[fin de Mar’hechvan 5727]
Je réponds aux questions que vous m’avez posées(1) dans votre lettre, bien que mon temps ne me permette pas d’en développer longuement les différents points :
1) Il a été dit maintes fois que l’exemple le plus simple permettant d’illustrer la connaissance et le libre-arbitre(2) est le suivant. Une homme qui prédit l’avenir ne contredit pas le libre-arbitre de celui qui est concerné par cette prévision. Plus précisément, il n’a rien à voir avec ce libre-arbitre. Selon une autre formulation, la contrainte contredit le libre-arbitre, mais non(3) la connaissance.
2) En conséquence, on ne peut pas dire que ce soit la providence ou la connaissance qui se révèlent au moment même de l’action.
3) Chaque détail, y compris celui qui concerne le minéral, a sa place dans le Dessein global(4). On peut le justifier en fonction d’une idée simple(3). Ainsi, le moindre(3) changement, en quelque endroit que ce soit, aura des conséquences identifiables dans le monde entier, car son existence ne constitue qu’une seule et même entité.
4) Selon le Guide des Egarés(5) et tous(3) les philosophes d’Israël, la Providence divine ne porte que sur l’homme. Néanmoins, on peut ne voir en cela aucune contradiction(6), car tout ce qui survient aux minéraux, aux végétaux et aux animaux influence l’homme également. Pour autant, les différents aspects les concernant ne font pas l’objet d’une providence, puisque celle de l’homme peut cumuler(3) de nombreux(3) événements. Pour D.ieu(3), peu importe donc quels sont les éléments qui s’associeront et comment sera obtenu le cumul final, c’est bien évident. Un exemple concret(3) peut être cité, celui des bases de calcul des compagnies d’assurance(7). C’est bien clair.
Notes
(1) Ceci est une réponse du Rabbi, rédigée à même une lettre du Rav Yaakov Immanouel Schochat, qui est datée du 11 ‘Hechvan 5727. Voir, à son sujet, la lettre n°7065. Voir aussi le Nél’ha Be Or’hotav, à la page 202.
(2) La connaissance préalable, par D.ieu, de la décision que l’homme prendra ne remet pas en cause le libre-arbitre de ce dernier.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “mais non”, “simple”, “moindre”, “tous”, “cumule”, “nombreux”, “pour D.ieu” et “concret”.
(4) Le discours ‘hassidique intitulé : “De ce fait, ils diront”, de 5696, publié dans le Séfer Ha Maamarim 5696, à la page 120, explique : “Le mouvement spécifique d’une créature particulière a une incidence sur toute la création, dans sa globalité”.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°94.
(6) Avec la conception du Baal Chem Tov selon laquelle la Providence porte, de la même façon, sur le point le plus insignifiant de la création.
(7) Pour lesquelles il importe uniquement de disposer du montant permettant de dédommager la personne qui a subi un sinistre. Peu importe, en revanche, que ce montant soit constitué par les cotisations de telle ou de telle autre personne.