Lettre n° 9232

Par la grâce de D.ieu,


28 Tichri 5727,
Brooklyn, New York,


A tous les participants au dîner annuel de la
Yechiva A’heï Temimim de Newark,
que D.ieu vous accorde longue vie,


Je vous salue et vous bénis,


L’éducation et la formation de la jeune génération(1) ont toujours été l’un des objectifs les plus nobles et les plus primordiaux de chaque peuple, en général et du peuple juif, en particulier. Notre sainte Torah, Torah de vie(2), guide véritable de la vie juive, dont le nom est de la même étymologie(3) que Horaa(2), enseignement, accorde elle-même la plus haute importance à cette éducation, au quotidien, ainsi qu’il est dit(4) : “ Et, tu les enseigneras à tes enfants ”(2). Depuis l’époque de notre père Avraham, duquel il fut dit(5) : “ afin qu’il ordonne à ses enfants ”(2) et jusqu’à nos jours, l’éducation est le rôle fondamental qui est confié aux parents, en particulier et à toute la communauté juive, en général.


Cette année, l’importance de l’éducation est particulièrement soulignée(6), puisqu’elle est celle qui fait suite à la Chemitta, l’année du Hakhel(2). Cette Mitsva spécifique était appliquée une fois tous les sept ans, à l’époque du Temple. Alors, tous les Juifs, parents et enfants, y compris les plus petits, et même les “ étrangers ”, ainsi qu’il est dit(7) : “ l’étranger qui se trouve dans tes portes ”(2), devaient se rassembler dans le Temple afin d’y écouter le roi(8) qui, en personne(2), lisait certains passages de la Torah. De la sorte, chacun se pénétrait de l’esprit de cette Torah, des Mitsvot et de la crainte de D.ieu.


Cet événement particulier souligne l’immense valeur de l’éducation des jeunes et des vieux. Il rappelle aux dirigeants du peuple et aux parents, exige d’eux qu’ils assument pleinement la mission qui leur est confiée. Il établit encore une fois le rôle fondamental de l’éducation des enfants, à tous les âges. En effet, ceux qui étaient trop jeunes pour comprendre(9), “ vos enfants qui ne savent pas ”(2), n’en devaient pas moins participer à ce Hakhel, afin de se préparer à la suite. Car, l’éducation juive commence depuis le plus jeune âge.


A l’heure actuelle, il est impossible d’accomplir la Mitsva du Hakhel(2) comme on le faisait à l’époque du Temple. En revanche, celle-ci subsiste encore, dans sa dimension morale. Elle adresse un appel à chacun et à chacune, aux parents et à tous les Juifs, en particulier aux responsables communautaires et aux dirigeants. Elle exige de chacun qu’il s’acquitte de sa mission, laquelle est également un immense mérite, en tout ce qui concerne l’éducation basée sur les valeurs sacrées, pour chacun et pour chacune, en fonction des moyens dont il dispose.


Il faut espérer que tous les participants et les amis de la Yechiva A’heï Temimim apportent une expression concrète à l’esprit du Hakhel(2), tel qu’il vient d’être défini, à l’occasion de cette célébration annuelle. Pour cela, ils renforceront et ils développeront tous les efforts auxquels ils consentent pour cette institution éducative, l’une des meilleurs parmi celles qui dispensent une éducation basée sur les valeurs sacrées, au sein de votre communauté. Avec mes respects, ma bénédiction de réussite, de même que pour donner de bonnes nouvelles,


Mena’hem Schneerson,


Notes


(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 9, à la page 378.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “Torah de vie”, “Horaa”, “et, tu les enseigneras à tes enfants”, “afin qu’il ordonne à ses enfants”, “Hakhel”, “l’étranger qui se trouve dans tes portes”, “le roi en personne”, “vos enfants qui ne savent pas”, “ Hakhel” et “Hakhel”.
(3) Voir le commentaire du Radak sur le verset Tehilim 19, 8 et le Zohar, tome 3, à la page 53b.
(4) Vaét’hanan 6, 7.
(5) Vayéra 18, 19.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°9217.
(7) Vayéle’h 31, 12.
(8) Voir le Likouteï Si’hot, tome 34, page 189, dans la note 20.
(9) Vayéle’h 31, 13.