Par la grâce de D.ieu,
Zot(1) ‘Hanouka(2) 5727,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de ce mardi et celles qui les précédaient(3). Les demandes de bénédiction seront lues, sans en faire le vœu, près du tombeau(4). Nous sommes à la fin et à la conclusion des jours de ‘Hanouka, qui sont à proximité du 19 Kislev(5), jour de la bonne nouvelle(6). On peut donc préciser le point commun entre les jours de ‘Hanouka et le 19 Kislev.
Le miracle de ‘Hanouka se produisit avec de l’huile, qui fait allusion à la dimension profonde de la Torah(7). Il s’agissait de l’huile des lumières du Temple, qui se trouvaient précisément dans le Sanctuaire, en lequel tous n’entraient pas(8). En outre, elles étaient allumées pendant la journée(9). Puis, à l’époque de Matityahou, fils de Yo’hanan, le Grand Prêtre(10), les Juifs firent don d’eux-mêmes pour sanctifier le Nom de D.ieu, parvinrent à l’unité véritable, ainsi qu’il est dit(11) : “ de toute ton âme : même s’Il te prend ton âme ”(12). Alors, le miracle se produisit et, de ce fait, il fut demandé d’allumer les lumières de ‘Hanouka, ce que chacun et chacune(13) doit faire “ à la porte de sa maison, vers l’extérieur ” et précisément à partir du coucher du soleil(14).
Or, il en est de même pour l’étude de la dimension profonde de la Torah, pour son huile. Tout d’abord, celle-ci fut occultée et cachée à tous les érudits de la Torah, réservée à une élite et seulement d’une manière discrète, jamais publiquement. En ces dernières générations, par contre, il est une Mitsva de révéler tout cela(15). Ce fut le cas, déjà, à l’époque du Ari Zal. Puis, avec la délivrance du 19 Kislev, commença, de manière essentielle, la diffusion des sources(16) à l’extérieur, afin que chacun saisisse et comprenne que D.ieu “ pénètre les mondes ” et “ entoure les mondes ”(17).
Puisse D.ieu faire que chacun d’entre nous agisse en ce sens, en trois points(18) :
a) par une diffusion,
b) en faisant qu’elle porte sur les sources proprement dites,
c) en sorte qu’elles parviennent à l’extérieur,
avec vitalité et lumière, en ajoutant et en éclairant. Avec ma bénédiction afin de révéler la lumière de ‘Hanouka tout au long de l’année,
M. Schneerson,
N. B. : Je fais réponse à vos questions(19) :
A) On connaît(20) l’affirmation de nos Sages(21) selon laquelle on pardonne toutes les fautes du marié. Et, il en est de même pour la mariée.
B) On sait que la ‘Hassidout exclut totalement(20) la tristesse, a fortiori le renoncement, surtout quand il est sans fondement, d’autant que l’on peut vérifier concrètement à quel point ceci réduit l’ardeur à la Torah et aux Mitsvot.
C) Il en résulte que “ l’autre côté ”, qui s’acquitte habilement de la mission qui lui est confiée(22) tire profit, avant tout, d’une telle situation et il le fait avec entêtement. Est-il réellement nécessaire d’expliquer que l’on ne doit pas écouter le “ roi vieux et fou ”(23) ?
D) La meilleure solution, quand on se trouve dans un état d’esprit qui ne convient pas, est, en l’occurrence, d’étudier la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout, avec ardeur et intensément, soi-même et avec quelqu’un d’autre. Mais, vous avez reçu, en tout état de cause, la “ mission ” d’être un érudit de la Torah, au sens littéral et de la manière dont on peut comprendre cette expression.
E) Il existe une pratique favorable pour élargir l’aide que l’on obtient de D.ieu, en la matière. Il s’agit de la Tsédaka que constitue la diffusion des sources(16) à l’extérieur. C’est bien évident.
F) L’expression de nos Sages(24) : “ ce que l’on désire(20) en son cœur ” porte sur le choix d’un traité. En revanche, à propos du lieu(20) de l’étude, le traité Avoda Zara 19a parle de ce que l’on “ veut ”(20), comme le rapporte le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, à la fin du chapitre 240.
G) Une belle maison confère à l’homme la largesse d’esprit(25). Vous devez donc vous efforcez de ne pas avoir un petit appartement.
H) On adopte une conclusion positive. Chacun d’entre vous connaîtra donc la joie véritable et profonde.
Notes
(1) Dernier jour de la fête.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le discours ‘hassidique intitulé : ‘Béni soit Celui Qui a fait des miracles’, du Tséma’h Tsédek, imprimé dans le Kountrass Maamar, paru à Brooklyn, en 5711, à la fin du chapitre 4” et dans le Or Ha Torah, ‘Hanouka, tome 5, à la page 562a.
(3) Voir, à son sujet, la lettre n°5561.
(4) Du Rabbi Rayats.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “Bien plus, ‘Hanouka commence dans les sept jours suivant le 19 Kislev. Et, le miracle se produisit essentiellement le premier jour, incluant tous les sept jours suivants en lui, comme l’explique le Chaareï Ora, dans le discours intitulé : ‘Le 25 Kislev’, au chapitre 72”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ ‘Le mardi, 19 du mois de Kislev, jour de la bonne nouvelle’, selon l’expression des responsa des cieux, au chapitre 5, qui ne précisent cependant pas quelle est cette bonne nouvelle. On notera qu’en l’année de la libération de l’Admour Hazaken, le 19 Kislev était aussi un mardi, quand deux fois fut dit le mot ‘bon’, lors de la création, selon la lettre de l’Admour Hazaken qui est imprimée dans le Beth Rabbi, tome 1, au chapitre 19 (et dans ses Iguerot Kodech, tome 1, à la lettre n°38). Il en fut de même pour l’année et le jour du décès du Maguid (de Mézéritch), selon le Kountrass ‘Haï Elloul 5703, à la première note (dans le Séfer Ha Si’hot 5703, à la page 155). Certes, cet événement se produisit de nombreuses années après la rédaction des responsa des cieux. Mais, plus encore, selon le Rabad, dans le Séfer Ha Kabbala, il est dit dans le Meguilat Taanit, reproduit dans le Tour, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 580, que l’on doit jeûner le 9 Tévet, ‘mais nos Sages n’en donnent pas la raison’. En fait, ‘c’est leur inspiration divine qui a pris une expression de la sorte’. C’est donc à cette date, en 4824, que fut assassiné Rav Yossef Ha Lévi Ha Nigrad. Et, l’on peut le comprendre d’après ce que disent nos Sages, dans le Zohar, tome 1, à la page 204a : ‘Il y a des bons jours et des mauvais jours’. Ceci nous permet également de comprendre l’affirmation des Sages, au traité Taanit 29a, selon laquelle : ‘on confère un mérite à un jour propice’. On verra aussi, notamment, les Tossafot sur le traité Taanit 29b, affirmant que nombreux sont ceux qui soulignent cette difficulté ”. Le Rabbi souligne, dans cette note, l’année 4824.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le traité Bera’hot 57a, qui dit : ‘l’huile correspond au luminaire de la Torah’ et, en particulier, le Zohar, tome 3, à la page 39a”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Kélim, chapitre 1, à la Michna 9”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le traité Pessa’him 59a et 58a, de même que le commentaire du Ramban sur le verset Chemot 12, 6”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Il introduisit la splendeur en ces huit jours, selon le Péri Ets ‘Haïm, à la porte de ‘Hanouka”.
(11) Vaét’hanan 6, 5. Voir le Sifri et le commentaire de Rachi sur ce verset.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon le Tseror Ha Mor sur le verset Vaét’hanan 6, 4”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “Tour et Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 675. Voir la seconde note à la fin du fascicule relatif au discours : ‘Béni soit Celui Qui a fait des miracles’, qui a été prononcé par le Tséma’h Tsédek”. Cette note est reproduite dans le Séfer Ha Minhaguim ‘Habad, page 69, à la note 2.
(14) Selon le traité Chabbat 21b.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon Iguéret Ha Kodech, au chapitre 26”.
(16) De la ‘Hassidout.
(17) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon la causerie du 19 Kislev 5668, dans le Torat Chalom, à partir de la page 112”.
(18) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir la lettre de la veille de Roch ‘Hodech Kislev 5712, imprimée à la fin du fascicule du 19 Kislev, dans la Langue sacrée, à partir de la page 30”. Il s’agit de la lettre n°1262.
(19) Voir le Likouteï Si’hot, tome 24, aux pages 355 et 527.
(20) Le Rabbi souligne les mots : “On connaît”, “tristesse”, “désire”, “lieu” et “veut”.
(21) Dans le Yerouchalmi, traité Bikkourim, chapitre 3, au paragraphe 3. Voir le commentaire de Rachi sur le verset Vayétsé 33, 3.
(22) Selon le traité Chabbat 105b.
(23) Le mauvais penchant, selon le verset Kohélet 4, 13 et son commentaire de Rachi.
(24) Le destinataire de la présente écrivait : “Un homme étudie un passage de la Torah uniquement s’il le désire en son cœur, ce qui fait allusion à la dimension profonde de la volonté, comme l’établissent différents textes. Or, il n’est pas donné à tous de percevoir la profondeur de sa volonté. Dès lors, comment savoir quel texte étudier ?”. On verra, à ce sujet, la lettre n°9267.
(25) Selon le traité Bera’hot 57b.