Lettre n° 9257

Par la grâce de D.ieu,


Zot ‘Hanouka(1) 5727,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre(2). Nous parvenons à la fin et à la conclusion(3) de ‘Hanouka, au jour de Zot ‘Hanouka(4). Puisse D.ieu faire que se prolongent l’allumage et la clarté des ces bougies, de même que leur effet, en tous les jours qui suivent.


De la sorte, on diffusera le miracle(5) et, selon la ‘Hassidout(6), on le fera jusqu’à ce que disparaisse les pas, dans la rue(7). Ainsi, le pied, faisant allusion à la parcelle de Divinité se révélant à l’assemblée d’Israël, disparaîtra. Or, il est dit(8) que : “ la terre est Mon marchepied ”, en particulier en cette génération du talon du Machia’h, qui correspond véritablement aux pieds et aux talons. Et, cette rue est le domaine public, “ les montagnes de la séparation ”(9).


De fait, à l’époque du royaume impie de Grèce, des hommes dévoyés, les Grecs, entrèrent dans le Temple, en profanèrent l’autel(10) et s’approprièrent tous les instruments du Sanctuaire(11). Puis, les enfants d’Israël, par leur abnégation(12), emportèrent la victoire, rebâtirent l’autel, l’inaugurèrent(13), de même que le Chandelier(14), dont ils allumèrent les lumières, le 25 Kislev et ils les rétablirent dans leur sainteté, pour tout le temps de leur existence(15). Avec ma bénédiction,


M. Schneerson,


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L’intronisation du Séfer Torah, à Kfar ‘Habad(16), suivra l’ordre qui est énoncé, en la matière, dans une lettre de mon beau-père, le Rabbi(17). Néanmoins, on ne dira pas que celui-ci a été écrit pour l’élévation de son âme. L’événement aura lieu l’un des jours suivants, le 10 ou le 13 Chevat, ou encore à Pourim Katan.


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Vous consulterez la seconde édition du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken(18), à la fin du chapitre 1, qui dit : “ On lira la description du sacrifice tout de suite après ”(19). De fait, on peut réellement s’interroger, à ce sujet car, dans la pratique, je n’ai pas vu que l’on procède de la sorte. Mais, peut-être est-ce le cas précisément parce que l’Admour Hazaken n’en fait pas mention dans son Sidour, dans l’ordre des bénédictions. Néanmoins, peut-on, à cause de cela, écarter ce qui est dit clairement dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, comme on l’a vu ?


A priori, la Tsédaka que l’on prélève doit être consacrée aux besoins publics, comme le dit le Maguen Avraham, chapitre 218, au paragraphe 2, ce qui est à la portée de chacun. Mais, là encore, je n’ai pas vu que l’on adopte, concrètement, une telle pratique. Il semble donc qu’il soit bon de l’instaurer. Le lien avec cette Tsédaka peut être trouvé en ce qui est expliqué dans Iguéret Ha Kodech(20), au paragraphe introduit par : “ J’ai ressenti ma petitesse ”, selon lequel, à tout acte de bonté, doit s’ajouter un sentiment d’humilité, lequel élargit la bonté, comme l’explique le Or Ha Torah, Parchat Vayéra, à partir de la page 97b.


Notes


(1) Dernier jour de la fête.
(2) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Voir le Méa Chéarim, paru aux éditions Kehot en 5727 et le Likouteï Si’hot, tome 5, à la page 455.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir l’enseignement de nos Sages, au traité Bera’hot 12a, selon lequel : ‘tout va d’après la conclusion’”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “Le discours ‘hassidique intitulé : ‘Béni soit Celui Qui a fait des miracles’, du Tséma’h Tsédek, paru à Brooklyn, en 5711, à la fin du chapitre 4 (Voir le Or Ha Torah, ‘Hanouka, tome 5, à la page 962b), le compare au huitième jour de l’inauguration du Sanctuaire. Concrètement, c’est alors, d’après la Hala’ha, que l’on allume le plus grand nombre de lumières et que la lecture de la Torah est la plus importante de toute la fête de ‘Hanouka”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “Celui qui y assiste dit : ‘Béni soit Celui Qui a fait des miracles à nos ancêtres, en ces jours-ci, à cette époque-là’, selon le traité Chabbat 23a-b”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Or Ha Torah du Tséma’h Tsédek (‘Hanouka, à partir de la page 312b), au discours ‘hassidique intitulé : ‘Réjouis-toi et sois heureuse’, aux chapitres 4 et 5”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Chabbat 21b, qui parle ensuite des ‘pas des Tarmodes’. Ceci est expliqué à la fin du discours ‘hassidique intitulé : ‘La bougie de ‘Hanouka’, de 5643 (Dans le Séfer Ha Maamarim 5643, à la page 49) et à la fin du discours ‘hassidique intitulé : ‘Elle est une Mitsva à partir du coucher du soleil’, de 5678 (Dans le Séfer Ha Maamarim5678, à partir de la page 117), qui dit, brièvement : ‘Tarmodes est l’anagramme de Morédet, révolte, comme dans l’expression : ‘Celle qui se révolte contre son mari’. En ce sens, les Tarmodes font allusion au mauvais penchant, qui fait obstacle et qui s’oppose. Ces hommes ramassaient de petits copeaux de bois, lesquels font allusion à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et, ils restaient dans la rue, dans le domaine public, dans les ‘montagnes de la séparation’. Néanmoins, les lumières de ‘Hanouka révèlent la clarté, de sorte que les révoltés parviennent à l’extase. Voir la fin du premier chapitre du traité Yebamot, le Emek Ha Méle’h, à la page 108a, commentaire de Rachi sur le verset Divreï Ha Yamim 2, 8, 4, le Min’hat Chaï sur le verset Mela’him 1, 9, 18”.
(8) Ichaya 66, 1.
(9) Voir le Séfer Ha Maamarim, Meloukat, tome 2, à la page 25 et les références indiquées dans la note 15.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Avoda Zara 52b. Voir les Tossafot Yom Tov sur le traité Meguila, au chapitre 3, Michna 6”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Commentaire de Rachi sur le traité Avoda Zara 43a. Selon l’avis du Maor, au traité Avoda Zara 53b, qui dit que les instruments du Sanctuaire ne furent pas profanés, les Grecs les emportèrent, en l’occurrence. Il fallut donc en fabriquer de nouveau et les inaugurer”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “En effet, les faibles se dressèrent contre les forts. Voir, à ce sujet, l’introduction du Chaareï Ora”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Maharcha sur le traité Chabbat 21a. C’est pour cela que la fête s’appelle ‘Hanouka, inauguration. Néanmoins, seule celle de l’autel est mentionnée ici. Au début du discours ‘hassidique intitulé : ‘Nos Sages ont enseigné : les lumières de ‘Hanouka’, de mon beau-père, le Rabbi, qui a été prononcé en 5704 (Dans le Séfer Ha Maamarim 5704, à la page 82), il est précisé que l’une des raisons pour lesquelles la fête s’appelle ‘Hanouka est l’inauguration du Temple et de l’autel”.
(14) Le Rabbi note, en bas de page : “D’après le commentaire de Rachi précédemment cité, il s’agit bien de ‘tous les instruments’ du Sanctuaire”.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “Le Rambam, lois des instruments du Temple, chapitre 1, au paragraphe 13, constate : ‘Ils ne perdent jamais leur sainteté’. Voir le Midrash Rabba et le Tan’houma, au début de la Parchat Beaalote’ha, qui parlent de ‘lumières éternelles’. Selon le Ramban, ceci fait allusion aux lumières de ‘Hanouka”. Le Rabbi souligne ici le mot “éternelles”.
(16) Ce paragraphe a été ajouté à la lettre précédente, dans l’exemplaire adressée au Rav ‘Haïm Shmaryahou Gourary. Voir, à son sujet, la lettre n°3808.
(17) Voir les Iguerot Kodech du Rabbi Rayats, tome 6, à la lettre n°1612.
(18) Ce paragraphe a été ajouté à la lettre précédente. Voir le Likouteï Si’hot, tome 17, à la page 427.
(19) Ceci se rapporte au cas de l’homme qui est tenu d’apporter un sacrifice d’action de grâce, Korban Toda.
(20) Au chapitre 2.