Lettre n° 9267

Par la grâce de D.ieu,


veille du saint Chabbat, dans l’après-midi,
24 Tévet 5727,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre(1). C’est aujourd’hui la date de la Hilloula de l’Admour Hazaken. A son propos, il est dit(2) : “ Il était attaché, par un lien, au Saint béni soit-Il alors qu’il se trouvait encore sur cette terre ”. Puis, lors de son décès, “ il éleva son esprit vers Lui, dans la joie et l’enthousiasme ”(3), de sorte que : “ ce qu’il accomplit au cours de sa vie monta jusqu’à la source de son âme, quand il connut l’ascension, ce jour-là ”(4).


Dans le sens de la révélation, “ tout l’effort qu’un homme a consenti, en son âme, tout au long de sa vie, reste caché là-haut et se dévoile, illumine, apparaît à l’évidence ici-bas, lors du décès ”(5). Ainsi, “ la bonté de D.ieu éclaire ceux qui Le craignent, du point le plus élevé jusqu’au point le plus bas et elle accomplit des merveilles jusqu’au fin fond de la terre ”(6).


Chaque année, quand “ ces jours sont revécus ”(7) de la manière qui convient, “ ils s’accomplissent ”(8) de nouveau et ils apportent toutes les lumières, toutes les révélations. Or, “ le corps suit la tête ”(9) et il en est donc de même pour tous ceux qui étudient son enseignement.


Son nom, Chnéor(10), inclut en lui à la fois la partie révélée de la Torah et sa dimension profonde(11), la ‘Hassidout. Une telle étude doit conduire à l’action(12), à la pratique des Mitsvot, en se pénétrant d’amour et de crainte de D.ieu, comme nous en avons reçu l’Injonction et comme l’explique très précisément celui dont nous célébrons la Hilloula, dans son saint Tanya et dans ses discours ‘hassidiques.


En notre génération du talon du Machia’h, dans l’après-midi de la veille du Chabbat, selon le compte des six millénaires du monde(13), nous commençons à goûter, à la veille du Chabbat, tous les plats de ce jour, ainsi qu’il est dit : “ Ceux qui le goûtent méritent la vie ”(14). Or, le Chabbat apporte le repos(15) et nous sommes tenus de l’honorer, d’y éprouver du plaisir(16). De même, sa préparation s’effectuera également dans le repos, dans l’honneur et dans le plaisir.


Puisse donc D.ieu faire que nous assistions très prochainement, au sein de tout Israël, à l’accomplissement de la promesse selon laquelle : “ Je te ferai savourer l’héritage de ton ancêtre Yaakov ”(17), un héritage sans limite, ainsi qu’il est dit : “ Tu te répandras à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ”(18). Avec ma bénédiction,


M. Schneerson,


Pour une certaine raison, la présente a été retardée jusqu’à la veille du Chabbat, dixième jour de Chevat, jour particulier, puisque c’est celui de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi. Bien plus, cette année, ce jour est un Chabbat, comme ce fut le cas lors de son décès.


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Je vous adresse ma bénédiction(19) afin que vous me donniez de bonnes nouvelles et que vous multipliiez vos notes(20) sans qu’il ne soit nécessaire de demander, de prier, de décerner une médaille à chaque fois, etc.(21) J’ai bien reçu votre lettre suivante et la demande de bénédiction qu’elle contient sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau(22).


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J’ai bien reçu la lettre relative à Torat Emet(23). Et, la prière fait…(24), afin d’obtenir ce dont on a besoin.


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Vous m’interrogez(25) sur l’affirmation selon laquelle celui qui se trouve dans un cas de force majeure ne peut cependant pas être considéré comme s’il avait accompli ce qui lui était enjoint. Vous consulterez, à ce sujet, le Yerouchalmi, traité Kiddouchin, chapitre 3, au paragraphe 2. Vous verrez aussi la longue explication du Beth Ha Otsar, du Rav Y. Engel, au principe n°37. Pourtant, il semble évident, d’après le chapitre 37 du Tanya, qu’on ne peut pas le considérer comme s’il s’avait réellement agi, d’après ce qui est dit dans le Kountrass A’haron, à la fin du paragraphe : “ On consultera le Ets ‘Haïm ”(26). Mais, ce point ne sera pas développé ici.


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Je fais référence à ce que vous me répétez dans de nombreuses lettres(27). Une fonction au sein d’une institution de mon beau-père, le Rabbi, est un bonheur et une richesse, moralement et physiquement et le mérite n’en est pas(28) accordé à chacun. A mon humble avis, vous devez donc réellement vous demander si vous pouvez continuer à vous en plaindre, car, au final, on ne donne pas de mérite à l’homme contre son gré(29). Qu’en sera-t-il si votre demande de démission est acceptée, ce qu’à D.ieu ne plaise(28) ? J’ai bien reçu votre demande de bénédiction à l’occasion de la Hilloula et celle-ci sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau(22).


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J’a bien reçu votre lettre du 9 Tévet(30) et je vous remercie de m’avoir adressé le début(31) de vos notes(32). Sans doute continuerez-vous à le faire, encore plus largement. Je vous en remercie d’avance. Avec ma bénédiction afin que la requête formulée dans votre lettre soit positivement exaucée.


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La décision, par exemple pour le choix d’un Collel(33), doit être conforme au Choul’han Arou’h. Celui-ci emploie, à ce sujet, le verbe “ vouloir ”, modifiant ainsi la formulation du Talmud. En effet, le Choul’han Arou’h s’adresse à l’élève, ce qui n’est pas le cas de la causerie de la Parchat Vayetsé 5725(34) que vous citez. C’est bien évident.


Notes


(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 6, à la page 260.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon l’introduction des fils de l’Admour Hazaken à son Choul’han Arou’h. On verra le Zohar, tome 3, à la page 288a, qui dit : ‘Tous les jours… par un lien’”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “A la même référence”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “Selon le Sidour de l’Admour Hazaken, à la porte de Lag Baomer, page 304b. On verra également la conclusion de cette porte”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “On peut se demander si le moment du décès est aussi l’occasion d’une révélation céleste, faisant suite à l’effort qu’il a consenti ici-bas, par les trois parties de son âme, Néfech, Roua’h et Nechama. On verra, à ce sujet, le Kountrass A’haron, à la fin du chapitre qui commence par : ‘On consultera le Ets ‘Haïm’”, dans le Tanya, à la page 154a.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Iguéret Ha Kodech, au chapitre 28”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Lev David, au chapitre 29, d’après une explication du Ramaz, énoncée par le Tikoun Chovavim. On verra la Michna, à la fin du chapitre 3 du traité Guittin, les responsa du Ri Irgas, à la fin du Mevo Peta’him, dans le long développement du paragraphe 5”.
(8) Esther 9, 28.
(9) Voir les traités Erouvin 41a et Sotta 45b.
(10) Le Rabbi souligne le nom Chnéor. Il note, en bas de page : “Et, il n’est de lumière que la Torah, selon le traité Taanit 7b”.
(11) Voir la lettre n°8627 et les Rechimot, tome 22, à partir de la page 16.
(12) Traité Kiddouchin 40b.
(13) Voir le traité Roch Hachana 31a. Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le commentaire du Ramban sur la Torah, au verset Béréchit 2, 3”.
(14) Le Rabbi note, en bas de page : “Porte des Kavanot, à propos de l’immersion rituelle. Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, fin du chapitre 250”.
(15) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le commentaire de Rachi sur le verset Béréchit 2, 2, la fin du traité Tamid, le commentaire du Tséma’h Tsédek sur les Tehilim, à propos du verset : ‘Cantique, chant pour le jour du Chabbat’”. Voir le Yohel Or, à partir de la page 328.
(16) Voir le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, au début du chapitre 242.
(17) Ichaya 58, 14. Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le traité Chabbat 118a”.
(18) Vayetsé 28, 14. Voir, à ce sujet, la lettre n°9087.
(19) Ce paragraphe manuscrit a été ajouté à la lettre précédente dans l’exemplaire qui est adressé au Rav Chnéor Zalman Duchman. Voir, à son sujet, la lettre n°9036.
(20) Qui constituèrent par la suite son livre Le Chema Ozen.
(21) Le Rabbi souligne le mot : “etc.”.
(22) Du Rabbi Rayats.
(23) La Yechiva Loubavitch Torat Emet, de Jérusalem. Ce paragraphe manuscrit a été ajouté à la lettre précédente, dans l’exemplaire qui est adressé au Rav Chlomo Yossef Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°9039.
(24) La moitié, selon le Midrash Vaykra Rabba, chapitre 10, au paragraphe 5 et Devarim Rabba, chapitre 8, au paragraphe 1.
(25) Ce paragraphe manuscrit a été ajouté à la lettre précédente dans l’exemplaire qui est adressé au Rav Its’hak Dubov, de Londres. Voir, à son sujet, la lettre n°9088.
(26) Tanya, à la page 154a.
(27) Ce paragraphe manuscrit a été ajouté à la lettre précédente, dans l’exemplaire qui est adressé à un homme, travaillant dans une école ‘Habad, qui se plaignait de ne pas bien y gagner sa vie. Voir le Hé’hal Mena’hem, tome 2, à la page 125.
(28) Le Rabbi souligne les mots : “pas” et : “ce qu’à D.ieu ne plaise”.
(29) Voir l’Encyclopédie talmudique, à l’article : “On confère un mérite à l’homme en son absence”, paragraphe 1, à partir de la page 137.
(30) Ce passage a été ajouté à la lettre précédente sur l’exemplaire qui est destiné au Rav Yaakov Landa, de Bneï Brak. Voir à son sujet, la lettre n°9256.
(31) Voir, sur ce point, la lettre n°9256.
(32) Le Rabbi note, en bas de page : “Vous avez peut-être entendu une raison pour laquelle on ne s’efforce nullement de diffuser le miracle, à ‘Hanouka, quand on allume les lumières à la maison, bien au contraire ?”. Le Rabbi souligne ici les mots : “diffuser” et “bien au contraire”. On verra, sur ce sujet, le Séfer Ha Minhaguim ‘Habad, à la page 70, le Likouteï Si’hot, tome 2, à la page 438 et le Torat Mena’hem Itvaadouyot, 5738, tome 2, à la page 99.
(33) Ce passage a été ajouté à la lettre précédente. Il fait suite à la lettre n°9258. Voir le Likouteï Si’hot, tome 24, à la page 356. Le destinataire de la présente écrivait au Rabbi : “ Le traité Avoda Zara 19a dit, une première fois, que l’on doit étudier : ‘à partir de l’endroit que l’on désire en son cœur’ et, une autre fois : ‘en l’endroit que l’on désire en son cœur’. Le Maharcha explique qu’une expression se rapporte au traité et l’autre, au passage étudié. Le Choul’han Arou’h, en revanche, emploie le verbe “vouloir”, car il fait allusion à l’enseignement délivré aux autres. On ne peut, en effet, connaître que la partie superficielle de la volonté des élèves, comme l’explique la causerie de Vayétsé 5725 ”, publiée dans le Likouteï Si’hot, tome 5, à la page 379.
(34) 1964.