terre et des arbres pendant la septième année, le Dére’h Mitsvoté’ha, à partir de la page 35a.
(4) Selon les versets Behar 25, 2-4, le Torat Cohanim et le commentaire de Rachi. On verra aussi la lettre n°9137.
(5) Voir le commentaire du Sforno, à cette référence de la Parchat Behar.
(6) Bechala’h 16, 23.
(7) Voir le Zohar, tome 2, aux pages 63b et 88a.
(8) Voir le traité Kiddouchin 29b et 34a.
(9) Voir le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 71, au paragraphe 2 et le Zohar, tome 1, à la page 154a.