Lettre n° 9278

Par la grâce de D.ieu, veille du


Chabbat de la Paracha : “ Si tu prêtes
de l’argent à Mon peuple ”(1) 5727,
Brooklyn, New York,


Aux dirigeants de l’association de bienfaisance “ ceux qui
gardent le Chabbat ”, que D.ieu vous accorde longue vie,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai appris, avec plaisir, que votre fête annuelle sera organisée(2) à l’issue du saint Chabbat de la Paracha : “ Si tu prêtes de l’argent à Mon peuple ”. Puisse D.ieu faire que celle-ci soit en un moment bon et fructueux, d’autant que cette année est celle du Hakhel, qui peut être un moyen de souligner encore plus clairement la nécessité de la bienfaisance et de la Tsédaka.


En effet, lors du Hakhel(3), se réunissent des personnes différentes les unes des autres, parfois même à l’extrême, selon les termes du verset(4) : “ les hommes, les femmes, les enfants et l’étranger qui se trouve dans tes portes ”. Bien plus, différents textes soulignent que le Hakhel réunit l’homme le plus grand et l’enfant qui vient de naître(5). Et, tous se trouvent ensemble, au même moment. Une lecture identique pour tous est faite par l’homme le plus grand du peuple, le roi(6).


Telle est précisément la signification de la Tsédaka et de la bienfaisance, qui rapprochent le pauvre et le riche, apportent la consolation et sont effectuées avec bienveillance(7), afin de gommer la différence entre celui qui donne et celui qui reçoit. Car c’est bien lorsque l’un et l’autre s’unissent que s’accomplit l’Injonction royale, celle du Roi du monde, la Tsédaka ou, plus encore, la bienfaisance qui surpasse la Tsédaka(8). Les actions de prêter et de recevoir cet argent, lesquelles distinguent le riche du pauvre, ont uniquement un caractère passager, car cette somme est restituée, quand vient le moment du remboursement.


Puisse D.ieu faire que la bienfaisance et la Tsédaka de cette année de Hakhel, conformément à l’enseignement de nos Sages(9), hâtent la délivrance véritable et complète, qui aura lieu très prochainement, par notre juste Machia’h. Alors, le Juste du monde, dont tous les actes sont Tsédaka envers Ses créatures(10), accomplira Son assurance et Sa promesse(11), Il sauvera Son peuple, le conduira des contrées du nord et du fin fond de la terre, formant “ une grande assemblée ”. Ainsi, comme le précise la suite de ces versets, “ ils viendront, se réjouiront sur les hauteurs de Sion et convergeront vers la bonté(12) de D.ieu ”, avec notre juste Machia’h, très prochainement. Avec mes respects et ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de tout cela,


M. Schneerson,


N. B. : Comme à mon habitude, bien que je n’en fasse pas le vœu, je vous joins ma participation à vos fructueuses réalisations.


Notes


(1) Michpatim 22, 24. Le Rabbi note, en bas de page : “Sans autre précision, car il s’agit d’une Injonction de la Torah, s’appliquant également envers un riche qui peut éprouver un besoin passager, comme le souligne le Séfer Meïrat Enaïm, ‘Hochen Michpat, au début du chapitre 97”.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 6, à la page 341. Une lettre identique a été adressée, le même jour, aux dirigeants de l’union pour la bienfaisance, auprès de la synagogue Merkaz ‘Habad de Tel Aviv, avec quelques ajouts qui sont reproduits ici.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°9217.
(4) Vayéle’h 31, 12.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “‘Hinou’h, à la Mitsva n°612 et Min’hat ‘Hinou’h, à la même référence”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le commentaire de Rachi sur le verset Toledot 26, 10”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, chapitre 249, au paragraphe 3 et les Avot de Rabbi Nathan, à la fin du chapitre 13”.
(8) Selon le traité Soukka 49b. Le Rabbi note, en bas de page : “La bienfaisance possède une autre qualité, en l’occurrence. Celui qui en bénéficie et celui qui la réalise sont égaux, puisque l’un et l’autre accomplissent une Mitsva, l’un celle de prêter et l’autre celle de rembourser, elle-même partie intégrante de la bienfaisance. A fortiori est-ce le cas pour les Décisionnaires qui considèrent que le remboursement est une Mitsva de la Torah”. On verra aussi, sur ce dernier point, l’Encyclopédie talmudique, à l’article “prêt”, chapitre 4, à partir de la page 227.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “Traité Baba Batra 10a”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “Voir Iguéret Ha Kodech, au chapitre 17”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “Yermyahou 31, 6-11”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “Touv, bonté et non Tov, bon, ce qui fait allusion à l’aspect positif, profond et délicat que possède le bien, selon le Likouteï Torah, Chir Hachirim, à la page 10d, que l’on consultera”.