Par la grâce de D.ieu,
mardi 3 Tamouz(1) 5726,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre(2). Nous nous trouvons dans les jours précédant la délivrance(3) des 12 et 13 Tamouz, libération de mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël. Or, “ le corps suit(4) la tête(5) ”. Puisse donc D.ieu faire que la tête de chacun soit élevée(6), à la fois en ses préoccupations personnelles et en les activités communautaires que l’on doit assumer, les actions de chacun et de chacune, dans tous les domaines pour lesquels celui dont nous célébrons la délivrance fit don de lui-même.
En effet, il demanda à ses disciples, à ceux qui suivaient ses voies(7), à tous ceux qui étaient liés à lui, au sein de tout Israël, que ces actions soient accomplies de la manière qui convient(8), avec empressement(9), de la part de l’homme et avec rapidité(10), du point de vue de l’aide céleste, afin de mettre en évidence la finalité profonde de toutes les réalisations des enfants d’Israël. C’est à ce propos qu’il est dit : “ Nous sommes des travailleurs du jour ”(11), chargés de faire la lumière, d’éclairer jusqu’à ce que la clarté se révèle ici-bas(12) et que l’on soit des “ bougies pour éclairer ”.
Et, nous assisterons à la réalisation de la promesse de celui dont nous célébrons la délivrance, conformément aux propos(13) qu’il tint au jour de sa libération, à l’issue de son emprisonnement, le 3 Tamouz 5687 : “ Que l’Eternel notre D.ieu soit avec nous comme Il a été avec nos ancêtres. Qu’Il ne nous abandonne pas et ne nous délaisse pas ”(14), de sorte que : “ pour tous les enfants d’Israël, on aura la lumière, spirituellement et matériellement ”. Avec ma bénédiction à l’occasion de la fête de la libération,
M. Schneerson,
* * *
Je vous remercie de m’avoir écrit(15), en détail, à propos de la causerie et également en ce qui concerne le discours ‘hassidique du Rabbi(16). Il est dit que : “ le vin appartient à son propriétaire, mais l’on sait gré à celui qui le verse ”(17). Et, vous consulterez le Dére’h Mitsvoté’ha, à la page 12(18). Avec ma bénédiction à l’occasion de la fête de la libération,
* * *
Pour faire réponse à votre question, si un problème se pose, il serait effectivement bon de changer d’appartement. La demande de bénédiction figurant dans votre lettre sera lue en un moment propice, près du saint tombeau(19).
* * *
S’agissant de la note(20) du Ramban(21) qui porte sur le verset Bamidbar 1, 45(22), celle-ci est plus clairement liée à une demande de bénédiction qu’avec le Maamad. En revanche, vous verrez le traité Ketouvot 105b(23). Ce qui y est expliqué permet de comprendre pourquoi ce Maamad était accepté de plein gré par nos maîtres et chefs, malgré la décision du Choul’han Arou’h, ‘Hochen Michpat, à la fin du chapitre 249. Et, l’on peut réellement s’interroger d’après ce que dit le Séfer Meïrat Enaïm, à cette référence : “ Il ne leur fait pas de reproche ”. Toutefois, nos Sages précisent bien, à cette référence : “ celui qui apporte ” et non “ celui qui donne ”, sans donner aucune autre indication, ce qui peut désigner un homme agissant sous la contrainte. Et, il est ici question d’un cadeau, selon l’explication du Rama, dans le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, à la fin du chapitre 251. Concernant les prémices, vous consulterez le traité Bikkourim. Ceci est suffisant pour comprendre cette idée et ce point ne sera donc pas développé ici.
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page : “ ‘Date de la libération du Rabbi Chlita pour qu’il se rende dans sa ville d’exil’, en 5687, selon la formulation du Séfer Ha Maamarim Kountrassim, tome 1, à la page 350 ”.
(2) Voir le début du Séfer Ha Maamarim 5705 et le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 355.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “Ceci inclut également le jour qui la prépare, la date à laquelle il quitta la prison”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “Le traité Erouvin 41a dit : après son décès…”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “On verra aussi le Tanya, au début du chapitre 2”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Likouteï Torah, au début de la Parchat Bamidbar”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir Iguéret Ha Kodech, au chapitre 27”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le traité Ketouvot 67a”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir Iguéret Ha Kodech, au chapitre 21”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Likouteï Torah, à la fin de la Parchat Kora’h”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Erouvin 65a, selon le commentaire du Tséma’h Tsédek, dans le Likouteï Dibbourim, à la page 420 et le Séfer Ha Maamarim 5708, à partir de la page 292”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “Likouteï Torah, à la fin de la Parchat Kora’h, à la même référence”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Séfer Ha Kountrassim, à la même référence”.
(14) Le Rabbi note, en bas de page : “L’implication pour le service de D.ieu est expliquée à la fin du discours ‘hassidique intitulé : ‘Que l’Eternel notre D.ieu’, dans le Séfer Ha Maamarim 5710, à la page 57. Ce qui y est expliqué permet de comprendre la fin de ses propos : ‘spirituellement’ d’abord, puis ‘matériellement’, formulation inverse de celle que l’on trouve, d’ordinaire, dans les lettres de celui dont nous célébrons la délivrance”.
(15) Ce paragraphe manuscrit a été ajouté à la lettre précédente sur l’exemplaire destiné au Rav Chlomo Yossef Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°9033.
(16) Rachab. Il semble que Chnéor Zalman Chazar ait acquis ces manuscrits, afin de les transmettre au Rabbi, lors de sa visite dont il est question dans la lettre n°9190. Bien que C. Z. Chazar en soit le “propriétaire”, le Rabbi remercie ici “celui qui le sert”, le Rav Zevin.
(17) Selon le traité Baba Kama 92b.
(18) Qui explique que seul l’homme est doué du libre-arbitre, ce qui n’est pas le cas de l’armée céleste.
(19) Du Rabbi Rayats.
(20) Ce paragraphe figure dans le Likouteï Si’hot, tome 13, à la page 133. Il a été ajouté sur l’exemplaire de la lettre précédente adressée au Rav Its’hak Dubov. Voir, à son sujet, la lettre n°9088.
(21) En relation avec le Maamad, les montants que les ‘Hassidim adressent au Rabbi pour les causes qu’il gère personnellement. Les ‘Hassidim tentaient alors de convaincre le Rabbi d’accepter lui-même le Maamad et non de le collecter pour le compte du Rabbi Rayats. Voir, à ce sujet, les lettres n°9150 et 9151.
(22) “Celui qui se présente devant le père des prophètes et dont le frère est saint, se faisant connaître par son nom obtient ainsi un mérite et la vie”.
(23) “Celui qui offre un cadeau à un érudit de la Torah est considéré comme s’il donnait des prémices”. Voir le Torat Mena’hem Itvaadouyot, tome 1, à partir de la page 12.