Lettre n° 9342

Par la grâce de D.ieu,


13 Tamouz 5727,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


J’ai reçu votre lettre avec retard. Vous savez sans doute que, depuis le décès de mon beau-père, le Rabbi, je n’ai pas quitté New York, pas même pour une courte période(1). Bien entendu, il n’y a pas lieu d’être confus et de vous excuser. Le contenu de votre lettre ne le justifie nullement, tout au contraire(2). “ Accessoirement ”, une remarque peut être formulée sur la tournure qu’ont pris dernièrement les voyages en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Certes, dans les domaines de la Torah et des Mitsvot, nos Sages disent(3) qu’un homme les mettra en pratique, le cas échéant, de manière intéressée, “ car c’est en agissant de manière intéressée qu’on parvient à le faire de manière désintéressée ”. Néanmoins, on peut se demander si ceci s’applique également à ce qui fait l’objet de notre propos. Vous devez comprendre ce que je veux dire.


Comme dans mon précédent courrier, je me permets de vous rappeler encore une fois l’obligation pour un père de marier son fils(4), bien que la manière de le faire soit différente selon les conditions de l’endroit et du moment, l’objectif étant de connaître la réussite en un certain lieu et à une certaine époque. En effet, l’obligation proprement dite émane bien d’une Injonction de notre Torah, qui ne sera pas changée(5).


Je conclus comme vous commenciez vous-même votre propre lettre en m’excusant pour mon intervention sur un point que nous avons déjà évoqué et qui, à n’en pas douter, est très important pour vous. J’espère que vous me pardonnerez et que vous m’excuserez. Vous savez sûrement ce qui s’est passé en ces jours, les 12 et 13 Tamouz, dates de la libération de mon beau-père, le Rabbi, à l’issue de son emprisonnement, il y a tout juste quarante ans(6). Je mets donc un terme à la présente en vous adressant ma bénédiction, à l’occasion de cette fête de la libération, avec mes respects et pour que vous me donniez de bonnes nouvelles,


Notes


(1) Ceci est la réponse du Rabbi à une invitation à se rendre en Terre Sainte. Voir, à ce sujet, la lettre n°9327.
(2) Le Rabbi souligne : “tout au contraire”.
(3) Dans le traité Pessa’him 50b.
(4) Voir le traité Kiddouchin 29a.
(5) Il s’agit du neuvième des treize Principes fondamentaux de la foi.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°9333.